Vous avez été nombreux à réagir aux éditoriaux et textes d’opinion publiés dans la dernière semaine. Voici un condensé du courrier reçu.

Explorer l’axe du boulevard L’Assomption

Lisez l’éditorial de Nathalie Collard « Une touche de rose pour l’Est de Montréal »

Le projet de Vivre en ville répond à plusieurs besoins, assurément. Le présenter comme un projet pour l’Est de Montréal est toutefois malhonnête…

Oui, le quartier de Montréal-Nord doit impérativement être mieux desservi et ce doit rester une priorité. Mais pourquoi ne pas tisser un réseau de transport en commun en focalisant d’abord sur l’axe L’Assomption plutôt que de tout faire converger les services vers la station Berri-UQAM ?

Le projet proposé par Vivre en ville donne avant tout l’impression de servir les intérêts de populations déjà privilégiées en matière de transport en commun des quartiers Mont-Royal et Rosemont et dont les habitants semblent surreprésentés dans nos médias.

La proposition, si elle devait se matérialiser, désengorgerait potentiellement la ligne orange entre les stations Jean-Talon et Berri-UQAM, oui. Elle améliorerait aussi la qualité de vie de gens qui ont déjà abandonné la voiture au profit des transports actifs et en commun, oui. Mais ferait-elle de nouveaux convertis ? Est-ce que l’investissement permettrait vraiment d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de GES ?

Un réseau se constitue de plusieurs points de jonction. C’est d’ailleurs sa force. Le hic dans l’Est, c’est qu’il n’y a pas de réseau. Essayez par exemple de rejoindre la station Jean-Talon lorsqu’une tentative de suicide force l’évacuation du métro à la station Cadillac, par exemple. En ajoutant un lien souterrain rapide sous le boulevard L’Assomption, non seulement nous désenclaverons Montréal-Nord, mais aussi nous donnerons aussi aux habitants des secteurs Saint-Léonard, Anjou, Mercier-Ouest, Maisonneuve et Rosemont une réelle option de transport en commun nord-sud, en plus d’un accès autant aux lignes bleue et orange qu’à la ligne verte.

Et de cette façon, le citoyen de Montréal-Nord qui doit rejoindre l’hôpital Maisonneuve-Rosemont n’aura pas à se taper un trajet sur la ligne rose, puis transférer vers la verte à Berri-UQAM pour atteindre sa destination… en prenant autant de temps qu’il l’aurait fait aujourd’hui en prenant l’autobus.

Jonathan Beaulieu, citoyen de Mercier-Ouest

Soins à domicile : pourquoi les choses ne changent-elles jamais ?

Lisez la lettre « Les soins à domicile, ce n’est pas juste quand on est déjà très malade ! »

Des paroles, mais pas d’actions

Quel beau texte signé par Mme Nguyen et ses cosignataires ! Mais réfléchissez un peu à cette question : combien de beaux textes touchants avons-nous lus depuis 25 ans sur ce même sujet ? Je n’ai pas le chiffre exact, mais je dirais des dizaines. À lui seul, le Dr Hébert en a écrit de fort nombreux et fort pertinents. Alors, pourquoi les choses ne changent-elles jamais ? Parce que la population n’a jamais revendiqué et parce que comme nous ne revendiquons pas, ce sujet (comme bien d’autres) n’a jamais été réellement un enjeu politique de fond. C’est un sujet qui a toujours fait l’objet du « parle, parle, jase, jase ». En fait, la population n’est jamais sortie dans les rues pour revendiquer quoi que ce soit pour les personnes âgées parce qu’on s’est habitués à ne rien avoir. C’est aussi simple que cela ! Le jour où la population sera dehors, bloquant des ponts, des rues et des édifices… alors le gouvernement prendra peut-être ce sujet au sérieux.

Hélène Tremblay, Verdun

Situation désolante

Je viens de lire la lettre de dix infirmières et infirmiers. C’est désolant de voir la situation des soins à domicile qui se dégrade au lieu de s’améliorer. D’autant plus que j’ai l’impression que nous allons vivre les mêmes problèmes dans nos hôpitaux. Hier, je devais trouver un rendez-vous urgent pour un ami pour un risque de thrombose ou de phlébite. Une journée plus tard, aucun retour d’appel de l’hôpital Pierre-Boucher où on m’a demandé de laisser un message. Et ce n’est pas mieux à Charles-LeMoyne où on nous invite à transmettre par la poste la requête du médecin. L’autre option, c’est de se déplacer pour déposer la requête dans une boîte rose à l’entrée de l’hôpital. C’est le parcours du combattant. Deux heures passées au téléphone et sur l’internet pour avoir enfin un rendez-vous au privé cet après-midi… Combien de personnes malades n’auront pas les soins nécessaires par manque de ressources, par difficulté à rejoindre les centrales de rendez-vous et j’en passe ?

Claudette Béland

Médiocrité et manque de compétitivité

Lisez le texte de Normand Mousseau, « La voie de la médiocrité »

Pour avoir vécu et travaillé à l’étranger, je ne peux malheureusement que corroborer que ce n’est pas seulement les grands projets publics qui coûtent trop cher au Québec, mais toute la construction, qu’elle soit publique, commerciale, industrielle ou résidentielle. Ce n’est pas parce que nos travailleurs sont moins performants, ils font très bien lorsqu’ils vont travailler à l’extérieur de la province, ni que les matériaux sont plus dispendieux ici, nous sommes dans un marché libre, après tout. C’est plutôt le manque de compétitivité causé par le faible nombre d’acteurs et leur collusion, des processus d’approbation interminables et un code du travail trop restrictif. Il faudrait faciliter la participation de constructeurs étrangers qui inciteront à plus d’efficacité et d’innovation, mieux définir les normes à respecter et les délais d’approbation pour permettre une meilleure planification, peupler les comités d’évaluation et d’approbation de gens qui veulent aider, accélérer et améliorer les projets et avoir un code du travail qui protège les travailleurs, mais qui aussi maximise leur productivité.

Michel Jacques

Logement : tout le monde doit se regarder dans le miroir

Lisez la lettre « Les données probantes plaident pour un meilleur contrôle et un registre des loyers »

Les maires sont peut-être d’accord avec le registre des loyers. Mais lorsque le Tribunal administratif du logement (TAL) permet des augmentations de 2 % par année et que les taxes, elles, augmentent de 6 % à 8 %, peut-être pourraient-ils se garder une petite gêne. Il en est de même des primes d’assurance contre les incendies, mais cela personne ne le dit. Et quand un locataire quitte son logement, souvent ça prend plusieurs centaines de dollars, voire des milliers de dollars pour remettre l’appartement à niveau. On ne parle pas des locataires qui laissent leur appartement comme une soue à cochons. Lorsque les villes décident d’imposer une taxe de 5000 $ par porte pour les constructions neuves, pour défrayer les services, pour cela aussi c’est le silence radio. Tout augmente, le monsieur qui fait le gazon, la dame de ménage qui nettoie les escaliers, le déneigement, Hydro-Québec, etc. Tout le monde doit se regarder dans le miroir. Ça prend un équilibre et pas seulement un registre des logements. Pourquoi pas un carnet d’entretien pour les immeubles aussi pour voir les dépenses des propriétaires ?

Jean Desharnais, Vaudreuil-Dorion