Prêts, pas prêts, élèves, étudiants et parents terminent leur préparation en vue du retour en classe. Voici un aperçu des courriels reçus en réponse à notre appel à tous sur la rentrée scolaire.

Une ombre sur notre bonheur

La rentrée scolaire a toujours été synonyme de bonheur chez nous. Mon aîné adore l’école et cette année, c’est le deuxième de la famille qui s’apprête à entreprendre la grande aventure de l’éducation ! Je voue un respect sans limites au personnel scolaire qui abat une tâche colossale afin de garder vivant le goût d’apprendre chez nos enfants. Une ombre se dessine sur notre tableau cette fois, l’école de mes garçons a été condamnée pour mauvaise qualité de l’air, moisissures, ventilation déficiente. Très peu de détails émanent de ce courriel que nous avons reçu cette semaine afin de nous informer de la situation. Ce que je sais, c’est que mes deux garçons seront séparés, que le plus vieux suivra ses cours dans une école pour adultes dont des locaux ont été libérés et que le tout me semble très chaotique. En cette rentrée 2023 synonyme de pénurie de profs, d’écoles en décrépitude et de service de transport déficient, prions pour que le personnel dévoué maintienne à bout de bras le désir d’apprendre de nos enfants. Bonne rentrée à tous… aussi chaotique soit-elle !

Isabelle Perras

Ma dernière

La mienne, ma rentrée, est bien spéciale ! Après 31 ans en éducation – mes 15 premières années comme enseignante au primaire et mes 16 dernières comme gestionnaire (direction d’école et coordonnatrice au centre scolaire) –, je vis ma dernière rentrée ! À la fin de l’année scolaire 2023-2024, je vais prendre ma retraite ! Je suis toujours autant passionnée et j’adore mon travail. Toutefois, mon corps est usé ! J’ai besoin de me déposer et de prendre le temps de vivre. C’est vraiment spécial de penser que tout est la dernière fois ! Je vais la vivre en goûtant chaque moment avec gratitude et en profitant de chaque beau moment que les enfants m’apportent dans mon quotidien ! C’est pour eux que j’ai tant aimé ce travail. Bienvenue à la relève ! Je vous souhaite d’aimer votre travail en éducation autant que je l’ai aimé.

Chantal Gagnon, Gatineau

Une période stressante

Êtes-vous prêts ? Seigneur, pas encore, et je trouve cette période très stressante et épuisante ! Les achats scolaires, les livres obligatoires, les factures diverses de l’école, la préparation des lunchs, les devoirs et l’achat des Tupperware que les enfants perdent chaque année. Le souci que les enfants mangent bien, ça n’a pas de sens avec l’inflation. Sans compter le propre stress des enfants pour la rentrée… Non, vraiment, ici, pour mes deux ados et moi, nous essayons d’être prêts, mais pouvons-nous vraiment l’être ?

Louise-Andrée Delorme, Granby

Disponible à mon rythme

Oui, je suis prêt. Jeune retraité de l’enseignement depuis trois ans, après plus de 30 ans de service auprès des jeunes, je reste disponible pour de la suppléance de deux à trois jours par semaine. Mais désolé, je ne prendrai pas de contrat de longue durée, et ce malgré les maigres mesures incitatives (essentiellement financières) mises en place. Les conditions de travail sont devenues si difficiles (trop d’élèves en difficulté intégrés dans les classes dites régulières) pour que je mette ma santé à risque de nouveau. Pour attirer les jeunes, et les moins jeunes, il faut des conditions de travail viables où l’enseignement est possible.

Martin Girard

Trois rentrées en une

Pour nous, c’est une rentrée scolaire spéciale cette année puisque nous avons un enfant qui commence dans chaque niveau : cégep, secondaire et maternelle. Trois rentrées, avec leurs particularités et leurs défis. Nous avons donc dû nous préparer dès juin et dès la sortie des listes scolaires.

Sandra Tondu

Sa première

Aujourd’hui, j’ai amené ma fille à l’école. C’était sa rentrée, sa première rentrée. Elle était plus que prête avec ses livres, ses fournitures scolaires et sa boîte à lunch. Elle a aussi apporté des mots-étiquettes, des décorations pour la classe, un tapis, des dictionnaires et son brevet d’enseignement dans un beau cadre prêt à être accroché. Ma fille Sol commence aujourd’hui à exercer le métier dont elle rêve depuis sa plus tendre enfance. Elle a passé tout l’été à créer du matériel pour la classe qui ne lui a été assignée que trois jours avant la rentrée. Plus tard que tôt, elle l’a eu, finalement, son poste rêvé, celui d’enseignante en classe d’accueil. Le poste qui va lui permettre d’apporter son grain de sable à cette société qui l’a accueillie à ses 3 ans, croit-elle. J’espère que cette fois-ci, 20 ans plus tard, le système saura non seulement l’accueillir, mais aussi la retenir.

Miriam Schrager

L’aide des mamies et des papis

Je suis une grand-maman à la retraite. Les enseignantes ont sûrement besoin de nous, les mamies, pour aider dans les classes de jeunes jusqu’en troisième ou quatrième année. J’ai enseigné à l’université, mais là, je ne voudrais pas enseigner, mais aider l’enseignante à gérer les petits ou plutôt l’accompagner dans ses tâches parfois ingrates. Nous n’avons pas nécessairement besoin d’être payées, mais nous souhaitons aider la société à se sortir de ce bourbier. Pourquoi n’y a-t-il pas de demandes à cet effet de la part des écoles, des commissions scolaires ou du gouvernement ? Cet appel « aux armes » pourrait certainement s’adresser aux mamies et aux papis… Pourquoi ne pas s’entraider pour faire de la société de demain une meilleure société ?

Céline Chauvette 

La réalité de ma fille professeure

Pour moi, la rentrée scolaire est une étape… de ma retraite ! Résidant près de l’école où enseigne ma fille, je recommence à aller faire des petits coucous à sa fenêtre de petits enfants de maternelle ; les autobus scolaires circulent à nouveau sur ma rue ; les jeunes de l’école et ceux de la polyvalente tout près jasent, rient et se taquinent en passant devant la maison. Pour moi, qui ai travaillé durant 40 ans dans un autre milieu, c’est devenu ça, la rentrée scolaire. Des souvenirs de la ruée d’achats à faire pour mes enfants et des anecdotes de celles de mes petits-enfants. Mais surtout, la réalité de ma grande fille qui enseigne et me raconte les failles du système scolaire actuel. Les cas de ses classes de petits qui arrivent poqués à 5 ans (troubles non diagnostiqués, souvent). Je serais ravie d’inviter modestement messieurs Legault, Drainville et Lagacé à ma table avec ma fille et ses meilleures collègues du primaire pour en jaser. Si vous saviez combien elles aiment leurs petits.

Hélène Massé