Armé de son sac d’école trop grand, mon garçon, au même titre qu’environ 86 000 autres enfants de 5 ans, fera son entrée sur les bancs d’école dans quelques jours.

Personne n’échappe à cette grande aventure qu’est l’école, c’est pourquoi, dès les premières années de vie d’un enfant, chacun se permet d’émettre son pronostic personnel à savoir « s’il va être bon à l’école ». La réussite éducative est bien souvent au cœur des préoccupations des parents, ce qui est assurément légitime considérant que chacun veut le meilleur pour son enfant.

En plus des parents, de leurs enfants et du personnel scolaire, de nombreux chercheurs en éducation se sont penchés sur cette question, notamment pour déterminer les facteurs qui prédisent, voire favorisent la réussite éducative. Avant tout, il faut savoir que même si la majorité des adultes s’extasient et clament haut et fort « Y va être bon à l’école ! » lorsqu’ils entendent un enfant de 2-3 ans réciter son alphabet ou compter, ces éléments ne prédisent pas la réussite. Avoir complété des cahiers préparatoires à l’école non plus.

Certains facteurs qui peuvent le prédire, tels que le milieu socioéconomique et la scolarité de la mère, sont assez connus et tendent à persister. Par ailleurs, un élément moins connu qui ressort de plusieurs recherches comme étant un tel facteur important de la réussite éducative est le contrôle de soi. La capacité du jeune enfant à se contrôler, à attendre son tour, à patienter et à tolérer les petites frustrations de son quotidien est associée non seulement à de meilleurs résultats scolaires au primaire, mais aussi au secondaire.

Certaines études longitudinales ont même démontré de manière assez convaincante qu’un meilleur contrôle de soi en bas âge permettait de prédire la réussite professionnelle et sociale des années plus tard.

Ainsi, en tant que parent, encourager les comportements liés au contrôle de soi n’est pas du temps perdu. S’il est facile de céder aux multiples supplications et demandes constantes de nos enfants – nous le faisons tous à un moment ou à un autre ! –, y résister et intervenir de manière bienveillante, constante et cohérente contribue à leur réussite.

Les habiletés langagières des jeunes enfants sont également un facteur qui peut prédire la réussite. Ainsi, le temps passé à converser, à jouer à faire semblant et à questionner nos enfants peut être gagnant sur le plan scolaire, en plus des bénéfices relationnels qui, eux, sont plus évidents.

Qui plus est, il est assez clair que l’engagement des parents dans la vie scolaire favorise la réussite. Cet engagement peut prendre plusieurs formes et n’a d’ailleurs pas besoin d’être « excessif ». S’assurer que son enfant est reposé et disposé à apprendre en arrivant à l’école le matin représente un excellent point de départ.

Des recherches indiquent que la forme d’engagement parental qui a le plus d’effet sur la réussite est non pas la quantité de temps passé à faire des devoirs avec son enfant, mais bien le fait de cultiver des aspirations élevées quant à son parcours scolaire. Les enfants ont besoin de sentir que l’école et leur famille véhiculent un message commun, et le cœur de ce message devrait être non seulement que l’école est importante, mais surtout que tous croient en ses capacités à apprendre, à se développer et à réussir. Ultimement, l’engagement des parents, notamment quand un enfant rencontre des défis, contribue à véhiculer une image positive de l’apprentissage, ce qui est susceptible d’avoir des effets positifs sur la persévérance et la réussite.

Je souhaite une rentrée scolaire réussie à tous, et plus spécialement aux petits du préscolaire qui entament cette grande aventure.

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