Chroniques En continu

De l’art plein les ruelles

Une soixantaine de nouvelles œuvres viennent d’apparaître dans les ruelles d’un seul et même quartier montréalais. Leur canevas ? Les murs du coin, offerts gracieusement par des propriétaires qui ignoraient tout de ce qu’on y peindrait…

L’espoir d’une contagion

Les profs en ont trop sur les épaules et les élèves, eux, en ont gros sur le cœur. Est-il encore possible de cultiver l’optimisme ? En cette fin d’été au fort quotient d’écoanxiété, j’ai envie de vous présenter Valérie.

Le branding des générations

J’ai découvert que j’appartenais au groupe des baby-boomers vers l’âge de 16 ans. Je me souviens m’être dit qu’il devait y avoir une erreur, car je trouvais que je n’avais rien à voir avec ces « vieux croûtons ». Né en 1961 dans la queue de cette cohorte mal-aimée, je me tenais loin des Beatles, préférant nettement les Bee Gees, Plastic Bertrand et Harmonium (cherchez l’erreur !).

Une autre version de la vieillesse

Le party est pogné. Samuel tente de percer le brouhaha en répétant qu’on serait prêts à commencer… Certains l’entendent enfin et murmurent « chut ! » à leurs voisins qui réalisent, gênés, qu’on attend leur silence. Je suis conquise.

L’aristocratie du logement

Comparer des politiciens déconnectés à Louis XVI et Marie-Antoinette, ce couple royal qui a fini sous la guillotine pendant la Révolution française au XVIIIsiècle, est une référence courante en France quand le peuple en a marre. Ici, au Québec, à part quand la gouverneure générale du Canada (qui représente après tout le roi) s’offre de généreuses rénovations, il est plus rare qu’on fasse l’analogie. C’est qu’en Amérique, on tient encore au self-made man et à la méritocratie. Même si l’écart ne cesse de se creuser entre les riches et les pauvres, on ne chiale pas trop, parce qu’on n’avait qu’à bosser dur pour devenir riches, plutôt que de devenir prof ou infirmière.

Le match parfait

Ariane Moffatt venait de faire résonner la cloche chez les supporters après le but du CF Montréal. « J’adore cette odeur. Je sais que c’est illégal, mais j’adore cette odeur », m’a dit Luc, en parlant des fumigènes, qui ne sont pas tous autorisés au stade Saputo.

Fin de cycle

Le bateau a quitté le quai, dans le Vieux-Port, avec à son bord les finissants de l’école secondaire de Fiston. Nous étions parmi les rares parents restés jusqu’au départ. Fiston était déjà embarqué depuis une heure. Il y a là, à n’en point douter, une métaphore nautique à aller pêcher. Sur le papa pingouin qui ne veut pas laisser partir son poussin.

De père en films

Quand on a perdu son père plutôt jeune comme ça m’est arrivé, on devient sensible à toutes les représentations père-fille dans les fictions. J’ai remarqué qu’à la mort de Michel Côté, on a souligné ses nombreux rôles de père où il n’a que des fils comme dans C.R.A.Z.Y. ou De père en flic, en oubliant souvent Ma fille, mon ange, dans lequel il jouait aux côtés de Karine Vanasse. Mais j’avoue que ce n’était pas son meilleur.

Fumer au bord du gouffre

Mon ami Thomas, qui habite New York, m’a envoyé des images de sa vue sur le fleuve Hudson sous l’épais brouillard descendu des brasiers du Canada jusqu’à sa ville. Il paraît que la qualité de l’air s’est tellement détériorée qu’aller jouer dehors équivaut à fumer six cigarettes ces temps-ci. Ce qui nous fait rire jaune, comme la couleur du ciel, car Thomas et moi sommes deux fumeurs. Très complices quand nous avons la chance de nous voir.

Ce n’est pas parce qu’on veut qu’on peut

« Quand on veut, on peut ! » C’est une phrase que j’ai souvent entendue dans mon enfance. Et qui se voulait sans doute, au sens premier, une valorisation de l’effort. « Aide-toi, le ciel t’aidera ! », conclut la fable de La Fontaine. « Hercule veut qu’on se remue, puis il aide les gens », écrit le poète dans Le chartier embourbé.

Édouard se relevait toujours

À trois ans et demi, Édouard Boivin pouvait identifier faucons pèlerins, cardinaux et nombre d’oiseaux. Il savait dévaler une montagne à vélo et décocher un sourire même aux plus aigris.