Manifestement, à lire les commentaires de nos lecteurs, la cohabitation sur les pistes cyclables n’est pas toujours facile. Voici un aperçu des courriels reçus à la lettre « Danger sur les pistes cyclables »1.

Cohabitation désagréable

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt la lettre traitant du danger sur les pistes cyclables. Nous empruntons souvent la piste cyclable l’Estriade (Waterloo-Granby). L’affluence a beaucoup augmenté avec l’arrivée des vélos avec assistance ou électrique. Malheureusement, l’augmentation du volume est inversement proportionnelle à la courtoisie. Il faut une réglementation plus sévère pour limiter la vitesse (moins de 30 km/h) et faire respecter la file indienne et non deux cyclistes côte à côte qui jasent sans effort avec une surdose de lithium ! Malheureusement, il y aura plus d’accidents et l’agrément du cyclisme va se transformer en une cohabitation désagréable avec ces engins. Certains semblent modifier facilement la limite de la vitesse et les conducteurs ont plus l’allure de « motards au rabais ». Le sourire de la courtoisie se transforme en une certaine agressivité. C’est déplorable.

Richard Bédard, Sherbrooke

Les imprudents sont le problème

La personne assise sur la selle fait principalement partie du problème sur les pistes cyclables. Un être sensé est prudent dans n’importe quelle circonstance. Mais il y a également des imprudents dits sportifs vêtus de gilets multicolores sur des vélos « de compétition » qui roulent à toute vitesse, qui ne veulent pas ralentir et qui doublent entre des cyclistes ou des piétons allant dans les deux sens. Très souvent sans avertissement sonore. Si ces imprudents ont de plus l’assistance électrique, c’est encore pire. Mais l’utilisation des pistes cyclables par des scooters électriques devrait être interdite. À lui seul, le poids de l’engin comporte un risque de blessures graves additionnelles lors d’éventuelles collisions. À Gatineau, j’ai même vu, récemment, deux motos électriques de grand format sur la piste cyclable. À noter de plus, dans mon coin de pays, le peu de surveillance policière.

Marc Couturier, Gatineau

Un achalandage dangereux

Tout à fait d’accord avec vous ! Je fais du vélo sur la piste du P’tit Train du Nord fréquemment, car j’habite les Laurentides. Il y a des vélos électriques qui roulent de plus en plus vite et qui font des dépassements sans aviser. Ils dépassent largement les limites de vitesse permises. J’essaie d’être tolérante, mais il m’arrive d’éviter cette piste les fins de semaine de crainte de subir cet achalandage dangereux. À cela viennent s’ajouter toutes sortes de véhicules électriques, allant du Segway au fauteuil électrique pour personnes à mobilité réduite… cela devient dangereux quand les gens manquent de courtoisie et ne se sentent pas concernés par les règles de la circulation en piste. Il faut constamment être aux aguets…

Monique Sauriol, Prévost

Le pire : les piétons

Ce qui est le plus dangereux et le plus embarrassant sur les pistes cyclables, ce sont les piétons. Et ce pour diverses raisons : ils quittent le trottoir sans crier gare et s’engagent sur la piste cyclable souvent en couple ou avec des enfants ; ils ne respectent pas le sens des voies et occupent souvent les deux voies ; et ils n’ont pas de rétroviseurs et ne se préoccupent nullement de ce qui se passe derrière eux. Je pense que la plupart des accidents impliquent des piétons.

Denis Neveu

Les scooters devraient être interdits

Comme toujours, on attend qu’un accident mortel survienne pour réagir. Les scooters devraient être carrément interdits sur les pistes cyclables. Déjà que nous devons endurer les conducteurs de vélos électriques et de trottinettes électriques qui roulent à une vitesse folle en ne respectant aucun règlement. Faire du vélo pour garder la forme, comme passe-temps ou comme moyen de transport ne devrait pas être dangereux à cause des autres usagers de la piste cyclable.

Sylvie-Anne Paradis

Le problème est la personne qui conduit !

Pour reprendre votre expression, les cyclistes ordinaires sont loin d’être des modèles de prudence et de vertu sur les pistes cyclables ! Je fréquente les pistes cyclables tous les jours et je me fais dépasser régulièrement par des cyclistes sur vélos ordinaires conduits par de soi-disant sportifs qui font preuve de rage au volant : ils ne ralentissent jamais lorsqu’ils passent à deux cheveux de moi et j’ai affaire à m’enlever de leur folle trajectoire pour ne surtout pas ralentir leur sprint ! Tout à fait d’accord avec vous : le problème est la personne qui conduit ! Mais pas d’accord avec vous pour l’interdiction des petits véhicules électriques.

Anne Ducharme, Île-Perrot

Des dangers importants

Je n’ai aucune hésitation à affirmer que les pistes cyclables recèlent désormais des dangers aussi importants que la route en raison des divers comportements qu’on y retrouve. Qui plus est, la Ville laisse persister des conditions dangereuses à plusieurs endroits. Il n’y a qu’à regarder le sillon en plein milieu de la piste cyclable sur la rue de la Commune Ouest, dans le Vieux-Montréal, dans lequel nos pneus peuvent se glisser et bloquer. Ce sillon y est depuis avant la pandémie sans qu’on y fasse quoi que ce soit !

Denis Cloutier, Montréal

Pourquoi s’en prendre aux autres ?

J’ai moi-même une bicyclette à assistance électrique depuis juin. Je respecte les règles, les limites de vitesse et de bons penseurs veulent m’interdire l’accès aux pistes cyclables sous prétexte qu’il y a des usagers de vélo électrique dangereux. Vous êtes-vous demandé pourquoi j’ai un vélo à assistance électrique ? J’ai un genou en compote et l’autre est douloureux. Sans vélo à assistance électrique, je suis condamné au fauteuil. Savez-vous à quoi sert l’accélérateur ? À se sortir d’une mauvaise situation, à démarrer le temps de prendre son équilibre, à traverser une intersection avec feux de circulation achalandée, par exemple, ce que je serais médicalement incapable de faire. Ensuite, je pédale et mouline autant que les cyclistes performants, sauf que je n’ai pas la puissance qu’ils ont, d’où le terme important : assistance électrique. Au fait, lorsque je roule à 20 km/h, vous savez que je me fais dépasser régulièrement par des cyclistes qui roulent, eux, à plus de 32 km/h ! Ces bicyclettes sont performantes et ont en commun des pédales spéciales qui permettent d’attacher des chaussures assorties. Alors, pour faire court intellectuellement, si vous voulez réduire la vitesse sur les pistes cyclables en éliminant les bicyclettes à assistance électrique, éliminons aussi les vélos à pédales à clip, tout simplement parce leurs propriétaires sont habituellement en forme et capable de rouler à plus de 32 km/h ou ils ont le potentiel de le faire. Les pistes cyclables ne sont pas différentes d’autres lieux réglementés. Puisqu’il y a des délinquants incapables de « s’autodiscipliner », il y a une organisation que l’on appelle la police et c’est leur rôle de sévir contre eux. Entre-temps, une bonne éducation par vidéos et affiches rappelant les règles de bon usage et les sanctions expliquées semble être le plus pressant.

André Bergeron

1. Lisez la lettre de Patrice Bernier