La lettre de Michel Goulet sur le Musée d’art contemporain, publiée le 12 août, a trouvé écho chez nos lecteurs. Voici un aperçu des courriels reçus en réaction au texte « MAC : reconnaissons que c’est une honte »

Combien de temps ?

Merci Michel pour la clairvoyance de ton appréciation du Musée d’art contemporain de Montréal. Combien de temps devrons-nous encore attendre avant que ce musée, son personnel et son conseil d’administration se sachent investis d’un devoir envers les artistes et l’histoire de l’art du Québec ? Le MAC n’a pas considéré comme essentiel de souhaiter de bons 100es anniversaires de naissance à Françoise Sullivan et à Madeleine Arbour, et un 75e anniversaire à Refus global. Où est le MAC ? A-t-il encore des liens avec son premier public ? Le silence des associations d’artistes qui doivent défendre leurs membres est tout autant incompréhensible.

Claude Gosselin, directeur général et artistique du Centre international d’art contemporain de Montréal

Fermer le robinet

Oui, cet immobilisme est une honte. Il est plus que temps que les divers bailleurs de fonds du MAC posent des questions et ferment le robinet des subventions tant qu’ils n’obtiendront pas des réponses satisfaisantes.

Michelle Bachand

Soyons visionnaires

Bien triste et dommageable, cette mauvaise planification du nouveau musée. Le ministère de la Culture n’a pas les moyens de celui de la Santé, de l’Éducation et des Transports. L’art contemporain, c’est important, offrons-lui un lieu digne de sa renommée ici et à l’étranger. Soutenons ces artistes en cette année de célébration de Refus global. Soyons visionnaires.

Christian Poulin

Pas un cas unique

Entièrement en accord avec ce texte, lequel pourrait aussi bien décrire l’agrandissement du musée de Québec à Québec, il y a quelques années.

Jacques Coulombe, sculpteur

Absence de partage

Bravo à mon professeur d’art. Vous avez raison, quelle est la valeur d’un musée qui n’ouvre pas ses portes ? Sans doute la même que celle d’un artiste qui peint dans un sous-sol et qui ne partage jamais ses œuvres. Nous devons exposer et nous exposerons, mais sans doute jamais dans le penthouse de l’art contemporain, pour l’élite contemporaine. Visons le partage de l’art, plutôt que l’apothéose de l’art.

Jean-François Berthiaume

Un grand vide

Grande perte irremplaçable que cette fermeture de notre musée pour des raisons inacceptables et incompréhensibles pour les artistes et amateurs d’art contemporain. Tout à fait d’accord avec M. Goulet : il y a un grand vide au cœur de la ville de Montréal et aucun projet pharaonique ne pourra combler cet abîme…

Jocelyne Aird-Bélanger

Le courage de Michel Goulet

Je salue le courage de Michel Goulet d’avoir dit ce que plusieurs pensent en silence. On attend l’ouverture du musée depuis trop longtemps !

Lucie Lefebvre, artiste photographe

Le silence est brisé

Toutes ces années perdues à désespérer de rencontrer des artistes que nous ne connaissons pas et qui existent sûrement ! Et ce silence enfin brisé. Merci !

Pierre Lemaire

Mourir à petit feu

On dirait que tout est mis en place pour qu’on s’habitue à ne plus voir ce musée dans notre paysage culturel. Le laisser mourir à petit feu jusqu’à ce qu’on n’en parle plus et que toutes les collections prennent le chemin du Musée des beaux-arts. C’est d’une telle tristesse !

Jacinthe Valiquette, Granby

Les artistes pris en otage

Quel malheur pour nos artistes d’art contemporain, pris en otage par des bien-pensants. N’aurions-nous pas pu garder certaines salles ouvertes et procéder à des agrandissements en parallèle ? Oui, moi aussi, mon musée me manque. Un énorme trou dans notre culture.

François Lefebvre, Greenfield Park

Tour d’ivoire

Tout à fait d’accord avec M. Goulet. Faudrait peut-être que les responsables sortent de leur tour d’ivoire en forme de bunker inhospitalier. On ne sent pas un dynamisme et une ouverture à la population. Souvent, en y allant, j’avais la drôle d’impression de déranger, de ne pas me sentir bienvenu. Comme entrer dans un cercle fermé où j’étais incapable de me sentir à l’aise. Et pourtant, l’art contemporain peut être un tremplin pour stimuler l’imagination et enrichir notre culture personnelle.

Pierre Crépô, photographe

Message important

Michel Goulet a tout à fait raison : le MAC est un très grand absent depuis trop d’années alors que d’autres lieux voués à l’art contemporain font beaucoup mieux avec beaucoup moins. J’espère que son message sera entendu et que les choses bougeront enfin.

Denise Pelletier, Verdun

La vie s’est éteinte

Tellement d’accord avec Michel Goulet. Ce projet de mégalomanes nous prive d’une rencontre avec nos artistes actuels. Pendant 10 ans, à la retraite, j’ai œuvré comme bénévole à la médiathèque du MAC où les gens venaient fouiller et chercher dans les archives et la documentation du musée et profitaient des expositions en cours. La communauté, les échanges, le partage, les rencontres ne peuvent être numérisés. La vie active et grouillante s’est éteinte ce jour-là. À mon départ, on m’a donné un laissez-passer d’accès à vie au musée… peine perdue.

Carole Simard

Lisez la lettre de Michel Goulet