La lettre de Jean-Sébastien Bélanger sur les cégépiens et la cyberdépendance, publiée le 25 août, a suscité de nombreux commentaires de nos lecteurs. Voici un aperçu des courriels reçus.

Lisez la lettre « Cyberdépendance : cégépiens, levez les yeux ! »

Un handicap social

Je suis tout à fait d’accord avec M. Bélanger : les capacités sociales des jeunes, et parfois aussi des moins jeunes, sont grandement handicapées par le fait de se connecter au numérique, dont l’attraction finit par dépasser celle de la rencontre d’autres humains. Je vois mes petits-enfants passer des heures, enfermés dans leur chambre, à se priver des relations et activités à faire en famille, pour le plaisir douteux de voir ou d’entendre des pseudo-nouveautés sur TikTok… Comme ils sont au secondaire, au moins ils n’auront plus le cellulaire en classe. Mais après et entre les cours ? Je ne me fais pas trop d’illusions, ça ne sera pas mieux au cégep ! Difficile de transmettre nos valeurs quand il faut compétitionner pour leur attention avec le virtuel, tellement plus passionnant. Merci de tirer des conclusions quant aux conséquences sociales de cette posture, on dirait que personne ne voit ce qui se passe… les gens doivent être sur leur téléphone !

Louise Larocque, Lévis

Les dés sont jetés

Votre cri d’alarme relève d’un noble sentiment, mais je crains qu’il ne soit trop tard pour revenir en arrière. Les dés sont jetés. L’attrait qu’exercent les téléphones cellulaires (et tous les Google et Facebook de ce monde) sur les gens est plus fort que la raison. Et ce n’est qu’un début. Attendez de voir les ravages de l’intelligence artificielle. Plus les machines seront perfectionnées, plus les humains perdront leur sens commun et leur empathie, et plus ils seront malléables.

Yves Bougie, Saint-Eustache

Un coup d’épée dans l’eau

La réflexion est très juste et très pertinente, mais la liront ceux qui, comme moi, ne sont pas visés. Sans doute, hélas, un autre coup d’épée dans l’eau ! On ne soigne pas des drogués avec seulement des paroles et de bonnes intentions. À cet âge, le mauvais pli est pris depuis fort longtemps. Ça prendrait des actions, en dépit des hurlements anticipés, pour interdire le cellulaire, même au cégep.

René Rochon, Bromont

Une génération perdue ?

Votre texte me rassure. Moi, la vieille (66 ans) qui a accueilli chez elle une jeune Espagnole pour une immersion en français. Ce mal du téléphone-extension de la main et du paraître s’est incrusté chez nous comme un cancer. Toujours à regarder et surtout à se filmer et photographier à toutes les occasions en faisant fi de nos commentaires. Tout un programme planifié pour lui faire visiter notre belle province tout en parlant français, des classes et des vidéos triées sur le volet, un temps fou à préparer cela et beaucoup de bonheur à lui faire connaître notre culture, notre langue. C’était sans compter sur un adversaire de taille : son téléphone. Elle aura vécu cette expérience au travers du numérique, ma bru sachant tout ce que nous avions fait avant même de lui avoir raconté l’aventure. Sérieux, là ? Je pensais que c’était moi, la vieille, qui avait un problème. Votre texte me rassure et m’affole à la fois. Une génération perdue ?

Johanne Bergeron, Trois-Rivières

Justesse et clairvoyance

Bravo à ce texte de Jean-Sébastien Bélanger, professeur de philosophie, qui s’adresse avec justesse et clairvoyance à l’intelligence des élèves. Ceux-ci ont la chance de fréquenter le cégep, lieu où les apprentissages spécifiques et généraux, mais aussi où l’apprentissage du mieux-vivre et la compréhension du monde et de la société sont au cœur du mandat. Le contenu de mes cours de philosophie au cégep, les auteurs que j’y ai lus, tout ça m’a formée pour la vie et me nourrit encore aujourd’hui.

Sylvie Piché, retraitée de l’enseignement

Un mal répandu

Il n’y a pas qu’au cégep que ce malheur existe. Il est répandu partout, dans les familles, dans les rencontres. Heureusement, quelqu’un est là pour nous le rappeler et nous en faire prendre conscience. La vie est bien autre chose qu’un cellulaire.

Jacqueline Garon

Vulgarisons le message

Il faudrait publier régulièrement ce genre de message sur tous les médias et les faire mettre à l’étude dans tous les établissements d’enseignement. Dans plusieurs circonstances, ne pas oublier de vulgariser le thème pour que le message soit bien clair dans la tête des jeunes et des moins jeunes. Il faut agir rapidement pour enrayer les effets néfastes sur la santé mentale de nos jeunes.

Marcelle Côté

Un spectacle de zombies

Quelle calomnie que de voir ce spectacle de zombies fixés sur leur écran sans se soucier de personnes et rien. Voilà le résultat d’avoir laissé entrer cette dope dans nos institutions scolaires. On se plaint d’un manque d’attention chez nos jeunes… ce n’est pas fini !

Jacques Delorme