De nombreuses réactions, divergentes, à la chronique de Michel C. Auger sur le projet de train de passagers (TGV ou TGF)1, publiée le 26 février dans la section Contexte. Voici un aperçu des commentaires reçus.

Pas à notre portée

Merci, M. Auger, d’amener du réalisme. On voudrait tous un TGV, mais l’ensemble des points que vous mentionnez explique bien que cela n’est vraisemblablement pas à notre portée. Je crois que la démarche actuelle de Transports Canada, qui correspond à quelque chose qui serait hybride (grande vitesse sur certains segments), est intéressante. Attendons les résultats.

Bastien Deschênes

Pourquoi pas nous ?

Je ne suis pas d’accord avec vos propositions. Je pense que le Canada est capable et a les moyens de financer et de construire un TGV et de financer les coûts. Bombardier en a construit plusieurs en Europe, des pays comme l’Espagne et le Portugal le font. M. Auger veut nous vendre un TGF, une technologie dépassée qui peut au mieux desservir localement les grandes villes du Québec. Le TGV serait une révolution dans le transport passager, non seulement au Canada, mais dans toute l’Amérique du Nord. Imaginez l’avion ne desservant que les très grandes distances : New York-Montréal en trois heures, Montréal-Toronto en deux heures, etc. Ce serait aussi un apport important au niveau des GES. Les villes pourraient orienter leur développement en intégrant tous les transports au bénéfice des citoyens. Si l’Europe peut le faire, pourquoi pas nous ?

Alain Lajeunesse

Pas viable pour l’instant

Un texte plein de bon sens. J’ajouterais que le couloir Québec-Toronto ou même Québec-Windsor-Detroit est bien moins peuplé que celui du seul TGF d’Amérique : Boston-Washington. Un TGF ou un TGV canadien ne deviendra viable que le jour où la hausse des gaz à effet de serre forcera l’Amérique à changer drastiquement ses modes d’utilisation du territoire et de transport. Ça arrivera un jour, mais ça n’est pas proche d’arriver à ce que je vois autour de moi.

Bernard Terreault

Est-ce qu’on regrette d’avoir construit le métro ?

Les coûts de nouvelles infrastructures ont toujours été et seront toujours élevés. Le métro a coûté cher, le pont Samuel-De-Champlain aussi. L’analyse doit être prospective en fonction de nos besoins futurs et de nos préoccupations environnementales. Le TGV au Canada, dans un pays où les distances sont grandes et le territoire inoccupé immense est encore plus logique qu’en Europe ou au Japon. Est-ce qu’on regrette aujourd’hui d’avoir construit le métro ?

Guy Gauthier, Laval

Des études sérieuses, SVP

Avant de faire quoi que ce soit, des études de marché sérieuses devront être effectuées. Pas seulement des sondages. Qui est prêt à payer le prix que coûterait un TGV ? Le coût du billet de train actuel en rebute déjà plusieurs.

Roger Gobeil

De moins en moins de déplacements physiques

Je suis loin d’être convaincu que le TGV ou le TGF soit la réponse au besoin réel des payeurs de taxes. Cadillac ou Chevrolet, nous n’en voulons pas. Bravo si les coûts de construction et d’opération étaient assumés seulement par les utilisateurs, mais tel ne sera pas le cas. L’ensemble des citoyens en feront les frais alors que peu parmi eux l’utiliseront. N’essayons pas de nous faire passer ça comme du transport collectif. Il ne desservira qu’une partie de l’élite, lui permettant de travailler tout en voyageant aux frais de l’ensemble des Canadiens. Tournons-nous plutôt vers l’avenir et laissons de côté cette vieille mentalité d’implantation de structures à empreinte terrestre gigantesque. Déjà avec la visioconférence, les déplacements physiques sont considérablement réduits. Avec un peu de bon vouloir, le développement des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle, ces déplacements deviendront l’exception à la règle et seront mal vus.

Jean Sansfaçon

Qui va le prendre ?

Première question à se poser : qui va le prendre ? Une si grosse dépense pour probablement même pas 1 % de la population. Peut-être y a-t-il d’autres dépenses en transport plus urgentes, qui aideraient une plus grande population.

Francine Cousineau

Pourquoi pas une Toyota ?

Tout à fait d’accord. À l’heure actuelle, on a une Lada rouillée à quatre chevaux-vapeur qui inquiète sur l’autoroute. Certes, on peut rêver d’une Mercedes dernier cri, mais il est beaucoup plus pragmatique de se rallier à une Toyota, fiable, abordable et surtout, en salle d’exposition.

Christophe Landarc

Le seul pays du G7 sans TGV

Comment se fait-il que des pays moins populeux et moins riches puissent se permettre un train à grande vitesse (TGV) alors qu’ici, il faudrait se résoudre à un TGF ? Le Canada est aussi le seul pays du G7 sans TGV. Si on veut réduire les émissions de CO2 et amener les gens à changer leurs habitudes pour le chemin de fer, moins polluant que l’auto ou l’avion, c’est un TGV qu’il faut.

Les besoins pour l’avenir sont pour un mode rapide de déplacement et le TGV est ce mode de transport d’avenir. Dans le passé, les gouvernements ont investi dans les chemins de fer qui ont valu à Québec la construction du pont de Québec et même du château Frontenac, construit par le Canadien Pacifique.

Aujourd’hui, c’est la démission et des investissements envisagés dans des solutions qui ne répondent pas aux besoins pour l’avenir. Je soupçonne aussi le gouvernement fédéral de vouloir dans un premier temps réaliser un TGF entre Québec-Montréal et Windsor-Toronto, pour ensuite se tourner vers un TGV entre Montréal et Toronto.

Pierre Rousseau, Québec

1Lisez la chronique « Achetez-moi une Cadillac... »