« OK Boomer ! » Elle a été cinglante, la réaction de plusieurs jeunes à la publicité du gouvernement du Québec visant à les convaincre de cesser d’utiliser des anglicismes. C’est la preuve qu’elle rate sa cible, même s’il faut reconnaître que la pub fait jaser.

Comment diable voulez-vous les persuader de changer leurs habitudes en les traitant avec condescendance et une pointe de mépris ? Ceux qui conçoivent les publicités qui cherchent à convaincre les jeunes des méfaits de la cigarette, par exemple, n’auraient jamais utilisé une telle stratégie.

Le sujet de cette pub est également douteux. La multiplication des anglicismes (dont les jeunes, faut-il le préciser, n’ont pas le monopole) est l’arbre qui cache la forêt. Disons-le, c’est un phénomène mineur. C’est agaçant, c’est certain. Mais ce n’est pas ce qui menace la vitalité du français au Québec. La qualité du français dont on fait usage ici n’a rien à voir avec son déclin.

« Ça ne tient pas debout logiquement. Ça voudrait dire que si l’anglais prend tellement de place, c’est parce que personne ne fait d’erreur en le parlant », fait remarquer Marty Laforest, auteure d’un brillant petit essai où elle prend la défense du français parlé au Québec, États d’âme, états de langue.

Non, vraiment, il existe de bien meilleures façons de sensibiliser nos jeunes à l’importance du français. Ce n’est pas en les culpabilisant qu’on va développer leur sentiment d’appartenance envers la langue de Réjean Ducharme et de Gilles Vigneault.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion