Il y a quelque chose de profondément dérangeant à voir la Ville de New York offrir des billets d’autocar gratuits aux migrants pour qu’ils quittent leur métropole, entre autres pour qu’ils se rendent vers Plattsburgh, d’où ils ont accès au chemin Roxham pour entrer au Canada.
On ne connaît pas le nombre de billets aller simple qui ont été financés. Il s’agit néanmoins d’un bel exemple de déresponsabilisation des autorités new-yorkaises – à nos dépens.
Mais peut-être est-ce aussi la meilleure façon de démontrer au président américain à quel point il est urgent de renégocier l’Entente sur les tiers pays sûrs. Celle qui permet au Canada de refouler les migrants en provenance des États-Unis… sauf s’ils traversent la frontière de façon irrégulière.
Car Joe Biden, qui sera accueilli à Ottawa sous peu, a déjà déploré le genre d’approche utilisée par New York. Il l’a fait l’an dernier, quand certains États dirigés par des gouverneurs républicains (comme le Texas) ont commencé à transporter des migrants en autocar et en avion vers d’autres États (comme New York). « Au lieu de travailler avec nous sur des solutions, les républicains font de la politique avec des êtres humains », avait dénoncé le président.
Ottawa souhaite revoir l’Entente sur les tiers pays sûrs. Et Québec fait pression sur Ottawa pour que ça se règle rapidement. Politiquement, bien sûr, Joe Biden n’a rien à gagner. N’empêche qu’il est maintenant à même de comprendre que, pour éviter de nouvelles dérives, il ferait mieux de travailler avec Ottawa « sur des solutions ».
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