La saga de la migration d’un nouveau système informatique à la SAAQ continue de susciter de nombreuses réactions des lecteurs. Voici un aperçu des commentaires à l’éditorial de Stéphanie Grammond, publié le 11 mars.

Lisez « La Terre appelle Éric Caire »

Une honte

Je suis bien d’accord avec vous, cela fait trois mois que j’attends mon permis de conduire incorrectement suspendu pour cause médicale. Pour un ancien directeur de la sécurité routière de la SAAQ, de même que vice-président au Code de la sécurité routière et enfin président-directeur de l’organisme, il y a quelques années, j’ai honte de ce qu’est devenue la SAAQ !

Georges Lalande

Le mauvais coupable

Madame Grammond, vous avez tout faux ! Éric Caire n’est pas responsable de la dérive informatique de la SAAQ. La seule responsabilité du ministre concerne la page d’accueil… pas tout le logiciel. Ce nouveau système est une responsabilité de la SAAQ et du groupe de projets responsable de la migration informatique. Le public veut un coupable et vous lui servez le ministre Caire sur un gibet alors qu’il n’est pas responsable de ce fiasco. Il serait bon de se répéter l’adage : « On ne doit pas emprisonner un ministre de la Justice lorsqu’un dépanneur se fait voler ! »

Normand Briand

Question de responsabilité

Elle est où, l’imputabilité ? J’ai passé les 10 dernières années de ma vie sur le marché du travail à redresser des départements informatiques en mauvais état. C’est ce qui arrive quand personne n’est imputable.

Serge Paulk

Remplacer le ministre

Face à un ministre qui n’en est pas à ses premiers faits d’armes et qui, dans le contexte, n’a pas trouvé mieux que de se défiler, ne serait-il pas raisonnable que le premier ministre agisse, comme il l’a fait pour la santé ? Qu’il remplace le ministre actuel par une personne compétente en matière d’informatique ? La farce a assez duré !

Claude Gélinas

Un virage coûteux

Éric Caire démontre par ses agissements et propos qu’il n’est pas l’homme de la situation pour le virage numérique essentiel de l’État québécois. Il n’a ni la compétence ni l’envergure pour le faire, et le premier ministre Legault doit faire preuve de leadership et le démettre de ses fonctions sans autres délais, car M. Caire coûte une fortune aux citoyens du Québec qui devront payer la facture pour son incurie.

Pierre-Louis Rivest, Joliette

Un employeur peu attractif

Avec ses salaires qui plafonnent à près de 60 000 $ au niveau technique et 96 000 $ au niveau professionnel, le gouvernement n’est tout simplement pas compétitif et attractif en technologies de l’information comparativement au privé. Il serait grand temps qu’il se dote d’une échelle de traitement particulière qui lui permettrait d’attirer les talents nécessaires pour se constituer une entité compétente et, surtout, permanente en développement et maintien des systèmes informatiques.

Sylvain Richard, Montréal

Encore IBM

« Au fédéral, l’implantation du système de paie Phénix, véritable honte nationale, a marqué les esprits », écrit Mme Grammond. Qui sait que c’est IBM qui était derrière ce projet ? Qui sait que c’est encore IBM qui est le concepteur du projet de la SAAQ ?

André C. Gauthier, Mont-Royal

Une question d’écoute

Facile de s’en laver les mains ! Mais quand les dirigeants arrêteront de s’en remettre aux peddlers de systèmes informatiques, qu’ils auront une écoute des employés de leur organisation et qu’ils les feront participer aux transformations, les chances de succès seront meilleures.

Germain Paquet

Conseil ignoré

Lire votre éditorial, c’est comme revivre ma vie de consultant informatique. Après avoir œuvré chez une grande firme informatique pendant 25 ans, j’ai formé mon entreprise de services-conseils en gestion et informatique. Nous étions 15 conseillers spécialisés dans une variété de disciplines et tous avions vécu une ou plusieurs implantations informatiques. C’est toujours la même histoire : on ne croit pas ceux que l’on engage pour nous conseiller. Notre petite firme de services-conseils s’attaquait aux PME, car les projets gouvernementaux sont souvent trop gros et n’incorporent aucune gestion du changement. C’est malheureux que tous les citoyens en paient le prix.

Pierre G. Pouliot

Des signaux ignorés

J’ai travaillé 15 ans à la SAAQ. J’y étais dans les années où on planifiait la transition, nous savions que les systèmes arrivaient en fin de vie et qu’il s’avérait nécessaire, voire impératif, de prévoir la migration vers d’autres systèmes. À l’époque, mes collègues spécialisés étaient consultés, des comités étaient en place pour penser à cette éventuelle migration intelligemment. Un jour, avec la nomination d’un nouveau vice-président des technologies de l’information, on nous a informés que tout ce qui avait été auparavant amorcé comme travail avait soudainement été mis de côté pour implanter à partir d’un progiciel.

Au fil de ces années de travail à CASA, mes collègues savaient que ce choix de progiciel SAS ne convenait absolument pas aux spécificités de la SAAQ. Toutes les programmations pour l’immatriculation et le permis de conduire découlant directement du Code de la sécurité routière, de ses règlements, de ses politiques.

La SAAQ était rigoureuse et soucieuse tant des usagers que de ses employés. La protection des renseignements personnels et le service à la clientèle étaient au cœur de notre mission. Nous donnions le meilleur de nous-mêmes et nous en étions fiers.

Aujourd’hui, je n’arrive pas à comprendre qu’on ait pu en arriver à ce fiasco. Qu’on ait simplement ignoré les signaux d’alerte au fil de ces années de travail. Tous savaient qu’on frappait un mur et que la mise en place « planterait ».

Il est inutile de frapper sur le ministre Caire. Il n’aurait pu y faire quoi que ce soit. Il faut plutôt se questionner sur les décisions des autorités de la SAAQ de l’époque.

Lisette Savard