Une bonne résolution à prendre, pour 2023 : en ces temps qui s’annoncent difficiles pour un trop grand nombre de nos concitoyens, s’engager à faire le bien autour de nous.

C’est le temps de l’année où je souffre de ce que j’appelle le « syndrome de la fatigue interactionnelle », provoqué par d’innombrables rencontres exceptionnelles en peu de temps. C’est le terme que j’ai trouvé pour qualifier l’épuisement que je ressens en cette période coïncidant, comme pour tous les employés de Centraide au Québec, avec la fin des campagnes de levée de fonds en milieu de travail.

Ces campagnes sont un véritable rouleau compresseur qui débute en septembre et se termine en décembre. Tout y passe : soirées, repas, fins de semaine. Nous sommes tous nourris par deux sources de motivation : l’extraordinaire impact des organismes communautaires que nous soutenons, et l’énergie des bénévoles qui permettent aux miracles de s’accomplir chaque jour.

Mon mantra quotidien : nous travaillons fort pour des organismes qui travaillent encore plus fort que nous.

Pour les autres comme pour nous-mêmes

Lorsque vous me lisez dans ces pages, sachez que je tente toujours d’être le plus concis possible pour capter votre attention. Je vous avoue que cela m’intimide un peu, d’autant plus que pour résoudre un problème, j’ai tendance à l’intellectualiser, à me poser de grandes questions morales et éthiques, qui restent souvent sans réponses. Ma famille et mes collègues vous le diront : je parle beaucoup. Mais avec le temps, je me suis habitué à m’en tenir à cette rigueur qui aide à tenir les idées bien serrées.

Aujourd’hui, toutefois, j’aurais envie d’utiliser trois fois plus de mots pour vous raconter ce qu’il y a dans ma tête de PDG du deuxième investisseur sociocommunautaire en importance dans le Grand Montréal, immédiatement derrière le gouvernement.

L’année 2023 sera difficile pour un trop grand nombre de nos concitoyens. L’appauvrissement des personnes en situation de vulnérabilité s’accélère, et ce, dans un contexte où l’économie va tout de même encore bien – le taux de chômage était de 3,8 % en novembre au Québec. De plus en plus de travailleurs pauvres fréquentent les banques alimentaires.

Cette année, notre résolution collective devrait se résumer à un mot : bienveillance. La vraie bienveillance, celle qui consiste à prendre soin d’autrui de façon désintéressée, loin des projecteurs, dans la bonté la plus sincère.

Pas la « bienveillance » trop répandue dans les organisations, celle où l’on s’occupe de notre monde afin qu’ils soient plus heureux au travail, performent mieux et produisent plus. Je parle plutôt d’une bienveillance qui cherche à faire du milieu de travail un endroit sécuritaire où les émotions sont partagées dans le but d’aider, de grandir, d’approfondir une collaboration basée sur le respect et les capacités de tous et de toutes.

La bienveillance au sein de nos familles, aussi : prendre le temps d’écouter nos proches comme les membres de notre famille élargie, de discuter avec eux, de les accompagner lors des difficultés.

La bienveillance dans notre voisinage, également. S’engager à faire du bénévolat dans un organisme communautaire du quartier, faire des courses pour une personne âgée, déneiger une entrée pour un couple dont la mobilité est réduite.

La bienveillance envers soi-même, finalement. Se fixer des limites et les respecter. Travailler en honorant les valeurs profondes qui nous définissent et font de nous ce que nous sommes.

L’implication sociale comme carburant à votre bienveillance

Je ne me souviens d’aucun moment, dans ma vie, où je n’ai pas fait de bénévolat. Pour moi, c’est une manière d’être engagé et actif, de servir ma communauté.

Présentement, je siège donc au conseil d’administration de la Fédération québécoise des sports cyclistes en plus d’être l’entraîneur de l’équipe pee-wee du plus jeune. Et ce temps que, fatigué ou pas, je donne, c’est celui qui m’apporte le plus, qui me permet de refaire le plein d’énergie par une sorte d’alchimie.

Impliquez-vous. Misez sur la bienveillance. Faites-le pour les autres, mais surtout, faites-le pour vous.

Vous verrez : ça fait du bien.