Espérons que les partis de l’opposition à l’Assemblée nationale prendront comme résolution du Nouvel An de devenir de véritables alternatives électorales à la CAQ. Que l’on se batte ou non dans les autobus pour remédier aux distorsions de notre système électoral, une réalité demeure : pour changer les choses, il faut aspirer au pouvoir.

Nos quatre partis de l’opposition sont actuellement tenus en laisse dans leur niche électorale et ont peu à offrir pour menacer une CAQ qui règne en maître. Japper à la période de questions pour parler à sa base électorale n’a rien d’effrayant pour un gouvernement qui, sondage après sondage, reste assis sur une confortable avance.

Cette situation est dangereuse pour notre démocratie. Elle émousse le contre-pouvoir des sentinelles chargées de surveiller le gouvernement. Le Commissaire à l’éthique et à la déontologie aura beau effectuer toutes les enquêtes qu’il peut sur le ministre Pierre Fitzgibbon, l’impunité risque de s’installer si le premier ministre peut passer l’éponge sans craindre d’être remplacé.

Les médias peuvent amplifier les messages d’une société civile regorgeant d’organisations prêtes à dénoncer l’injustice. Mais tout cela risque de n’être que du bruit de fond si M. Legault n’a pas de concurrent sérieux au poste d’aspirant premier ministre.

Notre société est individualiste. Elle valorise une implication sociale à la carte permettant d’assurer une cohérence entre nos choix et nos valeurs. Nous récoltons donc ce que nous avons semé : un paysage politique éclaté qui sert bien la diversité de choix.

L’État est-il la solution à tous les problèmes ? QS est pour vous !

L’État est-il la source de tous les problèmes ? Le PCQ est pour vous !

Le Canada est-il une tutelle castrant le potentiel de la nation québécoise ? Le PQ est pour vous !

Le Canada est-il un garde-fou contre les excès de la nation québécoise ? Le PLQ est pour vous !

Tant sur l’axe gauche-droite que sur l’axe fédéraliste-souverainiste, il y a de quoi à boire et à manger pour les marges. Pendant ce temps, les Québécois restent un peuple de consensus ni à gauche, ni à droite, ni fédéraliste et ni souverainiste.

Les marges sont bien servies. Le pouvoir, lui, reste au centre.

La grande marche vers le centre des oppositions sera ardue. Elles devront accepter de déplaire à une base qui les fait vivre. Le PQ a ses indépendantistes convaincus, le PLQ a ses anglophones du West Island, le PCQ a ses antisystèmes et QS a son fond marxiste décolonial. Si elles aspirent à plus, les oppositions doivent troquer le désir d’avoir raison contre le désir de gagner. Elles doivent faire ces compromis parfois contre-intuitifs vers le centre.

On peut exiger beaucoup des différents chefs de parti pour la nouvelle année, mais vous, qu’avez-vous fait récemment pour qu’émerge une alternative électorale qui vous ressemble ? Si l’implication citoyenne au sein des partis politiques demeure une activité de marginaux, il ne faut pas se surprendre que nos partis politiques restent idéologiquement dans les marges. En 2023, prendrez-vous la résolution de vous impliquer en politique active ? Quelle que soit votre allégeance politique, je nous le souhaite !

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