En matière d’alcool au volant, 0,05 est le nouveau 0,08. Toutes les provinces canadiennes imposent des sanctions administratives au-delà d’un taux de 50 mg d’alcool par 100 ml de sang (0,05). Toutes… sauf le Québec.

Dans ce dossier, il n’y a aucune raison d’être fier de notre caractère distinct. La conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool était l’une des principales causes de décès sur les routes du Québec en 2021. On le sait, à 0,08 (le taux au-delà duquel il est criminel de conduire au Canada), nous représentons un danger potentiel lorsque nous prenons le volant. Or sous ce seuil, soit entre 0,05 et 0,08, le risque qu’un conducteur soit impliqué dans une collision mortelle est multiplié par 4.

La SAAQ observe que 85 % des conducteurs interceptés pour alcool au volant en sont à leur première infraction. La menace d’une amende corsée aurait un effet dissuasif sur l’ensemble de la population, croient les experts.

Des propriétaires de bar s’y opposent, prétextant des impacts financiers pour leur commerce. Honnêtement, leur opinion importe peu dans ce dossier. On ne discute pas ici du droit de consommer de l’alcool. On parle du risque de tuer quelqu’un lorsqu’on prend le volant avec les facultés affaiblies. Entre les mains d’un conducteur sous l’effet de l’alcool, faut-il le rappeler, l’auto devient une arme létale. Il n’y a donc aucun argument sérieux qui justifie l’entêtement de Québec à ne pas abaisser la limite à 0,05. Au-cun.

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