La Soirée des Oscars est souvent longue et sans grand intérêt. Ou elle fait parler d’elle pour les mauvaises raisons, comme l’an dernier lorsque l’acteur Will Smith a giflé le maître de cérémonie, Chris Rock. La 95e édition, présentée dimanche, a fait exception en montrant une image de la diversité qui nous sortait des sentiers battus.

L’acteur Ke Huy Quan – meilleur second rôle masculin – revient de loin. Il a fui le Viêtnam enfant et a vécu un an dans un camp de réfugiés. Sa joie était tellement contagieuse que même les perdants semblaient heureux pour lui.

Le cinéaste Daniel Kwan – la moitié de The Daniels, le duo récompensé pour le film Everything Everywhere All at Once – a souligné les sacrifices de ses parents, immigrants de Hong Kong et Taiwan, qui lui ont permis de réaliser ses rêves. Son comparse Daniel Scheinert a remercié sa famille de ne pas avoir brimé sa créativité lorsque, jeune, il s’habillait en drag ce qui, a-t-il souligné, « n’était une menace pour personne ».

Et l’actrice Michelle Yeoh, première Asiatique à remporter l’Oscar de la meilleure actrice, a rappelé aux enfants qui lui ressemblent que son prix « était une lueur d’espoir et de possibilités ».

Oui, les Oscars sont la vitrine d’une industrie qui carbure à l’argent et aux paillettes. Mais dimanche, on ressentait une joie authentique de la part des gagnants. Derrière les sourires triomphants et les larmes de joie, on devinait le travail acharné et les nombreux plafonds de verre fracassés. Et c’était réjouissant.

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