C’est le Jeffrey Epstein québécois, a déclaré jeudi la députée solidaire Ruba Ghazal en parlant de Robert Miller, le président démissionnaire de l’entreprise Future Electronics.

Le milliardaire est au cœur du reportage présenté cette semaine à l’émission Enquête, sur Ici Radio-Canada. On y fait état d’un stratagème de recrutement de jeunes filles mineures pour assouvir les désirs sexuels de l’homme d’affaires qui offrait en échange des cadeaux et d’importantes sommes d’argent.

Par l’entremise de ses avocats, M. Miller a nié ces allégations, mais les témoignages recueillis par les journalistes sont accablants. Le SPVM a mené une enquête sur cette affaire en 2008-2009 et l’a soumise au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), qui n’a finalement porté aucune accusation. Il faut rouvrir cette enquête.

Vendredi les deux institutions ont lancé un appel : s’il y a d’autres victimes, qu’elles se manifestent. Souhaitons que ce message soit entendu. Le Québec a beaucoup évolué en matière de crimes sexuels au cours des 15 dernières années.

Autant les policiers que les avocats sont mieux formés pour accueillir les témoignages des victimes et pour comprendre les mécanismes mis en place par les agresseurs y compris dans des cas d’exploitation sexuelle.

Le Québec s’est également doté de tribunaux spécialisés en matière d’agressions sexuelles – ils sont à l’étape de projet-pilote – qui permettent un meilleur accompagnement des victimes. Il faut réexaminer « l’affaire Miller » à la lumière de ces nouvelles connaissances.

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