Nos lecteurs font sensiblement le même constat que notre éditorialiste quant à la détérioration de la sécurité routière, mais ils ne s’entendent pas sur les causes. Voici un aperçu des courriels reçus en réaction à l’éditorial de Nathalie Collard publié le 22 juillet.

Lisez l’éditorial : « Plus d’autos = plus d’accidents »

Il faut davantage de radars

Il y a une croissance d’inconduites sur les routes du Québec depuis quelque temps. Le nombre de conducteurs qui étirent les feux rouges jusqu’à les « brûler » est effarant de nos jours. Les conducteurs de camions-remorques de ferraille qui suivent des voitures de très près me terrifient. Que dire des voitures de course qui dépassent sur la droite à des vitesses qui dépassent la limite de vitesse de 15 à 20 km/h et qui zigzaguent entre les voies. L’usage des radars photo devrait être beaucoup plus grand pour contrôler ces comportements déviants, dans les villes comme sur les autoroutes. Et cela presse.

Pierre Paul Amyot

Piétons distraits

Tout en étant en accord avec la majorité des opinions de votre éditorial, il me semble qu’il y a une grande absente : la responsabilité des piétons. Depuis quatre ou cinq ans, je constate un très grand nombre de piétons qui marchent sur les trottoirs et traversent les rues les yeux rivés sur leur cellulaire. Cette tendance s’aggrave. Un piéton, même sur un trottoir, doit toujours être attentif à son environnement pour sa propre sécurité. Je redouble toujours de prudence lorsqu’en voiture je passe un piéton sur le trottoir le nez collé à son mobile, car je ne sais jamais s’il ne décidera pas de bifurquer et de tourner dans la rue à mon passage.

Guy Prescott

La conduite s’est détériorée

Toutes vos observations me semblent pertinentes. Je ne possède aucune expertise dans l’analyse des causes des accidents impliquant véhicules et piétons, mais je marche souvent et je conduis un véhicule (et je fais du vélo) et ces dernières années, j’ai observé des changements notables. Le pire est de voir des personnes qui conduisent de plus en plus mal (suivre derrière de trop près, changer de voie en coupant la route…). Il y a toujours eu des délinquants, mais vu le nombre croissant de ces comportements, je m’interroge. Il y a quelque chose qui a changé, outre le nombre de véhicules. On dirait que les conducteurs se croient seuls sur la route ou qu’ils sont sur une piste de course virtuelle. À moins qu’ils se sentent invincibles dans des véhicules plus gros ? Peut-être sont-ils inconscients des risques inhérents à leur conduite (ou qu’ils s’en fichent) ? Ou qu’ils ne savent pas conduire correctement ? Et je ne parle même pas des distraits qui font autre chose… Bref, est-ce une question d’attitude ou de compétence ? Un mélange des deux, peut-être.

Sylvie St-Pierre

Le permis est un privilège

Avoir un permis de conduire est un privilège, et non un droit acquis. En partant de ce principe, ce privilège peut, et doit être retiré à quiconque l’utilise de manière irresponsable. On ne peut laisser aller sur nos routes des gens qui utilisent notre réseau routier comme une piste de course.

Michel Thibault

Tant à faire

Il est temps d’agir et de faire des gestes concrets pour changer les mentalités. Le tout pour l’auto doit être absolument dissuadé. Punir les comportements criminels, il le faut. Comme il faut aussi tout faire pour avantager les gens qui utilisent les transports en commun ou ceux qui minimisent l’utilisation de leur véhicule. Récompenser ce genre de comportement sera bénéfique. Interdire les publicités sur les camionnettes et les VUS à la télé, dans les journaux et dans l’espace web. Les aménagements urbains ou de banlieues doivent aussi donner la plus grande place aux piétons et aux cyclistes. Des exemples ailleurs dans le monde démontrent que c’est faisable. Il faut copier les villes scandinaves et non les villes américaines… Bref, il y a tant à faire pour changer ces comportements.

Mathieu Lafontaine

Sentiment d’impunité

Près des trois quarts des automobilistes québécois ne respectent pas les limites de vitesse, selon la SAAQ. Même situation au niveau de la signalisation routière : elle est bafouée par simple négligence. Pourquoi ? Sans doute en lien avec l’absence de conséquences pour ceux qui commettent des infractions. Rarement voit-on des autopatrouilles faire du radar ou même une vraie surveillance dans les endroits névralgiques. Et intervenir. Rarement ou jamais, observe-t-on des policiers sur les artères donner des contraventions. L’application Waze et sa signalisation des policiers en temps réel seraient-elles en cause ?

Guy Blondeau

Pas les seuls fautifs

Ne serait-il pas plus juste de dire, plus de monde = plus d’accidents ! Plus de piétons = plus de décès. Les automobilistes sont-ils plus fautifs que ces piétons qui n’utilisent pas les traverses, qui traversent sur les feux rouges, qui traversent tout de noir vêtu le soir venu, etc. ? Ou ces cyclistes qui circulent sur les trottoirs (avez-vous déjà vu un automobiliste circuler sur une piste cyclable ?), qui se faufilent entre deux voitures, ne respectent pas les arrêts et les feux ? Malheureusement, lors d’une rencontre avec un véhicule routier, c’est le piéton ou le cycliste qui encaisse, mais cela ne signifie pas que c’est toujours l’automobiliste le responsable.

Michel Jacques

Rendre le transport collectif gratuit

La solution pour retirer des autos sur la route, c’est de rendre le transport collectif gratuit. Les usagers délaisseront alors petit à petit l’utilisation des véhicules. Nous déboursons des sommes astronomiques pour l’achat et l’entretien de véhicules qui nuisent à la fluidité des rues. Il faut convaincre les gens de placer cet argent à rendre le transport collectif gratuit.

Georges Bourgie

Conducteurs intelligents

Ça donne quoi des chars intelligents quand les gens ne le sont pas ?

Mario Turcotte

Le problème est derrière le volant

Personnellement, je ne crois pas que le problème soit l’auto, mais plutôt ceux qui les conduisent ! Les gens sont de plus en plus pressés, stressés et ils en oublient les bases de la conduite automobile. Ils n’arrêtent pas totalement aux arrêts, ils roulent vite partout et en tout temps, sont impatients et dépassent sans savoir s’ils ont l’espace et le temps nécessaires et mettent en danger leur vie et celle des autres par leurs comportements. Une auto est un amas de métal inerte et ne peut en aucun cas tuer ou blesser de son propre chef s’il n’y a personne qui la conduit !

Dany Gauthier, Saint-Félicien

Nécessaire répression

Il n’y a pas 36 solutions, je pense, quand les moyens de sensibilisation et d’éducation des usagers de la route ne fonctionnent tout simplement pas avec certains : ça prend de la répression policière. La Sûreté du Québec mentionne, comme chaque année et chaque fois qu’il y a un long congé, qu’elle intensifiera sa présence sur les routes. Ce ne sont que des communiqués de presse préparés il y a des années pour ces occasions. Après, la SQ dit être en manque d’effectifs, alors le carnage et les comportements dangereux continuent de plus belle et la SAAQ se charge des statistiques sans que rien ne change vraiment. Je serais curieux, et sans doute choqué, de savoir combien de conducteurs continuent à prendre la route même si leur permis de conduire est suspendu ou bien qu’ils n’en ont tout simplement pas !

Daniel Déry