De retour à Montréal, mais dans les limites du parc Jean-Drapeau seulement, nos lecteurs ne sont pas chauds à l’idée de voir se déployer les trottinettes électriques en libre-service à l’ensemble de la ville. Voici un aperçu des courriels reçus en réponse à notre appel à tous.

Mauvais souvenir

Je conserve un très mauvais souvenir de la période où celles-ci encombraient nos trottoirs. Ce problème s’ajoute à la dangerosité des vélos qui circulent à contresens dans les rues et partout sur les trottoirs sans égard aux piétons. J’ai compté huit trottinettes sur les trottoirs de la rue Sherbrooke entre Papineau et Saint-Urbain un certain dimanche. Marcher dans la ville sera de plus en plus périlleux.

Guy Reny

Maniables et faciles à utiliser

Je suis dans la soixantaine, ex-cycliste plutôt intense, maintenant automobiliste (mes vieux genoux m’en remercient). Alors que je travaillais à l’étranger, j’ai utilisé pendant deux ans une trottinette électrique pour mes déplacements urbains. Wow ! C’est un mode de transport que j’ai apprécié énormément, pour sa maniabilité et sa grande facilité d’utilisation. Vivement qu’on accélère études et réglementations afin de favoriser ce mode de transport. Qu’on dissocie l’utilisation personnelle de celle en libre-service. Si je ne me trompe, la bicyclette est venue avant le BIXI, non ? Tout de suite, qu’on commence par permettre l’utilisation des trottinettes sur tout le territoire ; je veux pouvoir me déplacer pour le travail et pour mes courses en toute légalité, ce qui n’est pas le cas actuellement. Absurde ! Nos dirigeants sont en retard…

Rénald Laurin, Montréal

Engins diaboliques

Je suis absolument contre un retour des trottinettes en ville. Nos élus sont décidément incapables de tenir compte de réalités pourtant plus qu’évidentes : il n’y a à peu près aucun respect des lois et règlements qui touchent les vélos, alors comment imaginer qu’il en serait autrement pour ces engins diaboliques ?

Philippe Forget

Le piéton est la victime

J’arrive d’un périple d’un mois en Norvège. Un merveilleux pays où les transports en commun sont rois : tramways, autobus, trains et même les avions sont de la partie ! Une efficacité redoutable ! Mais il y a un hic majeur : les vélos et aussi les trottinettes qui circulent partout, dans la rue et sur les trottoirs. Un véritable danger public. De Tromsø à Oslo en passant par Bergen et Trondheim, toutes les villes sont atteintes. N’entrons pas dans cette ronde infernale ! Ce n’est pas l’anarchie… c’est l’enfer ! Des milliers de véhicules supposément écologiques qui sont laissés à l’abandon partout dans les cités… et qui circulent à des vitesses folles. Le piéton est la première victime de ce fléau. Non, c’est non !

Michel Galarneau

Trottoirs périlleux

Si j’utilise beaucoup les transports en commun, je suis d’abord piétonne, autant dire aventureuse, sinon aventurière. Marcher sur des trottoirs qui ont l’air de faire partie d’une zone de guerre, éviter les cyclistes, nombreux à circuler aussi sur les trottoirs ou à passer outre aux arrêts, surveiller les automobilistes qui, stimulés par le Grand Prix, prennent les rues pour une piste de course et brûlent, une fois sur deux, un arrêt, voilà autant d’obstacles auxquels je suis quotidiennement confrontée. Si on ajoute à cela des trottinettes dont plusieurs circuleront sur les trottoirs plutôt que sur les pistes cyclables, on aura de fortes chances de maintenir le triste record de piétons décédés en 2022.

Diane Miljours

Priorité aux transports collectifs

Honnêtement, en tenant compte du premier essai qui s’est soldé par un échec lamentable dû à l’indiscipline des usagers, j’ai de la difficulté à comprendre qu’on puisse accorder du temps et de l’argent à remettre en place la filière de la trottinette électrique. Peut-être pourrions-nous nous concentrer à améliorer les transports collectifs existants dans une perspective d’urgence climatique.

Marc Osborne

Un succès à Stockholm

J’arrive d’un voyage en Scandinavie. À Stockholm, il y a des trottinettes électriques par milliers. Elles sont garées dans des stationnements conçus à cet effet et roulent exclusivement sur les pistes cyclables. Aucune sur les trottoirs ni dans les rues. À mon avis, il s’agit d’un moyen de transport parfaitement adapté aux villes quand il est bien géré et que les gens font preuve de respect et de civisme.

Guy Desroches, Montréal

Adaptées à nos rues ?

Compte tenu de l’état des rues à Montréal et de la dimension des roues des trottinettes par rapport aux nombreux cratères, il faut se demander si les urgences de nos hôpitaux nous permettent l’usage de ces véhicules par n’importe qui.

Bernard Roy

Exemples inquiétants

Pour avoir été témoin à Paris, Madrid et Malaga de comportements égoïstes et même franchement dangereux de la part de nombreux usagers de ce mode de transport, je dis non, non et encore non. Si leur utilisation se bornait aux pistes cyclables, passe encore, mais elles sont utilisées sur les trottoirs, zigzaguant parmi les piétons. Et une fois la batterie à plat, cet engin du diable est tout bonnement abandonné au profit d’un autre.

Pierre D’Astous

Il faudrait des bornes

Je vous raconte mon expérience vécue à Washington ce printemps en lien avec les trottinettes électriques en libre-service. Elles sont très populaires et très utilisées. Le problème est que, contrairement aux vélos en libre-service, il n’y a aucune borne de stationnement où il est obligatoire de les stationner pour mettre fin à la période de location. Cela cause comme problème qu’elles traînent partout. C’est donc désagréable pour les passants, mais aussi pour ceux qui désirent en louer. Effectivement, les locateurs précédents les ont souvent utilisées jusqu’à épuisement de la batterie. Donc, ce n’est pas parce qu’on trouve une trottinette qu’elle est utilisable. Quand deux personnes ou plus veulent faire une promenade de trottinette ensemble, il est difficile de trouver deux trottinettes utilisables près l’une de l’autre en période achalandée. Il y a bien sûr les applications pour les repérer, mais ça devient un peu compliqué. Bref, mon avis est que s’ils veulent étendre le projet au reste de la ville, il faudrait trouver un système de borne de stationnement qui laisserait l’espace public en ordre et qui permettrait de recharger les trottinettes entre les utilisations. Ce sera aussi plus pratique pour la maintenance que d’avoir à recueillir toutes les trottinettes errantes la nuit afin de les recharger.

Catherine Dumas