Vous avez été nombreuses et nombreux à commenter notre couverture en vue du couronnement de Charles III. Voici un aperçu de vos différents points de vue.

Une partie de notre patrimoine

Je suis totalement contre l’idée de couper les liens avec la monarchie. Il s’agit d’une institution historique qui appartient aux Canadiens, qu’ils soient anglais ou français, et qui constitue une partie importante de notre patrimoine culturel. La couronne est un trait d’union du Québec non seulement avec le reste du Canada, mais aussi avec d’autres peuples au-delà de nos frontières. Elle représente aujourd’hui la promesse d’un Commonwealth égalitaire où les peuples issus de l’Empire britannique peuvent continuer à progresser sans briser les liens qui les unissent.

Je ne reconnais pas mon pays dans les fantasmes d’autosuffisance ni dans les caractérisations de « monarchie étrangère » qui alimentent cette discussion. Nous marchons côte à côte avec les autres nations de la terre et avons des liens historiques avec certaines d’entre elles – préservons-les. Nous avons des traditions qui vont au-delà du pur nationalisme. Préservons-les, même si elles sentent un peu la poussière, comme nous préservons les maisons anciennes sur notre territoire.

La monarchie n’entrave pas non plus la démocratie canadienne et québécoise, qui se porte parfaitement bien. Elle joue simplement un rôle protocolaire qui serait de toute façon joué par un président ou une présidente protocolaire si l’on en venait à abolir le poste de gouverneur général, comme c’est le cas en Allemagne ou en Italie. La Couronne peut au moins prétendre représenter tous les Canadiens, alors qu’un président élu serait probablement membre d’un parti politique. N’avons-nous pas suffisamment de politiciens ?

L’argument financier ne tient pas la route non plus – s’il y a des économies à faire de ce côté, réduisons simplement le budget du gouverneur général.

Je suis par ailleurs en désaccord avec l’argumentaire déployé par Maxime Pedneaud-Jobin dans son article sur la monarchie. Les relations entre le Québec et la Couronne britannique n’ont pas toujours été des plus roses, mais aurait-on eu une « meilleure » histoire au sein de la France, qui a été disloquée peu après la conquête du Canada par plusieurs révolutions et contre-révolutions sanglantes ? C’est un sujet beaucoup trop vaste pour ce genre de lettre, mais je ne crois pas du tout que ce soit une certitude.

À mon avis, le gouvernement jamaïcain fait fausse route avec sa démarche. Évitons de le suivre.

Nicolas Ricci

À environ 1,59 $ par Québécois, la famille royale fait un bon show bien moins cher que Netflix.

Michel Baillargeon

Un archaïsme grossier

La monarchie n’a plus aucune raison d’être. C’est au mieux un archaïsme grossier. En tant que chef d’État, le souverain devrait avoir son mot à dire sur la gouvernance du pays, mais ce n’est plus le cas. Pourquoi conserver une institution à fort prix qui ne sert plus ? Les monarchistes n’ont plus que le symbole et la tradition à offrir comme argument. Les institutions démocratiques canadiennes n’ont plus besoin du recours à la royauté pour fonctionner. Le discours du Trône est une blague d’apparence constitutionnelle, sans aucun effet sur l’orientation de tel ou tel gouvernement. J’adore l’Angleterre. Les citoyens que j’y ai rencontrés sont d’une amabilité prestigieuse. Mais, il est plus que temps de se départir de ce symbole moyenâgeux qu’est leur royauté.

Michel Harnois

Au secours de la Santé et de l’Éducation

Juste au Canada, selon le reportage de La Presse de vendredi, la monarchie nous coûte 47 millions par année. Au lien de dépenser cet argent pour quelque chose de complètement inutile, pourquoi ne pas l’investir dans l’éducation et la santé, deux domaines qui en ont besoin ?

André Comtois

Un gage de paix et de sécurité

J’opte pour la stabilité de ce que je pourrais appeler, la bonne pratique. Les coûts, c’est secondaire. Le système parlementaire actuel fonctionne très bien. J’aime vivre dans la paix et la sécurité. Je suis un entrepreneur, je construis, j’améliore et j’atteins le succès, du moins j’essaie. Mes enfants ont des carrières qui se reflètent à l’international. Ils n’ont pas à se préoccuper de la structure gouvernementale. La libre expression, la possibilité de s’impliquer en politique pour assurer la stabilité et le développement, c’est la liberté que nous permet le système actuel. Il vaut mieux être membre du Commonwealth, pour se protéger contre les ingérences. Si les cérémonies du couronnement me dérangent, il y a toujours Netflix.

Michel Lapierre, Drummondville

Il n’y a pas d’économies

Attention à ceux qui voudraient couper les liens pour faire des économies. Il faudrait alors se doter d’une autre forme de chef d’État qui viendrait avec le coût d’une élection. Ce dignitaire (président, chancelier, etc.) aurait son entourage, des voyages et ses dépenses protocolaires. Et puisque le personnage serait élu, il faudrait changer certaines choses pour les mettre au goût du jour tous les quatre ans.

Denis Bourque

L’exemple de l’Australie

On pourrait couper les ponts graduellement, sans chambarder toute la maison (la Constitution). D’abord il faudra bien réfléchir et débattre sur le système de remplacement et pour le moment, on pourrait déjà faire comme en Australie : changer les symboles apparents et l’imagerie de la monnaie par des personnages qui sont significatifs pour nous, ou éliminer le serment d’allégeance au fédéral… À ce jour, il n’y a que le premier ministre qui tient à tout ce théâtre insignifiant.

Diane Parent, Québec

Transformons la monarchie

L’argument de « l’institution monarchique » serait valable si la monarchie œuvrait réellement, avec urgence et de façon concrète au bien-être de ses sujets à travers le monde. Pour être pertinente, la monarchie doit incarner de nouvelles valeurs. On pourrait garder la monarchie comme une institution de bienfaisance si elle utilise sa position et dispose de sa richesse pour le bien-être de la population et aide ainsi à corriger les injustices qu’elle a crée, un peu comme une fondation. Mais il faudrait définitivement déshériter et mettre à pied cette famille de souverains dont Charles est la triste représentation.

Martin Leblanc, Montréal

Un temps révolu

Les exactions commises par ce régime au Canada à l’endroit des autochtones, Acadiens et francophones (politique d’assimilation, politique de terres brûlées) ainsi que dans d’autres colonies (en Inde notamment) doivent être dénoncées et certainement pas objet d’une allégeance servile. Aussi, dans notre régime politique, la coûteuse fonction de gouverneur général n’est utile que lors des dissolutions du Parlement. Le juge en chef de la Cour suprême pourrait ajouter cette tâche à ses fonctions, sans cabinet, sans résidence avec jardins. Le temps des monarchies héréditaires et de droit divin est révolu.

France Maher, Saint-Lambert

Mission impossible

Les étapes à franchir pour abolir la monarchie au Canada sont pratiquement « mission impossible ». Il faudra l’assentiment de la Chambre des communes, du Sénat, des provinces ainsi qu’une réforme constitutionnelle, etc. Certains prétendent qu’il serait plus facile d’abolir la monarchie au Royaume-Uni qu’au Canada !

Richard Champagne, Lasalle