La lettre de Marc-André Viau, d’Équiterre, sur la disparition des petits modèles électriques, publiée le 1er mai, a fait réagir nos lecteurs. Voici un aperçu des courriels reçus.

Agir sur le consommateur

Sans le dire et peut-être même sans le savoir, l’auteur propose une économie dirigée, du moins pour l’industrie automobile. Poids, taille, nombre, distribution, capacité énergétique, publicité, etc. Et pourtant, le secteur ne fait que répondre aux désirs des consommateurs qui, eux, se ruent sur les VUS dans une très forte majorité. C’est là que sont le problème et la solution. Agir sur le consommateur. On s’imagine un régime de bonus et de malus à l’achat et, par la suite, à l’immatriculation ou l’assurance-voiture annuelle (la fameuse taxe kilométrique).

Christophe Landarc

Inquiétant

C’est vraiment inquiétant de voir les manufacturiers éliminer les petits véhicules de leurs catalogues, et les modèles d’entrée de gamme. Ils priorisent des solutions de rechange de plus en plus dispendieuses pour le consommateur. Je me questionne aussi sur le réseau de distribution actuel de la vente des voitures, où les prix varient tellement d’un concessionnaire à l’autre. J’ai l’impression que certains concessionnaires tentent de refiler tant de frais cachés au consommateur que ce dernier ne sait plus s’il est en train de se faire avoir. Les manufacturiers ne semblent pas vouloir faire quoi que ce soit pour régler la situation.

Marco Jolicœur

Les choix diminuent à vue d’œil

Je suis totalement d’accord avec les propos de M. Viau. J’avais réservé une Bolt, car c’était le modèle qui répondait à mes besoins. Je ne veux pas de VUS. Je n’ai absolument pas besoin d’un gros véhicule polluant et énergivore. Les choix diminuent à vue d’œil. Quelle tristesse de constater comment nous continuons à consommer : M. Viau parle du gouvernement, mais nous, les consommateurs, avons un rôle à jouer.

Lucie Fournier

Taxer les VUS

Pas compliqué : les gouvernements devraient imposer des normes, des modèles (favoriser les petits et les moyens modèles), taxer lourdement les VUS afin que la transition énergétique ne tourne pas au cauchemar !

Claude Duval

Le Québec ne pèse pas lourd

Le gouvernement devrait taxer davantage (à l’achat) les grosses voitures électriques, en plus d’omettre les subventions provinciale et fédérale. Mais le Québec est un si petit marché que les manufacturiers peuvent s’en passer.

Raymond Roy

L’embonpoint du parc automobile

Je suis tout à fait d’accord avec les propos de l’auteur. Le parc automobile fait de l’embonpoint. Quand les ressources sont limitées et qu’on veut diminuer l’empreinte environnementale, il faut minimiser l’utilisation des ressources et de l’énergie. Pensons au parc automobile de l’après-guerre en Europe et au Japon, où la majorité des ressources étaient dirigées à la reconstruction des infrastructures et des logements. Les constructeurs d’autos devaient limiter la grosseur des véhicules. Aujourd’hui, si on est sérieux, ce serait la médecine qu’il faudrait appliquer.

Serge Miller

Je conserve ma voiture

Ayant effectué des recherches dans le but de changer de voiture, j’ai été confrontée à un marché qui favorise les VUS. Étant propriétaire d’une Golf de Volkswagen depuis plus de 20 ans, je ne trouve plus de modèle équivalent à un prix abordable. Ma solution : garder ma Golf actuelle le plus longtemps possible, du moins tant que le marché n’élargira pas la gamme de voitures disponibles. Maintenir ma voiture en bon état de marche est ma façon d’être écologique : une voiture de moins à construire.

Nicole Bertrand

L’avenir de la planète avant tout

Je suis parfaitement d’accord, il n’y a aucun gain environnemental à faire des véhicules électriques de plus en plus gros, avec leurs énormes batteries. L’avenir de la planète passe avant les profits.

Gaétan Tardif, Saint-Eustache 

Saine concurrence

Il a raison, mais j’ai tout de même espoir que l’industrie aura à s’adapter, peut-être plus vite qu’on pense. En effet, si on regarde ce qui se passe en Europe, il y a l’entreprise chinoise BYD qui offrira au marché européen la Seagull qui aura un prix de départ autour de 10 000 euros. Il est même question d’une batterie au sodium plutôt qu’au lithium dans un avenir rapproché. Vive la concurrence !

Denis Aubut

Les manufacturiers font ce qu’ils veulent

Il est plus que temps que les gouvernements provinciaux et fédéraux partout au monde imposent la bonne façon de faire aux manufacturiers automobiles qui, clairement, font ce qu’ils veulent en l’absence de lignes directrices claires en faveur de l’environnement.

Martin Lamothe

L’inaction de l’État

L’industrie automobile fait fausse route et elle est assistée, en cela, par l’inaction de l’État dans le dossier des véhicules routiers, électriques ou pas. L’État n’est que trop heureux de voir autant d’argent s’accumuler dans ses coffres en raison des nombreuses taxes qu’il collecte gaiement. Quant aux automobilistes, ils retrouvent leurs grosses minounes des années 1960 et 1970, version 2.0. Le laisser-faire doit cesser.

Claude Laporte, Magog

Optimiser nos transports

Je suis absolument d’accord avec Marc-André Viau. Ce discours se doit de faire son chemin jusqu’aux législateurs, car les fabricants de VUS et de camions ne se donnent pas le mandat d’éduquer la population pour faire les bons choix sociaux. Le but de l’électrification des véhicules personnels ne devrait pas être de prendre plus de place sur la route en exploitant plus de ressources minières et électriques (en déplaçant une plus grande masse à cause du poids des batteries) pour une seule personne, mais bien d’optimiser nos transports et minimiser notre impact global sur l’environnement. Le transport collectif ne répond pas à tous les besoins, mais la route est un espace collectif et elle est prise d’assaut par des gens qui la considèrent comme acquise, appuyés par des constructeurs qui se chargent bien de nous le répéter à chaque instant dans l’univers médiatique. Si la voiture répond à un certain besoin, respectons l’espace collectif et achetons-la petite en attendant d’avoir un plus vaste REM.

Benoit Charette, informaticien

Lisez la lettre de Marc-André Viau