La lettre de la mairesse de Saint-Lazare publiée le 25 mars sur la gestion municipale et les sources de revenus des villes n’a pas manqué de faire réagir nos lecteurs, dont plusieurs se questionnent sur la multiplication des services municipaux. Voici un aperçu des courriels reçus.

Revenir à la base

Il est peut-être temps que les municipalités reviennent à leur rôle de base : eau, égouts, incendies, terrains de jeux et entretien des rues.

Denis Blais

Couper dans le gras

La mairesse oublie la « taxe de bienvenue », qui est très payante pour les municipalités. Que font-elles avec cette taxe ? Les municipalités étaient habituées à dépenser sans trop regarder (elles subventionnent avec nos taxes des artistes et un paquet de bébelles qui ne sont pas de leur ressort). À Montréal, nous avons le plus de conseillers en Amérique du Nord et que fait la mairesse ? Avant de vouloir d’autres pouvoirs, commencez donc à couper dans le gras. Avant de couper dans la nourriture pour enfants, je vais couper dans mes sorties au resto ; avant de couper dans l’achat de vêtements, je vais couper les cigarettes et le vin.

Jean-Yves Picard

Comme Macron

Nous entendons de plus en plus les municipalités dénoncer le fait qu’elles ne pourront plus maintenir les services à la population sans avoir d’autres sources de financement. Ces mêmes municipalités offrent les meilleures conditions de travail, selon l’institut Fraser et plusieurs autres chercheurs. L’écart est même important face au provincial et au fédéral. La vie était belle et les municipalités augmentaient les taxes plutôt que de gérer efficacement les revenus. Elles n’ont qu’elles-mêmes à blâmer et devront faire comme Macron : se tenir debout et prendre des décisions difficiles.

Pierre Poliquin

À la recherche de la logique

J’aimerais que quelqu’un m’explique la logique de payer des impôts au fédéral pour qu’une partie de l’argent revienne au Québec et qu’après, ces deux ordres de gouvernement transfèrent des sommes aux municipalités. Il me semble que ce serait tellement plus simple si chacun prélevait des impôts selon les besoins correspondant à ses mandats.

André Bergeron

L’heure des choix

Il est impressionnant de constater que la seule option envisagée par nos gouvernements est d’augmenter les revenus, c’est-à-dire nous taxer encore plus. Pourtant, en ayant déjà le plus gros fardeau fiscal en Amérique, nous sommes déjà à la limite. Il est temps d’agir en adulte et de se poser la question que personne ne veut entendre : avons-nous les moyens d’assumer toutes ces « responsabilités croissantes » ? La réponse courte est toute simple : non. Il est temps de faire des choix si nous voulons léguer une société viable à nos enfants.

Alain Bouchard

Éparpillement

Les villes se sont éparpillées dans toutes sortes de programmes en dehors de leurs services de base. Elles ont voulu se substituer aux responsabilités gouvernementales. Il faut qu’elles reviennent aux services de base auxquels les citoyens s’attendent et leurs budgets s’en porteront mieux.

Christian Boily, Rouyn-Noranda

Une obsession difficile à comprendre

Je ne comprends pas l’obsession des municipalités à dire que l’impôt foncier est une source de revenus inadéquate et qu’il leur faut de l’argent venant de Québec. L’argent de Québec vient des mêmes poches, celles des contribuables, tout comme l’impôt foncier.

François Côté

Avant tout, prioriser

Madame la Mairesse, d’abord les municipalités doivent définir leurs mandats de base et identifier ceux qui ne sont pas prioritaires, faire le bilan de leurs actifs pour en vendre au privé et prioriser. Vivre selon leurs moyens et ceux de leurs contribuables qui sont toujours les mêmes à payer les taxes et impôts aux trois ordres de gouvernement.

Je suis propriétaire à Longueuil et n’ai pas encore digéré la passerelle à 14 millions de la route 132, les investissements au golf municipal Le Cerf, à la Marina et son resto ainsi qu’au marché public, entre autres projets. Est-ce que ce sont des mandats prioritaires d’une ville et, surtout, est-ce que ça s’autofinance en immobilisations et opérations par les utilisateurs ou par la taxation foncière ? Que valent ces actifs et combien pourraient-ils rapporter comme fonds de prévoyance pour les années plus difficiles ou réduire la dette et ses frais d’intérêts ? Il serait justifié que Québec et Ottawa financent davantage le transport collectif dans le cadre des objectifs climatiques, mais en même temps, ne pas rendre le transport collectif davantage gratuit pour certaines clientèles et le rendre plus efficace avec l’arrimage au REM. Un autre exemple : les pistes cyclables doivent-elles être toutes asphaltées, lignées et déneigées ? Sur fond de terre avec poussière de roche, ça coûte beaucoup moins cher et ce serait suffisant la plupart du temps et on en construirait davantage.

Avec l’inflation, la récession, l’état des finances publiques, les dettes et les déficits ainsi que les capacités financières de vos contribuables, l’exercice de priorisation s’impose pour les élus municipaux.

Claude Desmarais, Longueuil

Lisez la lettre de Geneviève Lachance