Le dossier d’Isabelle Hachey sur les vagues de dénonciations qui déferlent sur les réseaux sociaux, publié dimanche dans la section Contexte, a suscité de nombreux commentaires. Voici un aperçu des courriels reçus.

Lisez « Le retour du pilori »

Chasse aux sorcières

Comme Carole, je suis féministe. J’ai 72 ans, j’ai fait partie d’un groupe de femmes à l’origine des Centres d’aide aux victimes des agressions à caractère sexuel. J’ai également été dénoncée en chaire pour mes propos en faveur de l’avortement. Mais qualifier de « courageuse » une dénonciation anonyme sur les réseaux sociaux, cela me dépasse. C’est de la chasse aux sorcières, point final !

Danielle Bourque, Québec

Parler et éduquer

Très, très intéressant. C’est l’autre versant de la montagne. Les réseaux sociaux peuvent conduire à ce genre de dérapage. Maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? Il faut en parler. Il faut éduquer. Ce problème va empirer, on n’est qu’au début.

Nathalie Vachon

Monde meilleur

Exprimer l’inconfort, écouter l’autre, débattre dans le respect et accepter les nuances sont sûrement des moyens plus efficaces de faire du monde un monde meilleur.

Chantal Fréchette

Courage

J’avais un malaise avec ce type de dénonciations, mais j’avais du mal à l’identifier concrètement. Votre texte m’a ouvert les yeux. Ça remet les choses en perspective. Mon opinion est maintenant claire, si on décide de dénoncer, c’est une bonne chose, et ce, peu importe le moyen, à mon humble avis. J’admire la force de ces personnes et on doit les laisser dénoncer par l’entremise du moyen qui leur convient. Mais il faut aller jusqu’au bout, assumer son choix, faire preuve de courage (malgré le fait que oui, juste dénoncer, ça prend déjà une force inimaginable) et s’identifier. Tout le monde a le droit de connaître les faits qui lui sont reprochés, par qui et de se défendre. Même un bourreau. Car oui, malheureusement, ça existe, des fausses accusations, ça existe, des sentences données à tort.

Amélie Desmarais-Bertrand

Far West

L’époque du Far West de retour dans les réseaux sociaux devrait non seulement cesser, mais les accusations publiques gratuites ne devraient pas être sans conséquences.

Yves Roy

Plus d’anonymat

Il est essentiel et urgent que l’anonymat des dénonciatrices soit levé. Il est malsain et hypocrite d’avoir honte de ce qu’on dénonce. Il faut obliger les personnes à s’identifier, ne serait-ce qu’aux policiers.

Francine Davis

Balises rationnelles

Depuis le début du mouvement #metoo, je me dis que ça n’a pas de sens, cette chasse aux sorcières ! Oui à la dénonciation, mais dans des termes de pratique. Si la justice ne fait pas sa job, alors, dénonçons la justice ! Dénonçons les manquements d’un système qui ne défend pas les victimes ! Se faire justice soi-même est compréhensible d’un point de vue émotionnel, certes… Mais n’avons-nous pas évolué en tant que société parce que nous avons mis en place des balises rationnelles (lois, règles, justice) ?

Vickie Desforges

Nuance et représentativité

Certaines associations étudiantes, dont des associations étudiantes de l’UQAM, ne sont déjà pas particulièrement reconnues pour faire dans la nuance en matière de dénonciation et de discrimination. Et jusqu’à quel point représentent-elles vraiment l’ensemble des étudiants plutôt qu’une petite poignée d’activistes idéologistes ?

René Rochon, Bromont

Défense adéquate

J’ai lu le texte cité en objet ce matin et je ressens un grand malaise sur cette façon de dénoncer toute forme de crime contre la personne de façon anonyme, sans explications. Cela peut être une façon de se venger de quelqu’un qui n’a rien à voir avec des actes sexuels regrettables. On peut nuire malicieusement à une personne parce qu’on lui en veut en la faisant crucifier sur la place publique. De plus, les vrais crimes sont mélangés avec de fausses accusations, ce qui risque de discréditer les vraies agressions. Il est plus que temps de mettre sur pied le tribunal spécialisé en violences sexuelles et conjugales pour protéger les victimes, les entourer de tous les services auxquels elles ont droit et, en même temps, donner un droit aux accusés d’assurer leur défense dans la dignité. Je suis féministe, et j’ai à cœur de démêler le vrai du faux et de rendre justice dans les règles de l’art. Tout le monde a droit de s’expliquer, d’avoir une défense pleine et entière. Il est temps de remettre les pendules à l’heure, de prendre les moyens pour améliorer tout le processus judiciaire pour favoriser la confiance des victimes envers les tribunaux tout en préservant le droit aux présumés coupables d’être défendus adéquatement.

Line Grégoire, Thetford Mines