Vous avez été nombreux à réagir à l’éditorial de mardi sur le REM de l’Est. Voici un aperçu de vos réponses.

On ne fait jamais d’erreur en investissant dans les transport en commun. L’air pur ça n’a pas de prix.

François Gagnon

Un projet torpillé

La mouture originale du REM de l’Est, proposée par CDPQ Infra, correspondait au besoin des Montréalais et n’aurait pas dû être torpillée par l’administration de la Ville de Montréal et ses dirigeants. La nouvelle proposition me semble irréalisable et non souhaitable, en raison des coûts engendrés par le modèle souterrain, des délais de réalisation, du résultat final : 36 milliards et une correspondance nécessaire avec le métro pour se rendre au centre-ville de Montréal ? Franchement, les résidants de l’est de Montréal méritaient mieux...

Sylvie Boisvert

Allons-y pour une fois

Normal que ce projet atteigne un tel coût. On rattrape un demi-siècle de retard dans l’Est. La ligne verte compte 27 stations et la ligne orange en compte 31. Combien en coûterait-il pour les construire aujourd’hui ? Or, on en projette 34 sur une distance comparable à la ligne orange pour un coût au kilomètre comparable à celui de la ligne bleue. Le coût en souterrain ne gonfle que de 6 % par rapport à l’aérien, mais finalement le projet devient socialement acceptable. Certains argumentent que l’achalandage est insuffisant, mais il s’agit ici du problème de l’œuf et de la poule. Qu’on la construise, cette ligne, et le développement suivra. Si on attend, la facture gonflera encore davantage. Ce type de projet s’impose. À tergiverser, on ne fait jamais rien. Allons-y pour une fois, ça fera changement.

Alain Caron

Insensé !

Ce projet pharaonique est absolument insensé : 36 milliards pour 34 km, pour accommoder 29 000 personnes. Avec une telle somme, on pourrait accommoder tous les citoyens du Québec en réparant nos routes et infrastructures qui sont dans un état lamentable.

Estelle Laberge

On pourrait faire mieux

Vraiment très cher, ce projet. Pourquoi les grandes villes d’Europe sont-elles capables de créer des réseaux de transport structurants et esthétiques ? Oui, c’est important pour l’est de Montréal, mais il me semble qu’on pourrait faire mieux.

Hélène Bergeron

Outil de développement

Il faut aller de l’avant maintenant. C’est un outil essentiel de développement et de mobilité durable qu’on ne peut plus repousser. Montréal et le Québec n’ont pas les moyens de se passer de ces infrastructures. Il faut impérativement améliorer l’efficacité du transport durable et enlever des véhicules sur notre réseau routier qui n’a pas la capacité pour répondre à l’augmentation des déplacements. C’est aussi et surtout une question environnementale. Il faut faire des gestes concrets pour lutter contre les changements climatiques. Dans quelques années, on n’arrêtera pas de se féliciter d’avoir réalisé ce grand projet. Allons-y sans plus attendre.

François Vaillancourt, Boucherville

Agir maintenant contre l’auto solo

Évidemment, on sursaute en prenant connaissance du coût estimé du REM de l’Est, mais un REM aérien ne coûterait pas beaucoup moins, avec le bruit et les plaintes légitimes en prime. Et si on veut du transport collectif structurant, il faudra bien y mettre le prix. Il ne faut surtout pas comparer au 3e lien, un projet aussi inutile qu’électoraliste qui ne réglait rien. Oui, ça coûte cher, mais si on veut éliminer progressivement l’auto solo, il faut agir maintenant.

Bertrand Barbeau, Longueuil

Favoriser les transports en commun

À ce prix-là, ça ne se fera tout simplement pas. C’est maintenant qu’il faudrait des investissements significatifs. Depuis le 1er juillet, le transport collectif est gratuit à Montréal pour les personnes de 65 ans et plus. On veut encourager cette clientèle à prioriser ce type de transport. À la fréquence des 30 minutes, il faut bien planifier son horaire pour respecter ses rendez-vous. Reconnaissons que les personnes âgées sont moins mobiles, alors rester debout au froid, à la pluie ou à la chaleur durant de longues minutes, ce n’est pas optimal pour adopter le transport collectif. Si nous revenons au REM de l’Est, ne pourrait-on pas envisager un tramway ? Beaucoup moins cher, efficace et moins long à construire.

Carole Laberge, utilisatrice des transports en commun, Montréal

Pourquoi pas un tramway ?

J’arrive de Nice (France) et je dois dire que j’ai grandement apprécié le tramway partant de l’aéroport pour me rendre dans le centre de la ville de Nice. À Nice il y a eu de la contestation comme dans toutes les villes qui ont un tramway. Mais aujourd’hui, il ne faudrait pas enlever leur tramway aux Niçois.

C’est important d’avoir un bon service de transport dans la région de Montréal, mais à quel prix ? Est-ce obligatoire d’avoir un REM en sous-sol ou à 15 mètres dans le paysage de Montréal ?

Nous avons sûrement d’autres priorités avant d’investir 36 milliards pour les réseaux dans les transports. Surtout, nous devons nous questionner à savoir qui sera le payeur : la communauté de Montréal ou le gouvernement du Québec. Dans ce dernier cas, est-ce que le contribuable de Gaspé ou de l’Abitibi doit payer ?

Nous devrions revenir avec un tramway comme nous avions au siècle dernier à Montréal, mais dans une version plus moderne comme dans les villes comme Nice ou Bordeaux ou Strasbourg. Nous aurions un tramway au centre de la rue. Mais nous pourrons le payer.

Pierre Damico, B.Sc., M.A.