Nos lecteurs y vont de différentes suggestions concernant les mesures à prendre par les gouvernements et la LHJMQ à la suite des allégations de sévices sexuels, d’intimidation et de maltraitance au hockey junior. Voici un aperçu des courriels reçus.

Courteau doit démissionner

Je demanderais à la ministre d’exiger la démission immédiatement de Gilles Courteau. Il n’a plus aucune crédibilité à la suite des révélations de la semaine dernière. S’il savait, il n’a rien fait de drastique pour corriger la situation. J’ai été impliqué pendant 15 ans au hockey mineur et je confirme qu’il y a plusieurs types d’abus. De plus, il faudrait des changements dans les statuts de la ligue, entre autres pour la durée du mandat du président de la LHJMQ. Est-ce concevable que quelqu’un reste en poste pendant 35-40 ans ? Je ne crois pas. Deux mandats et puis s’en va.

Gaston Boily

Ouvrir l’œil

C’est aux dirigeants de chacune des équipes d’ouvrir l’œil sur les agissements de leurs joueurs. Ils sont collés sur eux et les connaissent bien. Le rôle du commissaire est de s’assurer que ces dirigeants d’équipes effectuent leur travail de supervision.

Pierre Bellemare

Des initiations formatrices

Au lieu d’éliminer totalement les initiations, pourquoi ne pas redéfinir ce que devrait être une initiation ? Peut-être que demander aux nouveaux joueurs, par exemple, d’avoir la charge d’une campagne de sensibilisation sur un sujet qui leur est cher, de promouvoir le hockey chez les jeunes, d’assister à des écoles de hockey, d’arbitrer des parties de hockey novice, pourraient être des bonnes idées. Ça serait formateur pour la recrue et la communauté.

Simon Rhéaume

La loi du silence

Le premier problème à attaquer est celui de la loi du silence. Les spécialistes sont les meilleurs pour pondre des solutions. Je suis retraitée de l’enseignement. Lors de sorties scolaires, un adulte était toujours assis à l’arrière de l’autobus. Et dans les vestiaires de piscine, les adultes étaient présents jusqu’au dernier à quitter les lieux. C’est un peu plus gênant de faire des conneries. Il ne reste qu’à rendre responsables les adultes qui feront l’autruche et adopter des sanctions. Si tu ne peux protéger tes joueurs, tu n’es pas à ta place. Ça fait partie du mandat.

Lucie Turmel

Des amendes et des poursuites

Il faut mettre à l’amende tous ceux qui ont laissé cette culture s’installer dans le hockey, et même poursuivre tous ceux qui étaient au courant de ces initiations et qui ont préféré se taire. Il faut agir, ça presse. Cette organisation détruit la vie de nos jeunes.

Liliane Clément

La loi doit s’appliquer

Un crime est un crime ! Qu’il soit commis au sein d’une équipe sportive, d’une communauté religieuse, d’une corporation, d’une association ou autres, la loi doit s’appliquer.

Michel Chicoine, Varennes

Des conséquences pour les entraîneurs

Je pense que l’on devrait avoir un discours clair d’interdiction de ces initiations, avec conséquences pour les entraîneurs qui ont une responsabilité face à ces gestes répréhensibles.

Hélène Côté

La prévention est essentielle

Évidemment, c’est tout à fait inacceptable, voire criminel. Les abus physiques sont souvent enfouis dans un tiroir fermé à clé chez les individus. Je comprends la difficulté d’obtenir des faits pour la preuve. Donc, la prévention s’avère essentielle. Protéger nos jeunes et proscrire toute forme d’initiation. La conséquence serait l’exclusion automatique du club. Je ne crois pas à la nuance envers ce type de comportement. Le gestionnaire se doit d’être sans équivoque.

Louiselle St-Pierre, gestionnaire retraitée d’un CIUSSS

Une pratique dépassée et inacceptable

Interdiction complète de toute initiation, dans le sport ou à l’université. Cette pratique abusive pour intégrer de nouveaux venus est dépassée et inacceptable.

Raymond Roy, Montréal

Pas deux formes de justice

Le pire ennemi est le silence dans ce genre de situation. Il faut pourtant dénoncer. Il ne peut y avoir une justice en dehors du sport et une autre pour le sport. Nous sommes parfois spectateurs d’actes qui pourraient être sanctionnés au criminel.

Luce Chamberland

Un poste de Protecteur de l’athlète

Il y a plusieurs possibilités. Les initiations dégradantes doivent être interdites et les conséquences très sévères à qui en organise. Faire connaître les mécanismes de dénonciation, les expliquer aux joueurs et aux responsables et les rendre facilement accessibles est essentiel. Les organisations doivent être responsables de ce qu’elles cautionnent et tolèrent, tant pour les coachs toxiques que pour les évènements inacceptables. Créer un poste de Protecteur de l’athlète est une possibilité intéressante. Professionnaliser le sport mineur est aussi une avenue.

Mathieu Lachance, Montréal

Changer de monde

Pour changer le monde, on doit changer de monde. En maintenant la même direction en fonction, on se retrouvera avec les mêmes mesures, la même culture, le même monde.

Ce principe s’applique à toute organisation, privée ou publique. Si vous voulez des changements profonds en fonction de la clientèle, alors concentrez-vous à transformer la direction, sinon, toute autre démarche sera inutile. Ceux qui dirigent changeront de fonction, de titre, de responsabilité, mais demeureront au sein de cet organisme.

Voilà pourquoi rien ne change dans le hockey mineur ou junior et rien ne changera en santé non plus, en témoignent les problèmes des dernières décennies en dépit des réformes et de changement de gouvernance.

Plus ça change, plus c’est pareil et les tragédies se multiplient.

Plus facile de changer de monde que de changer la culture avec le même monde en place.

Michel Damphousse