Six citations qui ont marqué la dernière année

Lâchez-moi avec les GES !

Bernard Drainville

La boutade a été lancée en campagne électorale par le candidat caquiste Bernard Drainville. Son argument : le fameux troisième lien entre Québec et Lévis ne générera pas vraiment de gaz à effet de serre puisque les voitures qui l’emprunteront seront un jour toutes électriques. L’affaire est symptomatique d’une fâcheuse tendance à la CAQ : celle de croire que la transition énergétique consiste simplement à tout électrifier. La vérité est qu’atteindre nos cibles de réduction de GES nécessitera un changement de nos modes de vie. En encourageant l’étalement urbain et l’usage de la voiture (même électrique !), le troisième lien nous amène dans la mauvaise direction. N’en déplaise à celui qui est maintenant ministre de l’Éducation : non, on ne lâchera pas le gouvernement avec les GES !

Philippe Mercure, La Presse

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Jean Boulet

80 % des immigrants s’en vont à Montréal, ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n’adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise.

Jean Boulet

Déjà, le premier ministre François Legault avait mis le feu aux poudres en associant les immigrants à des « extrémistes » et en disant qu’il serait « suicidaire » pour le Québec d’en accueillir davantage que le seuil actuel de 50 000 par année. Mais la déclaration mensongère du ministre sortant de l’Immigration, Jean Boulet, a complètement dépassé les bornes. Disons-le, seulement 65 % des immigrants vivent à Montréal. La vaste majorité connaissent le français. Leur taux d’emploi est supérieur à celui des « purs laines ». Et les valeurs québécoises ? Avec des propos comme ceux du ministre Boulet, les immigrants les mieux intégrés se sont sentis rejetés.

Stéphanie Grammond, La Presse

PHOTO TIRÉE DU SITE DE HOCKEY CANADA

Andrea Skinner, présidente du conseil d’administration de Hockey Canada

Est-ce que les lumières resteraient allumées sur les patinoires ? Je ne sais pas.

Andrea Skinner, présidente du conseil d’administration de Hockey Canada

Le scandale de Hockey Canada nous a levé le cœur. Au printemps, une jeune femme poursuit Hockey Canada car des joueurs d’Équipe Canada Junior 2018 l’auraient violé (un viol collectif) dans une chambre d’hôtel. Hockey Canada règle discrètement en quelques semaines la poursuite (avec l’argent des cotisations d’assurance du hockey mineur par-dessus le marché !), mais le journaliste de TSN Rick Westhead sort l’histoire publiquement. Quand on leur demande de s’expliquer devant les députés à Ottawa, les dirigeants de Hockey Canada se couvrent ensuite de ridicule avec leur arrogance. Le C.A. et le PDG Scott Smith, qui se pensaient indispensables, ont finalement été forcés de décamper. Et les lumières des arénas partout au pays sont restées allumées.

Vincent Brousseau-Pouliot, La Presse

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada

Les Canadiens peuvent se soustraire à l’inflation en optant pour les cryptomonnaies.

Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada

Oh que cette citation a mal vieilli ! Elle date pourtant seulement de mars dernier, alors que Pierre Poilievre était candidat à la direction du Parti conservateur. Dans une série de déclarations à l’emporte-pièce dont il a le secret, M. Poilievre avait alors déclaré que le gouvernement Trudeau était « en train de ruiner le dollar canadien » et promis de « retirer le contrôle de l’argent des banquiers et des politiciens pour le donner au peuple ». Populiste, vous dites ? On espère de tout cœur que les Canadiens n’ont pas suivi les conseils de finances personnelles de celui qui est désormais chef du Parti conservateur. Huit mois après sa déclaration, le bitcoin avait perdu… 63 % de sa valeur. Pas génial pour préserver son pouvoir d’achat.

Philippe Mercure, La Presse

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

François Legault, premier ministre du Québec

Ce n’est pas à moi à prendre la décision, c’est aux citoyens de Rouyn-Noranda.

François Legault, premier ministre du Québec

C’est en ces mots que François Legault invitait la population de Rouyn-Noranda à décider du sort de la Fonderie Horne, qui a défrayé la chronique toute l’année pour ses émissions d’arsenic supérieures aux normes. C’est pourtant au gouvernement de faire appliquer les normes, et non à la population de s’entredéchirer pour savoir s’il faut ou non fermer une usine. Alors que les résidants de la ville rejettent majoritairement l’idée d’autoriser une concentration de 15 ng/m⁠3 d’arsenic au lieu de la norme de 3 ng/m⁠3, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, fait la sourde oreille et affirme qu’il ne s’agit que « d’un élément » de l’équation. Pour un gouvernement qui dit vouloir s’en remettre à la population, c’est ironique. On connaîtra en janvier 2023 l’entente conclue entre Québec et l’entreprise.

Philippe Mercure, La Presse

PHOTO BLAIR GABLE, ARCHIVES REUTERS

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Je suis frustré par cette gang de sans-desseins qui décident de partir comme des Ostrogoths en vacances.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau réagissait au comportement d’un groupe d’influenceurs partis célébrer le Nouvel An à Tulum, au Mexique. Les images de ce groupe de jeunes faisant la fête à bord d’un avion alors que la majorité des Québécois étaient encore confinés ont causé une véritable tempête médiatique. L’organisateur, James William Awad, s’est quant à lui retrouvé dans l’eau chaude, et ce n’était pas celle des Caraïbes. Quant à la sortie de Justin Trudeau, elle nous a forcé à revisiter nos classiques. Les Ostrogoths, c’est Tintin ou Astérix ? Finalement, c’était une expression utilisée par un ancien professeur de cégep de M. Trudeau. On prédisait à l’époque que cet incident marquerait la fin des influenceurs. Voilà une prédiction qui ne s’est pas réalisée.

Nathalie Collard, La Presse

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