Un peu comme les passagers d’un avion qui ont tardé avant de se rendre à leur porte d’embarquement, les non-vaccinés en sont maintenant à l’étape du dernier appel.

Au rythme où le virus progresse ces jours-ci au Québec, ils auront du mal à échapper au variant Omicron au cours des prochains mois.

Les chiffres sont implacables.

On indique à Québec que les non-vaccinés représentent ces jours-ci plus de la moitié des hospitalisations.

Considérant le fait que près de 85 % des Québécois ont reçu au moins une dose de vaccin, la surreprésentation des non-vaccinés est saisissante, tant parmi les hospitalisations que parmi les cas.

La conclusion du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, l’est tout autant.

« Au rythme d’aujourd’hui et des derniers jours, dans moins de trois mois, tous les non-vaccinés vont avoir contracté la maladie. C’est à eux de décider de quel côté ils veulent se trouver », a affirmé le ministre mardi.

Par ailleurs, on a pu comprendre que les autorités sanitaires et le gouvernement ont l’impression d’avoir atteint la limite souhaitable quant aux mesures sanitaires qui permettent à la fois de mieux protéger les non-vaccinés et le réseau de la santé.

« Les Québécois, dans un contexte mondial, sont ceux qui ont le plus de mesures en ce moment », a expliqué le ministre.

Traduction : il serait difficile, pour l’instant, de demander davantage de sacrifices à l’ensemble des Québécois.

On a compris aussi que les difficultés auxquelles font face les travailleurs de la santé prennent encore de l’ampleur.

À commencer par l’absentéisme lié à la COVID-19 : on devrait atteindre les 10 000 travailleurs au cours des prochains jours.

D’où l’idée de permettre à ceux qui sont infectés, mais asymptomatiques, de continuer à travailler « sous certaines conditions ».

Peu importe de quel côté on prend l’équation à résoudre, on comprend que les non-vaccinés exercent « une pression inutile sur notre réseau de santé », comme l’a résumé Christian Dubé.

Ce dernier appel aux non-vaccinés est donc fondamental pour eux… et pour les autres.

Pour les travailleurs de la santé qui tiennent déjà le réseau à bout de bras, qui méritent toute notre gratitude et notre aide, et vont continuer à mettre les bouchées doubles.

Pour les patients qui, victimes du plan de délestage, voient leurs opérations reportées.

Pour les restaurants et autres commerces, qui passent de nouveau des jours difficiles en raison du resserrement des mesures sanitaires.

Pour les jeunes, qui ont déjà tant écopé, et qui souffriraient encore davantage si leur quotidien (cours, activités, etc.) devait être déstabilisé tout l’hiver.

LISEZ « Protégeons la génération COVID »

Tout ça vous passe cent pieds par-dessus la tête ? L’impact de votre choix sur le sort des autres ne vous émeut pas ?

Ou vous faites peut-être partie de ceux qui ne font pas confiance aux politiciens ? Ou encore de ceux qui n’aiment pas se faire dire quoi faire ?

Alors, retroussez votre manche strictement pour vous.

Faites le compte des avantages et des inconvénients. Une seule conclusion possible : le vaccin est un formidable cadeau à vous faire. À vous, de vous.

Les algorithmes de vos réseaux sociaux préférés vous soumettent peut-être à un bombardement de fausses informations au sujet de la vaccination, mais les vaccins sont sûrs – vous avez désormais eu de nombreux mois (et plus d’un milliard de personnes déjà immunisées) pour le constater.

Non, le vaccin ne vous mettra pas complètement à l’abri de ce virus, mais il est malgré tout d’une redoutable efficacité.

Les chiffres à ce sujet, on le répète, sont frappants.

Les non-vaccinés ont beaucoup plus de chances de développer une forme grave de la maladie. Vous n’avez pas encore reçu de dose de vaccin ? On estime que vous êtes environ 12 fois plus susceptible d’être hospitalisé, si infecté, que ceux qui sont adéquatement vaccinés.

C’est vous et vous seul qui, en fin de compte, trancherez.

Mais afin de prendre une décision éclairée, vous devriez aussi savoir, si vous hésitez encore à franchir la porte, qu’elle est sur le point de se fermer.

Ce dernier appel signifie que l’embarquement est presque terminé. Et qu’il est minuit moins une.

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