La lettre du professeur Daniel Gill sur la décarbonation du Québec1, publiée le 11 avril, n’a pas manqué de faire réagir nos lecteurs. Voici un aperçu des courriels reçus.

Dotons-nous de plusieurs sources d’énergie

La prudence impose en effet de se doter de plusieurs sources d’énergie. D’autre part, exporter notre savoir-faire (et notre gaz, tout de même moins polluant que le charbon) aurait sans nul doute un impact plus significatif sur l’environnement à l’échelle planétaire que de petits gestes où les apparences l’emportent sur la substance.

Sébastien Trop

Chacun doit faire sa part

Belle façon de voir les choses ! À vous écouter, on ne devrait pas faire notre part, laisser ça aux autres et voir comment ça va finir… Le réchauffement de la planète est un problème planétaire, justement ! Si chacun attend que son voisin agisse avant de réagir, aussi bien commencer à construire des villes bulles qui protégeront les riches des changements climatiques, car la classe moyenne n’aura pas les moyens d’y habiter…

Bernard Lalonde, Saint-André-d’Argenteuil 

On a besoin de gaz et de pétrole

Je reconnais que de se fier uniquement sur l’électricité générée par Hydro-Québec est une idée dangereuse. On a besoin de gaz, de pétrole, surtout que nous avons la chance d’avoir ces ressources ici même. Imaginez une panne de courant généralisée à la suite d’une attaque informatique, ou pire, d’une attaque militaire bien ciblée. N’oubliez pas que nous supportons présentement l’Ukraine en guerre contre la Russie !

Nicole Lareau

La multitude de gestes fait l’abondance de résultats

Il est vrai que chaque pays isolé a un impact mineur sur les changements climatiques. Il faut la contribution de tous les pays pour l’atteinte de résultats. Si on suit votre raisonnement, chaque pays est autorisé à ne pas combattre les changements climatiques, dans la mesure où ceux-ci constatent le peu d’influence de leurs actes. Une goutte d’eau n’est rien prise isolément, c’est leur multitude qui fait leur abondance. Ne pas penser isolément est la solution au réchauffement planétaire, pas l’inverse.

Alain Rousseau

Soyons stratégiques

Votre lettre frappe dans le mille. On se lance tête baissée vers de faux objectifs. Après plus de 40 ans de plans de réduction de nos déchets, on continue de rater les cibles. On continue la course à l’étalement urbain en confondant le tout avec l’occupation du territoire. On construit dans les zones inondables et dans les milieux humides. Il est temps de développer une approche stratégique et non plus au cas par cas. Se donner bonne conscience en achetant une voiture électrique, c’est continuer de faire l’autruche. Il faut changer nos comportements.

Ginette Lajoie

Une justification au manque d’efforts

Ces arguments, tous les pays peuvent les utiliser pour justifier leur manque d’efforts. Ce type de pensée égoïste est justement la source du problème climatique. 

William Dion

(lettre de droite)

Cessons de regarder ailleurs et agissons

C’est ce qu’on appelle une idée du champ gauche. Les arguments présentés sont crédibles, mais ce genre de débat relève des pays participants aux diverses COP. Il fut convenu par ces pays que chacun ferait sa part pour réduire ses émissions de GES. Chaque pays a pris des engagements à cet effet. Et chaque pays se doit de développer une stratégie, allouer des ressources monétaires et humaines, faire un suivi sérieux, pour que tous ces efforts portent leurs fruits et permettent d’atteindre ses objectifs. Cette façon de faire et les résultats obtenus permettent d’établir la crédibilité des pays engagés dans la lutte contre les changements climatiques et pour certains, d’agir à titre de modèle à suivre. Choisir de regarder ailleurs plutôt que dans sa propre cour revient à continuer sans ne rien changer de fondamental dans notre économie, ce qui correspond à ce que beaucoup trop de « leaders » de gouvernements et d’entreprises ont choisi de faire pendant trop longtemps, en pelletant sans cesse par en avant avec comme conséquence l’urgence d’agir que l’on connaît aujourd’hui pour limiter le réchauffement climatique (pour lequel il est probablement déjà trop tard). Oui pour décarboner le Québec et encore plus vite que ce que notre gouvernement prévoit, car nous sommes hors trajectoire pour l’atteinte de notre cible de réduction des GES.

Réal Bilodeau

1 Lisez la lettre de Daniel Gill