Le drame de la fillette fauchée par un chauffard alors qu’elle se rendait à l’école n’a pas manqué de faire réagir nos lecteurs. Voici un aperçu des courriels reçus.

Rien de surprenant


Ce n’est pas du tout surprenant qu’il y ait autant d’accidents. Je fais le même chemin ou presque (à Rosemont, entre le boulevard Saint-Michel et la rue Saint-Hubert) tous les jours depuis plus de quatre ans. Je vois des infractions à vélo, à pied, en auto. Vitesse excessive, virage en U, traversée sur feu rouge ou n’importe où (piétons et cyclistes), dépassement par la droite, vélos sans feux le soir, automobiles avec un phare absent, etc. Et je ne vois jamais de policiers. Allez-y voir…

Yolande Dumont

Des actions concrètes

Pourquoi ne pas mettre des dos d’âne dans tous les secteurs scolaires ? Pourquoi ne pas mettre des radars photo dans nos rues ? Car se fier au bon vouloir des gens ne suffit pas. L’indiscipline est notre quotidien et c’est pire depuis la pandémie. Les gens au volant sont irrespectueux, vindicatifs et de plus en plus intolérants. Seules des actions concrètes dissuasives peuvent nous permettre de rêver à un partage plus harmonieux de nos rues.

Lucie Forté

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

« Que signifie un panneau indiquant une vitesse limitant la vitesse à 30 ou 50 km/h en ville pour le conducteur québécois ? », se demande l’auteur.

Jamais de conséquences


Je lis ce matin la couverture de ce drame tragique, et j’en ressens beaucoup de cynisme. On parle de ne plus laisser toute la place à l’automobile, mais ça devrait commencer par rendre les automobilistes responsables de leur conduite. Le risque qu’il y ait une conséquence à un excès de vitesse est pratiquement nul ; on ne parle même pas de manœuvres dangereuses, le risque est insignifiant… jusqu’à ce qu’il y ait un accident. De plus, on sait qu’au Québec les policiers tolèrent qu’on dépasse la limite de vitesse. Quelle est la valeur d’une règle qu’on n’est pas obligé de suivre ?

Simon Lachaîne

Des piétons plus attentifs


Il faudrait aussi sensibiliser les piétons à être plus attentifs quand ils traversent les rues, et à regarder de chaque côté et à enlever les écouteurs de leurs téléphones intelligents.

Louis Lamoureux

De gros véhicules


Il y a aussi la grosseur des véhicules, par exemple les VUS et les camionnettes pick-up très à la mode, qui prennent toute la place et qui sont hauts, ce qui empêche les conducteurs de bien voir les piétons ou les cyclistes. Sans compter les arrêts obligatoires à peine faits ou l’avancement des véhicules tout près des piétons pour leur faire presser le pas… pour ne pas dire les intimider.

Maureen Zappa

Nous sommes des entités négligeables


Bien que la réalité de la banlieue soit un peu différente, elle est aussi dangereuse pour les piétons. Dans le but d’économiser sur le déneigement, entre autres, il n’y a plus de trottoirs pour les piétons dans les arrondissements domiciliaires depuis longtemps. Nous sommes dans l’obligation de partager la route avec les automobilistes et tout ce qui roule, et de louvoyer entre les automobiles stationnées. Parfois, une simple ligne blanche dessinée sur l’asphalte nous réserve un espace que nous devons partager avec les vélos de plus en plus motorisés. L’hiver, c’est encore pire, la neige repoussée le long de la rue par la Ville occupe le peu d’espace qui reste aux piétons. La vitesse a été réduite à 30 km dans ma ville, mais près de 50 % des conducteurs ne la respectent pas. Nous ne marchons que le jour, sans nous sentir vraiment en sécurité. Nous sommes des entités négligeables pour les autorités municipales responsables de la sécurité des citoyens.

Marie-Josée Laurin, Blainville

Je suis en colère

Je suis en colère. Quel drame, cette jeune fille happée mortellement à Montréal. Dans la dernière année, face à certaines menaces, vous, politiciens, avez vite fait de réclamer davantage de protection. Mais, dites-moi, que faites-vous pour assurer celle de votre population au-delà de vos discours ? C’était la 19e perte de vie d’un piéton à Montréal cette année. Depuis 2016 dans ce quartier, un comité de citoyens demandait des mesures de sécurité accrues.

En moyenne, un piéton meurt tous les cinq jours au Québec. Seize cyclistes ont perdu la vie en 2021 (je n’ai pas le décompte de 2022). Ajoutons à cela les accidents mortels qui se multiplient aussi chez les signaleurs routiers.

Et si on change de catégorie, 47 personnes sont mortes brûlées vives lors de la tragédie de Mégantic. On s’obstine toujours sur la trajectoire de la nouvelle voie de contournement et on continue de permettre le transport par train de matières dangereuses dans des zones habitées.

Et je n’ai pas encore parlé des décès liés aux soins de santé… que nous n’avons pas.

Allez, dites-moi ce que vous faites concrètement pour notre sécurité ?

Pour ajouter de l’huile sur le feu au sujet de la mort de la fillette, notre premier ministre François Legault, qui a accès à une panoplie de conseillers et spécialistes, a déclaré que « la majorité des automobilistes respectent les limites de vitesse dans les zones scolaires ». Pas plus tard qu’en octobre, le CAA-Québec venait de démontrer tout à fait le contraire. Bravo, monsieur le premier ministre, vous ne dites pas n’importe quoi…

À Bromont où je réside, nous sommes une quarantaine de citoyens d’un secteur où il y a beaucoup d’enfants à avoir déposé une pétition au maire et à la Ville pour que cesse toute cette circulation abondante de poids lourds dans un chantier de construction puisqu’une alternative existe (NB : le comportement des camionneurs n’est pas en jeu). Régulièrement, des flatbeds de 53 pieds RECULENT sur 400 mètres (!), sans aucune surveillance, parfois en pleine nuit. Depuis septembre, nous avons dû relancer le maire et la Ville en l’absence de nouvelles. On nous propose de venir présenter la pétition à une réunion du conseil municipal en… janvier ! On en sera au sixième mois d’inaction pour la sécurité des enfants du voisinage.

On peut aussi blâmer les corps policiers : parce qu’un seul membre de votre confrérie, un seul, est décédé en effectuant du radar en avion, vous avez banni de vos pratiques la surveillance du haut des airs et vous laissez beaucoup de monde rouler à des vitesses excessives sur les autoroutes (et autres chemins).

J’en ai aussi contre ces trop nombreux automobilistes qui crient fort, très, très, très fort, dès qu’on pense à leur retirer un petit mètre pour un trottoir élargi, une piste cyclable, etc. Vous souvenez-vous du décès de Clément Ouimet sur le mont Royal ? Eh bien, on attend qu’une autre mort survienne parce que le parc du Mont-Royal sert encore de raccourci pour les véhicules. Les piétons et cyclistes prennent toujours trop de place aux yeux des conducteurs. La réalité, une étude de Polytechnique Montréal l’a démontrée en 2020 : « Montréal évalue à 78 % l’espace de ces voies de circulation destiné à l’auto, contre 20 % aux piétons, 1,5 % aux infrastructures cyclables et 0,5 % aux transports collectifs. »

Allez politiciens, continuez de discourir ! On se reparle dans quelques jours, au prochain décès.

Yvan Martineau, Bromont

Vivement des dos d’âne


Le meilleur moyen de ralentir les automobilistes est d’installer des dos d’âne dans les rues résidentielles et de sécuriser les intersections des boulevards par des minuteries pour les piétons.

Maria Hotte