La Carte blanche de Serge Denoncourt, « Pauvre Edgar », publiée dans la section Contexte du 24 octobre, a manifestement touché beaucoup de lecteurs. Voici un aperçu des courriels reçus.

Lisez « Pauvre Edgar »

Confondre talent et travers

Oui, effectivement, défendre Edgar Fruitier, c’est confondre talent et travers. Le premier ne pardonne pas l’autre.

Mireille Lapointe

Humanisme

Une très belle chronique de M. Denoncourt. Un texte sans colère, objectif et surtout plein d’humanisme. Avec plaisir !

Yvon Lemire

« Pauvre société ! »

N’aurait-il pas suffi de condamner Edgar Fruitier à la prison avec sursis ? Ou à perpétuité, selon le niveau de hargne de notre société ? L’emprisonner, c’est du gaspillage d’une place que bien d’autres devraient occuper. “Pauvre société !”

Marcel Marquis, Abercorn

Contexte social de l’époque

Pour ou contre Edgar n’est pas la première question qui me vient à l’esprit dans cette affaire. Dans les crimes à caractère sexuel qui remontent à une autre époque, il me semble que l’on devrait tenir compte du contexte social de l’époque pour juger de l’affaire et déterminer la peine à imposer, alors qu’on juge aujourd’hui en fonction de critères actuels seulement. Ce qui est inamissible aujourd’hui était souvent “toléré” à l’époque, à la fois par la société et la justice. En ne considérant pas cet aspect, c’est comme si on disait que l’accusé aurait dû se comporter mieux que la justice elle-même au moment de commettre les actes reprochés.

André Lebeau, Montréal

Œuvre utile

Merci, M. Denoncourt. Votre témoignage m’a aidée à me faire une opinion et à reconnaître la gravité de la situation. Mon premier réflexe avait été de minimiser celle-ci. J’ai aujourd’hui une pensée sincère pour la victime. Vous avez fait œuvre utile.

Marcelle Thiffault

Méconnaître la réalité des autres

Admirable témoignage ! Je pensais aussi à “pauvre Edgar”, en prison pour si peu. C’était méconnaître la réalité des autres aussi. Je pense maintenant à “pauvre Edgar”, tu l’as mérité. Assume tes gestes.

Denis Lavallée, Sainte-Famille-de-l’Île-d’Orléans

Bravo !

Bravo, vous avez du courage, et l’honnêteté de révéler une réalité de votre monde. Bravo, parce que vous cernez bien le problème et l’enjeu des agressions dans le monde du travail. Bravo, pour votre compassion sans tomber dans le larmoyant. Bravo, pour bien nous faire comprendre le désarroi de la victime et le défi qui l’attend.

Pierre Grygiel

Une autre perspective

Je suis sous le choc d’apprendre que les comportements de M. Fruitier étaient connus et banalisés. Combien d’autres agresseurs vivent en toute impunité parce qu’on diminue la portée de leurs gestes ? Ça donne le frisson. Comme le dit si bien Serge Denoncourt, j’aurais aimé ne pas savoir pour continuer de trouver M. Fruitier sympathique et érudit, mais maintenant, je sais… et je ne peux plus faire semblant. Bravo pour votre article, M. Denoncourt, il donne une autre perspective à la situation.

Christiane Laprés

Victimes d’abord

Texte fort touchant, très juste. Il n’y a en effet rien de plus difficile à admettre qu’une personne qu’on admire n’est pas celle que nous croyions. Eh oui, pensons aux victimes d’abord.

Micheline Brodeur

Au moins, les choses changent

Troublant témoignage de M. Denoncourt et tout aussi troublant le fait que les agissements de M. Fruitier aient été connus et surtout, surtout tolérés. Méchante débarque pour ce cher Edgar devenu sur le tard Edgar le criminel. Comme on n’est plus surpris d’entendre ces témoignages qui sont tous désolants. Au moins, les choses changent et les victimes peuvent se libérer quelque peu et enfin être écoutées et obtenir justice.

Pierre Rousselle

Merci !

Merci, ces mots devraient aller au cœur de tous ceux qui ont souffert du pouvoir des autres. Merci de dire ce qui fait la vérité : pas nécessairement la souffrance, mais aussi la réalité. La réalité de la protection offerte à l’agresseur et non à la victime. Merci, pour éviter les amalgames et les confusions. Ce qui n’est pas bon aujourd’hui n’était pas bon hier. Hier, la collusion des puissants était plus forte, aujourd’hui, les faibles peuvent dire ce qu’ils ont vécu. Merci de parler de votre milieu qui a les mêmes travers et les mêmes qualités que le reste de la société qui les idéalise.

Anne-Marie Kokinski-Corneau, psychothérapeute autorisé, Ontario

Un baume sur des plaies

Merci et bravo d’avoir décrit votre réalité. Notre société mérite d’être éclairée, et votre déclaration a dû mettre un baume sur les plaies de plusieurs personnes ne possédant pas les outils pour décrire cette situation.

Manon Beausoleil

Le courage de dénoncer

Ce que j’en pense des abus de Fruitier : “Je le répète. Je n’ai jamais eu de séquelle grave ou de traumatisme insurmontable causés par ces inconduites. Un malaise dans la loge, bien sûr. Un inconfort à son contact, évidemment. La peur d’avoir saboté ma jeune carrière, oui. C’est à peu près ça. ”

C’est déjà beaucoup en tant que séquelles, ne croyez-vous pas ? Notre cerveau oublie beaucoup de choses du passé, mais les abus, jamais. Les images, les malaises, les odeurs, la culpabilité sont gravés dans notre âme malgré toutes ces années.

Oui, certains réussissent à passer à travers comme vous, comme moi. Mais combien d’hommes ne sont plus là pour en témoigner, car ils n’ont su être capables de le faire, la mort a été leur délivrance ? Combien d’hommes se sont enfermés dans le silence, car leur cerveau a disjoncté dès les premiers gestes de l’abuseur ?

Vous avez raison, quel que soit l’âge ou la notoriété de l’abuseur, c’est un crime qu’il a commis et ça doit être dénoncé, malgré les années.

Serge, merci d’avoir eu le courage de l’avoir fait.

Guy Julien