Vous avez été unanimes à dénoncer la proposition de Santé Canada concernant le glyphosate. Voici un aperçu des courriels reçus à la suite de l’éditorial de Philippe Mercure « Glyphosate : à n’y rien comprendre »*, publié le 22 juillet.

L'influence des lobbies

Ce n’est pas la première fois que la crédibilité et l’intégrité de Santé Canada sont mises en doute et votre éditorial nous porte encore une fois à croire que les lobbies industriels ont eu un rôle à jouer dans ce rapport. Surtout quand on sait qu’une étude danoise (si je me souviens bien) a clairement démontré il y a quelques années que si les concentrations de produits chimiques ne sont pas toxiques prises individuellement, leur nocivité est décuplée dès qu’elles sont combinés à d’autres. C’est le cas ici : on sait que ces produits chimiques toxiques sont présents partout en alimentation, mais aussi dans une foule d’autres produits utilisés tous les jours.

Yvan Williams

N’oublions pas les abeilles

Outre le risque que peut représenter pour la santé humaine l’augmentation de l’usage du glyphosate, le débat actuel ne mentionne aucunement un autre des effets de cet usage : son rôle majeur dans le déclin des abeilles. Ce produit a aussi un effet important sur l’alimentation humaine, bien qu’indirectement, et justifie aussi la volonté d’en réduire l’utilisation.

Ginette Champagne

Des questions au sujet de Santé Canada

C’est incompréhensible ! Je pensais que le rôle de Santé Canada était de nous protéger. Sont-ils à la solde des fabricants de pesticides ? Ont-ils vraiment la santé de la population à cœur ? Quel est vraiment leur mandat ? Pour ma part, j’aurais préféré qu’ils proposent que l’industrie agroalimentaire se mobilise pour en venir à un plan étalé dans le temps en vue de réduire l’utilisation de tous les pesticides. Il en va de notre santé et de celle de notre belle planète.

Jacinthe Berthelot, Laval

À la remorque

Mon mari et moi sommes même contre la présence de cet herbicide. L’Europe a banni cet insecticide. Pourquoi être toujours à la remorque de l’Europe pour des questions de santé et non à l’avant ? C’est vraiment décourageant.

André et Susan Bigaouette

Arrière-goût

Pas fort, quand on sait que le ministère de la « Santé » fédéral a également un mandat de développement économique, et que ce mandat est dénoncé par toutes les parties depuis la fin des années 1990 ! On a raison d’être suspicieux et d’avoir en bouche que « le principe de précaution a bien meilleur goût ».

Claude Magnan

La santé avant tout

J’ai l’impression que nous sommes gouvernés par des personnes incompétentes. Il y a tellement d’études sur les pesticides et les dirigeants ne semblent pas allumer sur la dangerosité de ces produits, non seulement pour nous, mais aussi pour les agriculteurs. Il y a un coût énorme sur notre système de santé lorsqu’on laisse ces géants nous rendre malades du cancer, du parkinson, de l’alzheimer… Commençons par prendre soin de notre santé, nous aurons moins besoin de chercher des médicaments et les hôpitaux seront moins pleins. La crise actuelle devrait nous faire prendre conscience que la santé est une priorité et les gouvernants qui nous demandent de nous responsabiliser de notre santé ont aussi une responsabilité de nous protéger.

Manon Ross

Cobayes canadiens

Comment ne pas être choqué quand on apprend qu’un organisme censé protéger notre santé choisit plutôt de favoriser les intérêts financiers de la multinationale Bayer. Alors que l’Europe et les États-Unis maintiennent des normes sévères, Santé Canada nous envoie comme message que la santé des citoyens canadiens a moins de valeur que celle des autres citoyens. Au point où, au lieu d’appliquer le principe de précaution, on va se servir de nous comme cobayes. Je devrai donc songer à boycotter les céréales et les légumineuses d’ici au lieu de favoriser l’achat local.

Pierre Lemelin

Vigilance

Effectivement, il ne faut pas cesser d’être vigilant parce qu’on ne peut pas se fier uniquement à Santé Canada, victime des lobbyistes.

Jean Provost

Des explications s’imposent

Stupéfiant ! Santé Canada devrait plutôt s’aligner sur les politiques européennes qui obligent la diminution graduelle des glyphosates jusqu’à leur interdiction complète dans cinq ans. Les responsables de cette décision chez Santé Canada devraient venir personnellement se justifier, répondre aux interrogations et objections devant les caméras. Mais, comme toujours, les hauts fonctionnaires ne sont pas responsables de leurs décisions. Désormais, la meilleure preuve qu’un produit est inefficace ou dangereux, c’est lorsqu’il est approuvé par Santé Canada !

René Rochon

Mon vote à prendre

Je suis de ceux qui s’alimentent en grande partie de céréales, haricots secs, etc., pour réduire ma consommation de viande, et je ne suis pas le seul. C’est clair que si ce sujet devenait un enjeu électoral, cela influencerait grandement mon vote. Santé Canada devrait être là pour nous protéger, pas pour avantager les multinationales.

Richard Chabot, Brossard

Lâcheté

Pourquoi accéder à cette demande alors que tous les pays occidentaux s’évertuent à faire baisser cette norme ou carrément à interdire ce produit ? Cela va accentuer la demande pour les produits biologiques, plus coûteux et donc moins accessibles aux gens plus pauvres… Carrément un manque de courage de la part de nos autorités !

Roseline Ménard

Je souhaitais l’inverse

Je me serais attendue à une tout autre position de Santé Canada, soit une interdiction de l’utilisation du glyphosate et des produits similaires, de même que des normes plus sévères à l’importation de produits alimentaires, et ce, pour le bien de la Terre et des êtres qui y vivent. Dommage !

Lucie Chénard

Lisez « Glyphosate : à n’y rien comprendre »