Nos éditoriaux sur la mise en valeur des cultures autochtones publiés dimanche ont suscité de nombreuses réactions. En voici un aperçu.

La richesse des cultures

Merci pour cet article, M. Mercure ! Merci pour vos propos nuancés ! Honnêtement, je suis tannée d’entendre parler seulement du déclin du français à Montréal où j’habite. J’aime côtoyer des gens de diverses cultures. J’ai eu ce privilège comme infirmière ! Quel enrichissement ! Récemment, j’ai écouté une entrevue avec Alexandre Bacon et Kim O’Bomsawin. Chacune des diverses Premières Nations a sa langue, ses récits transportés depuis la nuit des temps qui, selon Alexandre Bacon, « portent des solutions à des problèmes contemporains ».

Bernadette Couturier, Montréal

Partie du tout

Excellente initiative, cela fait également partie de la culture canadienne et québécoise !

Michelle Tessier

Ignorance

Cent pour cent d’accord. Je ne pense même pas que le sujet fasse débat ici au Québec, les gens en général ne sont simplement pas au courant des enjeux. Ils ne sont pas contre, ils ne sont simplement pas conscients. Merci d’en parler. Il faut tout faire pour soutenir les langues des Premières Nations, c’est vraiment la moindre des choses.

Jean S. Plante

Utiliser une langue, c’est la défendre

Laisser disparaître une langue, c’est accepter une perte de culture. Cependant il faut des gens pour parler la langue, quelle qu’elle soit. C’est là un gros problème. Une langue non utilisée sera perdue. Comment peut-on assurer que des gens vont continuer à utiliser leur langue ? C’est à chaque peuple de s’en faire le défenseur, y compris les Québécois.

Pierre Chatelain

Les entendre enfin dans leur langue

Très bon papier ! J’attends le jour où les représentants de Kanesatake ou des Innus nous parlent dans leurs langues au lieu de l’anglais ou le français.

Gaëtan Lafrance, Saint-Georges-de-Clarenceville

Une perte pour l’humanité

Oui, à conserver parfaitement dans leurs communautés respectives. C’est aussi urgent que le français. Chaque fois que le monde perd une langue, c’est une grande perte pour l’humanité. La biodiversité, ça comprend aussi les langues.

Pierre Jobidon

Nécessaire diversité

Chaque fois qu’une langue autochtone ou autre langue disparaît de la surface de la Terre ou d’un territoire spécifique, c’est un jour sombre pour l’Humanité et sa diversité culturelle. C’est ça qu’il faut faire comprendre aux Anglos et c’est votre mission à vous aussi, les journalistes francophones, de le faire comprendre aux Anglos, car les politiciens fédéraux vont souvent baser leurs actions sur vos chroniques.

Simon Cadotte

Des carences gênantes

Finalement, quelqu’un a écrit là-dessus… C’est gênant qu’on n’enseigne pas la langue autochtone de notre région dans les écoles… Cela démontrerait un soupçon de respect pour les peuples dont on a tout volé…

Mark Belliveau

Cycle naturel

Quelle langue au monde a une garantie de vie éternelle ? Aucune. La vitalité d’une langue repose sur la vitalité de ses locuteurs. Quand celle-ci s’effrite, elle meurt ; c’est un cycle naturel. C’est aussi vrai pour les langues autochtones que pour le français, malheureusement.

Jacques Hétu, Montréal

Combattre l’uniformisation

Manifestation hier en France contre les limites posées en classe à l’enseignement du breton, de l’alsacien et du catalan (voir le téléjournal de France 2). Il y a un courant mondial de centralisation, de limitation et d’uniformisation des langues parlées et c’est l’anglais qui renforce ainsi sa position de langue universelle. Il faut quand même reconnaître que les langues amérindiennes ne s’écrivaient pas, je crois, que ce sont les Jésuites qui ont écrit leur grammaire. C’est une grosse limitation pour une langue. Mais c’est très dommage que ça se perde.

David Beaulieu

S’ouvrir à l’autre

Je viens de terminer la lecture de Kukum. C’est un vrai livre coup-de-poing. À mon avis, si quelqu’un prend le temps de lire ce livre, avec sensibilité et ouverture d’esprit, c’est un puissant outil d’éducation et de compréhension de la réalité autochtone d’aujourd’hui. Et ça nous indique très clairement pourquoi on doit être sensible à leur réalité… Car nous, les Blancs, on a pas mal de choses à nous faire pardonner !

Jacynthe Dancause, Québec

Incompréhension

Tout ça est bien beau, mais on semble oublier bien facilement le « rêve de Champlain » et ce qu’il a généré, dont le métissage. On semble s’attacher davantage à la période plus récente de l’après-Conquête. Quand j’étais jeune, penser avoir du « sang indien » était un objet de fierté, voire de vantardise, que la chose fût exacte ou non, d’ailleurs. Alors, j’avoue que j’ai peine à comprendre ce phénomène de racisme envers les gens des Premières Nations.

Mance Cléroux

On ne peut plus les ignorer

Jeune, dans ma famille, on était fiers de penser qu’on avait un autochtone parmi nos ancêtres et j’aurais aimé qu’on nous enseigne leur histoire. Je le souhaite toujours, même si je comprends maintenant que je ne vais pas aimer la partie où ils ont été envahis, méprisés, discriminés, violentés… par nous. Saisissons l’occasion de leur demander pardon et de leur faire une place dans nos vies. D’écouter ce qu’ils ont à dire et d’ouvrir nos esprits. Faisons-leur une place en respectant leur culture. Ça ne sera pas toujours facile, mais on ne peut pas continuer à les ignorer. Ce n’est pas moralement et socialement acceptable. Et je suis certaine qu’on découvrira des trésors.

Louise Sirard

Faire tomber les préjugés par l’enseignement

Jeune, j’ai appris que les « sauvages » tuaient les Blancs, en particulier les sept martyrs canadiens. Si vous avez étudié l’histoire dans les années 1950 ou au début des années 1960, c’est tout ce que vous avez appris, et ce n’est pas beau. Ensuite, j’ai entendu des gens dire que les « Indiens » ne payaient pas d’impôts, qu’ils avaient tout gratuits. Avec le temps, j’ai entendu parler des pensionnats autochtones, et cette partie de notre histoire m’a bouleversée. Ensuite, il y a eu le mouvement Idle No More, qui m’a encore plus réveillée, sans compter la commission sur les femmes autochtones disparues et la commission Viens. Enfin, la mort de Joyce Echaquan à l’hôpital de Joliette. J’en ai la nausée tellement cette histoire me révolte. J’ajouterais que l’histoire du Canada enseignée à nos jeunes doit absolument corriger les préjugés envers les autochtones, montrer combien leur histoire est riche, dire la vérité sur la colonisation, bref, montrer que les Premières Nations étaient là avant nous.

Diane Parent

Lisez l’éditorial « Les autres langues menacées du Québec », de Philippe Mercure Lisez l’éditorial « Conjuguer éduquer et réconcilier », de Laura-Julie Perreault