Son petit côté macabre n’enlève rien à son goût suave, et s’il se veut un hommage aux disparus de ce monde, le pain de mort (pan de muerto) est aussi l’occasion de se régaler et de réunir ceux qui l’arpentent encore.

« On le mange au cours d’octobre et novembre. À l’occasion du jour des Morts, toutes les boulangeries mexicaines en font », indique Lili Vera, copropriétaire du Marché MX, à Drummondville, et originaire d’Acapulco. « C’est un pain sucré à l’orange, en forme de boule pour évoquer un crâne humain, avec des os croisés sur le dessus. Au Mexique, on installe des autels à la maison pour honorer les membres de la famille qui nous ont quittés. » Parmi les ingrédients, on trouve également de la farine, des œufs, du beurre, du lait et du sucre – rien de bien sorcier, en somme !

L’origine de ces brioches traditionnelles est débattue, mais certains la font remonter à l’époque préhispanique, quand Aztèques et Mayas régnaient sur cette partie du continent américain, avec des ingrédients différents (on ne trouvait par exemple pas de lait dans cette région du monde avant l’arrivée des conquistadors). Mais laissons les historiens trancher entre eux cette histoire de pains…

PHOTO FOURNIE PAR LE MARCHÉ MX

Lili Vera concocte chaque année des panes de muerto comme il est coutume de le faire au Mexique.

À chacun son pain

Kévin et Lili, qui proposent pour la première fois cette année des panes de muerto faits maison dans leur épicerie, soulignent leur caractère familial et rassembleur. « On recommande de le manger en famille. La préparation est un peu longue, principalement en raison du temps de levage pour la pâte, mais elle est facile et c’est une bonne activité à faire avec les enfants », préconisent-ils.

Au Mexique, la taille des brioches varie, de la boule familiale à la portion individuelle. Et, en marge de la version classique à l’orange saupoudrée de sucre, on trouve toutes sortes de variantes sur le thème.

On peut les farcir avec du Nutella, du caramel, du fromage à la crème, de la tartinade de bleuets, de la cajeta, qui est un dulce de leche, mais préparé avec du lait de chèvre.

Lili Vera

De quoi offenser les puristes des traditions, dans un monde où on s’émeut pour bien peu ? « Pas du tout, rassure la Mexico-Québécoise, on aime manger farci, c’est au choix de chacun de pimper son pain ! »

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