Je vous raconte une expérience assez pénible d’un matin d’hiver, il y a quelques années, où je marchais dans les couloirs du métro, station Berri-UQAM, en direction de mon travail. Un homme qui arrivait en direction inverse s’est précipité vers moi en deux enjambées et m’a frappée au visage. Sonnée, je suis quand même montée à mon bureau dans une espèce de brouillard irréel.

Les gens de mon équipe, qui m’ont aperçue, m’ont convaincue de redescendre pour porter plainte aux policiers du métro. Lorsque je suis redescendue, j’ai revu la personne qui m’avait agressée, couchée dans un coin, et complètement défoncée.

Ces personnes sont malades. Elles se retrouvent dans la rue et si la consommation d’alcool et de drogue s’ajoute à leurs problèmes et leur médication, c’est la catastrophe.

Le policier m’expliquait qu’on relâche ces personnes, « le tout en croisant les doigts pour qu’un piéton innocent ne soit pas la cible de l’un de ces délires ».

Eh bien, je suis ce piéton.

J’ai été chanceuse, je n’ai pas eu de séquelles et quand je pense aux piétons de Québec, qui ont croisé cet homme au sabre, mon aventure n’était pas bien grave. Ou encore cette femme, qui sortait de la station de métro Beaubien à l’hiver 2020, tout près de là où j’habite, et qui est tombée sur un homme malade, qui l’a frappée et a bien failli la tuer.

En sachant que la pandémie a été dévastatrice pour toutes ces personnes malades et que les services ne suffisent pas, qu’est-ce qui nous attend ? Je veux joindre ma voix à celles de toutes les personnes qui réclament de l’aide. Je n’ai pas la solution et ce n’est pas du tout mon domaine, mais il me semble qu’avec une concertation de toute la communauté des policiers, des intervenants, des médecins, des infirmières, du gouvernement… nous devrions pouvoir les aider et assurer une certaine quiétude aux piétons.