Le nombre d’enfants absents en classe au début d’avril étant presque aussi élevé que pendant la pandémie, comme l’a révélé La Presse1, nous vous avons demandé pour quelles raisons les vôtres s’absentaient. Voici un aperçu de vos réponses.

Saisir le message

Mes enfants ne s’absentent pas, mais ils reçoivent constamment le message que l’école n’est pas importante, voire facultative : fermeture durant la COVID, grève de plusieurs semaines, journées pédagogiques à répétition, fermeture à la moindre intempérie, remplacements fréquents des enseignants, etc. On peut facilement comprendre que certains comprennent le message.

Hugo Delaney, Montréal

Les virus ne prennent pas congé

Mon enfant s’absente parce qu’il est malade. On a fermé les écoles pendant des mois, mon enfant peut bien prendre quelques jours de congé pour se remettre en forme ! Envoyer un enfant congestionné à l’école n’est plus la norme, et les virus, eux, ne prennent pas congé ! Ce ne sont pas quelques jours qui feront la différence.

Susie Larivière, Lachine

Des absences bénéfiques

Notre garçon s’absente souvent de l’école l’hiver afin de pratiquer un sport d’élite (le ski alpin). Il peut facilement manquer vingt jours d’école sur une période de quatre mois. Je peux vous assurer que ces absences dans son cas sont bénéfiques. Notre garçon est très doué à l’école et a tendance à s’ennuyer en classe, car l’apprentissage est trop lent pour lui, et comme l’école est faite pour aider ceux en difficulté et non s’occuper des surdoués, c’est long pour lui.

Miguel Ouellette, Mont-Laurier

Surcharge mentale

Je suis intervenante dans un centre de formation professionnelle et mes élèves ont 16 ans et plus. En général, je remarque deux types d’absences : de nombreux rendez-vous médicaux et les autres sont souvent des « bobos physiques » qui disparaissent comme par magie après un jour ou deux. Quand on parle à ces élèves, je remarque beaucoup de surcharge mentale ou de la fatigue due à une mauvaise gestion du sommeil, des ruminations ou du gamingCe sont les mêmes éléments qui poussaient ma belle-fille à s’absenter de l’école, alors je fais un rapprochement.

Julie Simard, Matane

Chaque enfant est différent

Mes filles s’absentent quand elles sont malades ou blessées, ou quand elles ont des compétitions à l’extérieur. Et aussi on va dans le Sud en dehors de la relâche (avec l’autorisation de la direction). Je considère que tant que mes enfants font les exercices et l’étude demandés par leur enseignante pendant leur absence, et que leurs notes se maintiennent, il n’y a pas de problème. Ce serait différent si elles avaient des troubles d’apprentissage. Il faut prendre en compte la situation personnelle de chaque enfant.

Julie Campagna, Rimouski

Une longue attente pour des besoins urgents

Même si mes enfants ne s’absentent pas de l’école en raison de problèmes de santé mentale, je tiens à réagir au commentaire du ministre Bernard Drainville, qui dit aux parents qui ont besoin d’aide pour leurs enfants d’en faire la demande aux services sociaux. Un de mes enfants est en attente de suivi psychologique urgent auprès du CLSC à la suite d’une requête de Sainte-Justine il y a près d’un an. Lorsque son dossier a été pris en charge, on m’a informée qu’il y avait au moins neuf mois d’attente pour les services psychologiques urgents. Le ministre peut-il vraiment blâmer les parents de ne pas recevoir d’aide ?

Catherine Thibault, Saint-Mathias-sur-Richelieu

Pour des vacances en famille

Nos enfants s’absentent pour diverses raisons, telles que des rendez-vous médicaux (pédiatre, dentiste, orthodontiste, neuropsychologues, et j’en passe !) Les spécialistes étant très occupés, on a peu de choix sur la date et les heures de nos rendez-vous. Aussi, contrairement aux écoles privées qui ont combiné les très nombreuses journées pédagogiques, nos seules semaines de vacances prévues au calendrier sont la relâche en mars, les vacances de Noël et l’été. Il est presque impossible pour une famille de quatre personnes d’aller en vacances à prix raisonnable dans ces dates ! Les parents choisissent donc de prendre des vacances en famille lors de périodes moins achalandées pour payer moins cher et au détriment de l’assiduité à l’école.

Stéphanie Vallée, L’Île-Bizard

La valse des virus

Depuis la pandémie et le retour à l’école en présentiel, mes enfants n’ont jamais été aussi malades… Rhume, gastro, grippe, les virus s’enchaînent un après l’autre, plus fréquents et intenses qu’avant. Pour mon plus grand, maintenant en 1re secondaire, c’est particulièrement frappant ; il a manqué 10 % de son année scolaire l’an passé, et est sur la même lancée pour celle en cours. Il est tout juste de retour à l’école à la suite d’un arrêt de trois semaines pour une pneumonie !

Andréane Paré, Saint-Jean-sur-Richelieu

Les problèmes de santé mentale

Je suis pédiatre à Lévis, la circonscription du ministre Drainville. La majorité des enfants qui s’absentent de façon prolongée sont mes patients avec anxiété. Encore un autre vu cette semaine. Sa mère a cherché de l’aide, mais tous les organismes contre le décrochage scolaire affichent complet et ne peuvent aider. La psychologue rencontrée au CLSC a fermé son dossier après quelques rencontres, elle n’était pas autorisée à poursuivre le suivi. C’est terrible.

Avant, c’était davantage les problèmes d’origine organique (physique) qui causaient les absences, maintenant ce sont des problèmes de santé mentale. Je suis prête à organiser un groupe de parents de la région pour aller rencontrer le ministre Drainville, qui dit vouloir être près de sa population. Il n’y a soit pas de ressources, soit des ressources qui ne sont pas accessibles ou encore qui n’ont pas le temps nécessaire pour aider.

Ensuite, quand on doit mettre en place des solutions innovantes pour permettre le retour à l’école, l’équipe-école ne collabore pas toujours, ne saisissant pas bien les différents défis de santé mentale auxquels font face nos jeunes.

Valérie Labbé, Saint-Romuald

1. Lisez « Presque 10 % d’absents en classe »