L'auteur réagit au texte « Les CPE ne sont pas un exemple à suivre », publié le 29 juillet.Les auteurs de ce texte ignorent sciemment la différence énorme de qualité entre les garderies commerciales et les CPE, ainsi que les impacts positifs des CPE pour les enfants de familles défavorisées comparés aux enfants de familles semblables fréquentant les autres services de garde.

Et ce ne sont pas des résultats mitigés, mais des résultats probants et significatifs que l'on peut retrouver facilement si on s'en donne la peine. 

Pour étayer leur thèse, les auteurs réfèrent à une étude de Pierre Lefebvre. Or cette étude compare les enfants québécois à ceux du reste du Canada et porte sur tous les enfants de maternelle, qu'ils aient fréquenté ou non des CPE. En plus, cette étude a été faite sur des enfants qui avaient 5 ans en 2004, à peine sept ans après la création du réseau des services de garde à tarifs réduits et six ans après l'apparition de nouvelles installations sans but lucratif dans ce réseau.

Les auteurs omettent également de mentionner que les éducatrices en garderies privées quittent leur emploi à raison de 50 % par année (étude du ministre de la Famille), ce qui n'a rien de bon pour le développement des enfants et leur environnement quotidien. Cette hécatombe reflète les conditions de travail qui leur sont offertes comparées à celles des éducatrices en CPE mieux soutenues, mieux rémunérées et mieux encadrées.

Étrange tout de même que les auteurs ne s'attardent pas non plus sur le taux de plaintes dans les deux réseaux : il est trois fois supérieur en garderies privées. S'ils étaient cohérents, les auteurs admettraient aussi que les parents les plus fortunés se paieraient les services les plus performants et de meilleure qualité, avenant un « tout-au-commercial ».

Concernant la sous-représentation des enfants de milieux défavorisés en CPE, les auteurs pourraient peut-être examiner en quoi les politiques de commercialisation des services de garde du PLQ depuis 2003 ont contribué à ce triste constat. Pour ce qui est du taux d'insertion des femmes sur le marché du travail, le Québec y est parvenu grâce au système de garde éducatif à tarifs réduits, et les provinces maritimes grâce au pétrole. Vaut mieux miser sur ce qui renforce notre capital humain à long terme plutôt que sur ce qui renforce le capital financier à court terme, mais cela, l'Institut économique de Montréal, aveuglé par son idéologie, ne veut pas le voir non plus.

Le privé a eu amplement le temps depuis 1998 de démontrer qu'il pouvait faire un bon travail et n'y est pas arrivé. Les résultats parlent plus fort que les prétentions idéologiques.