Le syndicat des médecins de famille fait actuellement campagne à grands frais pour convaincre la population que tous leurs membres sont de vaillants professionnels qui ne ménagent aucun effort pour soigner tous ceux et celles qui doivent l'être.

De son côté, le ministre de la Santé affirme que parmi les médecins de famille, ils s'en trouvent beaucoup qui pourraient en faire davantage.

Examinons ensemble quelques chiffres «non manipulés» extraits du site officiel de la Régie de l'assurance maladie du Québec pour voir s'il est vrai que les citoyens ont de moins en moins de services de la part des médecins qui leur coûtent de plus en plus cher.

En 2013, le budget alloué par le gouvernement du Québec à la rémunération des médecins était de 5,72 milliards, ce qui est 2,42 fois plus élevé qu'en l'an 2000 alors que 2,36 milliards y étaient consacrés.

Malgré une augmentation de 27% du nombre de médecins, soit de 14 501 en 2000 à 18 455 en 2013, rien n'indique que la population du Québec reçoit plus de services. À titre d'illustration, le nombre total d'examens et de consultations qui était 41,5 millions en 2000 a diminué pour s'établir à 38,3 millions en 2013, une baisse de presque 8%. N'eût été l'augmentation du nombre de médecins, la baisse aurait été encore plus forte.

De 2000 à 2013, la rémunération moyenne des médecins de famille s'est accrue de 81%, passant de 132 957$ à 240 538$. Quant aux spécialistes, leur rémunération a pratiquement doublé; elle s'est accrue de 93% passant de 192 708 à 371 908$.

Si la rémunération des médecins avait suivi l'inflation (soit 27,3% entre 2000 et 2013), ce qui est une hérésie pour les uns et une utopie pour les autres, les médecins de famille devraient se contenter d'un revenu annuel moyen de 169 000$, et il ne serait que de 245 000$ pour les spécialistes. En réalité, ce serait déjà généreux, compte tenu de la diminution de leur prestation de travail. Et il en aurait résulté une économie récurrente de 1,9 milliard pour le gouvernement et nous tous.

De 2000 à 2013, l'État a parfaitement réussi à contrôler la progression des salaires des 430 000 employés du secteur public. Force est de constater qu'il a lamentablement échoué à contrôler la progression des revenus des 18 455 médecins.