Le court métrage Henry dresse un magnifique portrait de la portée de la démence sur la vie d'un homme. Cette maladie est un phénomène méconnu dans notre société. Pourtant, elle est bien présente, vicieuse, et s'immisce lentement dans la vie des personnes qui en sont atteintes, tout comme dans celle de leur entourage. Elle enroule ses tentacules autour de ses victimes, les entraînant dans un monde de confusion souvent stressant et inquiétant.

On pense souvent à la personne âgée mélangée, qui oublie de se présenter à ses rendez-vous ou laisse le rond de la cuisinière allumé en quittant la maison. La démence s'étend bien au-delà de cela. Elle peut avoir des répercussions considérables, au point qu'une personne ne sache plus comment avaler de la nourriture, ne réponde plus à aucune commande verbale, ne parle plus et dorme la plus grande partie de la journée.

Entre ces deux extrêmes, il y a un vaste monde de confusion pouvant toucher différentes personnes.

La perte de mémoire, les distorsions cognitives et l'altération des fonctions intellectuelles entraînent souvent de l'anxiété, un élément majeur dans la vie des personnes atteintes. C'est là un facteur important qui revient souvent, malgré les différents types de démence et les niveaux de gravité de la maladie.

Il est facile de concevoir qu'il peut être paniquant pour une personne de réaliser qu'elle commence à oublier des éléments, à être mélangée et à devoir affronter les questionnements de son entourage. Il en est de même pour la personne plus gravement atteinte, qui oublie constamment où elle se trouve, ne reconnaît pas les gens qui sont auprès d'elle.

C'est ce stress intense qu'expérimente le personnage d'Henry dans le court métrage de Yan England, chaque fois qu'il fait la transition entre ses souvenirs et la réalité. Malheureusement, c'est un état souvent retrouvé en milieu hospitalier, car ces personnes se retrouvent confrontées à un nouvel environnement, à des gens qu'elles ne connaissent pas, à une routine différente et à des tests médicaux faits à toute heure du jour.

Il n'y a pas de traitement pour la démence et elle est généralement progressive. Toutefois, en sensibilisant la population aux réalités que vivent ces gens, il est plus facile de comprendre leur anxiété et de saisir à quel point la confusion peut l'emporter sur l'individu et transformer la personnalité de celui ou de celle qu'on a toujours connu.

N'oublions pas que la démence se décline en plusieurs tons et qu'elle atteint chaque individu d'une façon unique, d'où l'importance de porter une attention particulière à chacun d'entre eux afin de les aider au meilleur de nos capacités.