Lorsqu'un jeune se fait suspendre de l'école pour violence, nuisance ou consommation, il risque fort de se retrouver seul à la maison ou dans la rue, sans encadrement.

Alors que les Journées de la persévérance scolaire battent leur plein, il est important de se demander ce qui peut motiver les jeunes en difficulté à rester à l'école, à poursuivre leurs études et à trouver leur voie. Il faut parfois profiter des moments de crise pour leur montrer d'autres avenues, d'autres possibilités qu'ils n'auraient pas connues sans cette intervention additionnelle dans leur parcours scolaire. La crise devient ainsi une opportunité d'apprentissage, de valorisation personnelle et de découverte. Ce « temps d'arrêt » permet au jeune de se positionner face à l'école afin qu'il tente d'identifier ce qui le valorise et le motive.

C'est pour cela que les travailleurs spécialisés des YMCA du Québec, en partenariat avec plusieurs commissions scolaires de Montréal, ont créé YMCA Alternative Suspension, une intervention qui lie l'école, la famille et les intervenants des YMCA. Le programme permet à des jeunes qui ont été suspendus de faire de leur temps de suspension une expérience enrichissante et motivante, aidant ainsi à contrer l'éventuel décrochage. Le programme fait boule de neige et s'étend maintenant dans certaines régions du Québec en collaboration avec les écoles secondaires et des dizaines de partenaires mandataires qui offrent le programme.

Deux jeunes récemment passés par le programme donnent d'ailleurs des exemples frappants de ce que peut apporter ce type d'initiative. Tommy, 18 ans, et Jasmine, 16 ans (noms fictifs), donnaient tous les signes d'un décrochage imminent.

Suspendu de son école pour plusieurs raisons sérieuses, Tommy a découvert, durant son passage à YMCA Alternative Suspension, l'École des métiers de la construction. Il y étudie maintenant depuis quelques mois comme apprenti plâtrier et confirme qu'il n'aurait « jamais cru aimer autant l'école ».

Quant à Jasmine, son attitude face à l'école a changé. Elle a retrouvé son sourire et ses résultats scolaires l'encouragent à poursuivre ses efforts : « Je me rends compte aujourd'hui que je suis capable de réussir. »

Des histoires comme celle de Tommy et Jasmine sont non seulement une validation du travail qu'accomplissent les intervenants de programmes parascolaires et communautaires, mais elles démontrent à quel point le partenariat avec le milieu scolaire est crucial.

Les jeunes en difficulté à l'école ont souvent besoin d'un coup de pouce supplémentaire parmi toutes les ressources déjà disponibles. Et ce petit coup de pouce peut parfois devenir un grand coup de main...