Durant la conférence de Copenhague en décembre dernier, le Canada a été férocement dénoncé par les groupes écologistes. On a accusé notre gouvernement de tenter de bloquer une entente parce qu'il n'était pas prêt à signer n'importe quoi. Les critiques se sont encore une fois manifestées à la fin janvier lorsque le ministre de l'Environnement, Jim Prentice, a annoncé de nouvelles cibles de réduction plus modestes des gaz à effet de serre.

Chaque semaine qui passe confirme pourtant la sagesse de la position modérée de notre gouvernement. Depuis décembre, le débat sur les fondements scientifiques du réchauffement, étouffé depuis des années par la rectitude politique, éclate enfin au grand jour dans les médias. Les nombreuses révélations récentes sur les erreurs du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) s'ajoutent en effet à des théories alternatives qui ont été mises de l'avant depuis de nombreuses années.

On se rend compte qu'il est possible d'être «sceptique», ou en tout cas de garder l'esprit ouvert, sur à peu près tous les aspects cruciaux de la théorie du réchauffement. Par exemple, bien que personne ne conteste le fait qu'il y ait eu réchauffement depuis une centaine d'années, son ampleur ne fait pas consensus parmi les scientifiques.

On se rend d'ailleurs compte que pendant la période où la préoccupation est devenue la plus forte à propos du réchauffement, c'est-à-dire au cours de la dernière décennie, eh bien... les températures ont cessé d'augmenter! La quantité de CO2 dans l'atmosphère, censée être à l'origine du réchauffement selon la thèse officielle, est pourtant toujours à la hausse. De très sérieux scientifiques croient toutefois qu'on sous-estime l'influence du soleil et d'autres facteurs qui n'ont rien à voir avec le CO2 dans l'étude des changements climatiques.

Mojib Latif, un chercheur allemand associé au GIEC qui appuie l'essentiel de la thèse réchauffiste, déclarait l'automne dernier que le monde pourrait même connaître deux décennies de températures froides avant que le climat ne recommence à se réchauffer. Une tendance qu'aucun modèle n'avait pourtant entrevue jusqu'à maintenant. Mais les mêmes modèles, paraît-il, peuvent prédire de combien de degrés la planète se réchauffera d'ici la fin du siècle...

Ce n'est là qu'une des «certitudes» propagées par les tenants du réchauffement sur lesquelles il n'existe en fait aucun consensus scientifique.

Ce qui est certain, c'est qu'il serait irresponsable de dépenser des milliards de dollars et d'imposer une réglementation exagérément sévère pour régler un problème dont on est toujours loin de cerner la gravité. L'alarmisme qui a souvent caractérisé cette question n'est plus de mise. Le Canada a raison d'être prudent.