Montréal n'est pas la métropole la plus prospère au pays, mais elle n'est pas non plus la ville pauvre, sans atouts, que se plaisent à dépeindre certains démagogues. Elle profite en effet d'un marché immobilier moins à risque que Toronto, d'un secteur technologique qui lui donne de l'élan depuis 20 ans et surtout, d'une des économies les plus diversifiées du pays.Cela dit, la métropole a ses problèmes. Le taux de chômage a dépassé la barre des 10% le mois dernier. Les mises en chantier résidentielles sont en baisse. Et le PIB par habitant est toujours aussi faible.Comment donc faire de Montréal une ville plus prospère? Nous avons posé la question aux principaux candidats (auxquels s'ajoute cette semaine Mélanie Joly, dont l'équipe dépassera sous peu la barre des 52 candidats sur 103. Plus de détails ici).

Le moteur économique

Denis Coderre

Chef de l'Équipe Denis Coderre

En plus de mettre en place les conditions gagnantes pour attirer les entreprises, à titre de métropole et de moteur économique de la province, nous jouerons pleinement notre rôle de leader et engagerons les autres paliers de gouvernement dans notre vision du développement économique.

Une des forces de Montréal est son économie diversifiée. Il faut continuer d'encourager les secteurs prometteurs basés sur le savoir, la créativité et l'innovation afin de développer des occasions de croissance et de rayonnement international. Qu'on pense au potentiel de la désignation «ville UNESCO de design», aux opportunités dans les nouvelles technologies découlant de la «ville intelligente», à notre expertise dans le traitement des eaux ou à notre formidable industrie culturelle.

L'effervescence économique de Montréal n'est pas due seulement aux grandes entreprises: ses centaines de petits commerces et de PME en font un endroit sans égal au Québec. Montréal doit redevenir un lieu où les entrepreneurs veulent s'installer pour réussir, et nous comptons les aider en uniformisant, simplifiant et accélérant les procédures administratives menant à la création d'une entreprise.

Montréal se doit aussi d'être plus alerte afin d'anticiper et de capter les opportunités pour son développement économique. La ville doit organiser une «vigie» continue, en lien avec ses partenaires.

Parmi les opportunités à moyen terme, il y a la signature d'un traité de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (UE), une belle occasion de positionner notre ville comme porte d'entrée pour les sociétés européennes qui veulent faire des affaires en Amérique du Nord.

Nous comptons également utiliser le 375e anniversaire de Montréal comme levier pour dynamiser son économie et lui refaire une beauté. Divers projets sont sur la table, comme la création d'un amphithéâtre naturel au parc Jean-Drapeau ou la transformation du Vieux-Port en centres de croisières pour attirer un plus grand nombre de touristes.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Le candidat à la mairie de Montréal Denis Coderre.

Climat de confiance

Marcel Côté

Chef de la Coalition Montréal - Marcel Côté

La prospérité de Montréal repose d'abord sur le rétablissement chez les acteurs économiques d'un climat de confiance, miné par les scandales à l'Hôtel de Ville et les carences de nos infrastructures. Autant mon expérience en gestion que les réformes que Coalition Montréal apportera à l'administration de la Ville sauront rétablir ce climat.

Le développement économique de Montréal est tributaire de son statut comme ville de créativité, de savoir et d'innovation. Le développement de Montréal doit se faire en concertation avec tous les acteurs de ces milieux. Le maire a un important rôle de leadership à jouer dans cette concertation.

Voici les responsabilités qui interpellent particulièrement Montréal:

• Le secteur universitaire contribue pour 2,5% au PIB montréalais. La Ville peut jouer un rôle important pour accroître le rayonnement international de nos universités et ainsi favoriser l'accueil des meilleurs cerveaux du monde entier;

• Un grand nombre d'interventions économiques auprès des industries du savoir sont canalisées au sein de sept grappes industrielles. Montréal doit travailler étroitement avec elles.

• Près d'une centaine d'organisations se consacrent à l'assistance aux entrepreneurs et à l'économie sociale. Beaucoup d'efforts sont actuellement dispersés. Nous devons revoir ces réseaux pour en augmenter l'efficacité.

• Montréal doit miser sur sa diversité. Le tiers des Montréalais sont nés à l'étranger. Le chômage et le sous-emploi chez les immigrants sont deux fois plus élevés que dans la population en général. Il faut mettre en place des mesures favorisant leur accès à l'emploi.

• Montréal doit mieux utiliser le levier de la Communauté métropolitaine de Montréal pour influencer les politiques économiques du gouvernement du Québec.

Je mets au service des Montréalais mon expérience et mon leadership pour que Montréal retrouve le chemin de la prospérité: il est temps d'agir.

Photo Robert Skinner, La Presse

Marcel Côté

Rétention des familles

Richard Bergeron

Chef de Projet Montréal

La situation économique de Montréal est peu reluisante: investissement et création d'emplois anémiques, déclin du secteur manufacturier, taux de chômage stagnant autour de 10%, proportion de 31% de la population à faible revenu, trois fois plus que dans le reste de la région métropolitaine.

L'économie suit les déplacements de population. Or, Montréal perd 22 000 habitants par année aux banlieues qui l'entourent. Ce sont les classes moyennes qui désertent Montréal, particulièrement les jeunes familles à cette étape cruciale de leur vie que constitue l'accession à la propriété. Cet exode se traduit par un transfert annuel de 2,5 milliards de dollars d'investissements immobiliers de Montréal vers les banlieues. Ce sont aussi 12 000 nouveaux emplois - construction, commerces, santé, éducation, culture, etc. - qui sont chaque année créés en banlieue plutôt qu'à Montréal. Sous l'angle des finances publiques, Montréal renonce, à nouveau au profit des banlieues qui l'entourent, à 40 à 50 millions de dollars de croissance annuelle de ses revenus.

Ces quelques chiffres démontrent que la rétention des familles constitue le défi économique le plus déterminant pour l'avenir de Montréal. Le programme de Projet Montréal, en habitation et en transport tout spécialement, vise en entier à relever ce défi.

La relance de son secteur manufacturier est l'autre grand défi économique de Montréal. À l'ère de la mondialisation, c'est dans la haute et la très haute technologie que Montréal peut tirer son épingle du jeu. À cet égard, la nouvelle mobilité urbaine constitue une filière prometteuse: une administration Projet Montréal interpellera les deux paliers de gouvernement pour qu'ils aident Montréal à implanter dans l'est de l'île le principal pôle manufacturier nord-américain des transports urbains électrifiés du XXIe siècle et, ce faisant, à y créer plusieurs dizaines de milliers d'emplois de très haut niveau.

Bref, le programme de Projet Montréal a été littéralement conçu pour assurer la prospérité de Montréal.

Photo archives La Presse

Richard Bergeron, chef de Projet Montréal.

Guichet unique

Mélanie Joly

Chef du Groupe Mélanie Joly

En plus d'une réglementation lourde, complexe et souvent obsolète, le développement économique de Montréal souffre de la multiplication des départements, des agences et des organismes qui, sans aucune coordination, font la promotion de Montréal, assistent les entreprises qui désirent s'implanter, allouent des subventions, règlementent et régissent les permis. Nous voulons plutôt rendre l'information existante plus facile d'accès pour quiconque veut se lancer en affaires.

Il faut créer un environnement plus propice à l'investissement privé, puisque d'autres grandes villes à travers le pays et le continent font mieux, plus simplement et plus rapidement.

Nous voulons créer un poste de «chef du développement économique de Montréal», dont les tâches principales seront de promouvoir, avec le maire de Montréal, la métropole auprès d'investisseurs potentiels et de coordonner les efforts de tous les intervenants économiques.

Le bureau du chef du développement économique servirait de «guichet unique» pour la promotion et l'accès aux divers programmes de subventions gouvernementales, en plus d'informer et d'accompagner les entrepreneurs dans le processus d'obtention des autorisations et des permis requis, en bref un groupe «anti-paperasse» pour cesser le jeu de serpents et échelles vécu par les entrepreneurs.

Nous voulons aussi réviser l'ensemble de la réglementation de la Ville et des arrondissements, pour éliminer les contraintes superflues et les freins au développement économique de Montréal.

La congestion automobile a un effet direct sur la productivité de Montréal et donc sa capacité d'attirer de nouveaux investissements. En déployant un réseau de 130 km de service rapide par bus (SRB) pour s'attaquer au problème de transport, on soutient par le fait même le développement économique.

Notre ville a des atouts, nous devons créer le climat pour en profiter, attirer les investissements et retenir ici les meilleurs talents dans les sphères économiques où Montréal se démarque.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Mélanie Joly

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