Courage... c'est bientôt terminé ! On saura enfin ce soir qui d'Hillary Clinton ou de Donald Trump succédera à Barack Obama. Voici ce qu'il faut suivre et espérer dès la fermeture des bureaux de vote.

1. ESPÉRER UNE VICTOIRE NETTE

Ce qu'il faut souhaiter aux Américains aujourd'hui ? Que la victoire d'Hillary Clinton ou de Donald Trump soit nette. Ce serait la meilleure façon d'éviter un psychodrame national. Rappelons que le candidat qui obtiendra ce soir plus de 270 grands électeurs - il y en a 538 distribués à travers le pays - gagnera l'élection. Dans chaque État (sauf le Maine et le Nebraska), le candidat qui récolte le plus de votes obtient automatiquement la totalité des grands électeurs.

Si les résultats sont serrés, le sort de l'élection peut reposer sur un seul État.

C'est ce qui s'était passé en 2000, quand le républicain George W. Bush affrontait le démocrate Al Gore. Le premier candidat a obtenu uniquement 246 grands électeurs et le second, seulement 267, car les résultats de la Floride ont été contestés. Il fallait donc savoir à qui iraient les 25 grands électeurs de cet État pour déterminer le futur président. L'affaire s'est terminée quelques semaines plus tard, devant la Cour suprême des États-Unis. Ce soir, espérons que le vote d'un seul des États ne fera pas la différence.

2. CRAINDRE UN MAUVAIS PERDANT

Si Hillary Clinton perd, ce sera pour elle un revers cuisant. Probablement le plus traumatisant de toute sa carrière. Mais tout indique qu'elle concédera la victoire à Donald Trump lors d'un discours en fin de soirée, comme le veut la tradition. On espère aussi qu'elle tendra la main, sincèrement et sans ambiguïté, à ceux qui n'auront pas voté pour elle.

Trump, lui, a jusqu'ici laissé planer le doute sur ce qu'il fera si sa rivale gagne.

D'abord, il risque fort de se comporter en mauvais perdant. De montrer les autres du doigt, comme il a déjà commencé à le faire. À commencer par les bonzes du Parti républicain et les médias. Mais ira-t-il plus loin ? Prétendra-t-il qu'une éventuelle victoire de Clinton sera le résultat d'un scrutin truqué ? Refusera-t-il de reconnaître sa défaite ? Il fait « durer le suspense », a-t-il déjà déclaré. C'est préoccupant.

3. VOIR QUI S'EMPARERA DU CONGRÈS AMÉRICAIN

Être élu à la présidence, c'est bien. Remporter l'élection présidentielle ET voir son parti prendre le contrôle du Congrès américain, c'est mieux. Si Hillary Clinton triomphe et que le Parti républicain conserve le contrôle des deux chambres du Congrès (le Sénat et la Chambre des représentants), elle trouvera son séjour à la Maison-Blanche éprouvant. D'ailleurs, des sénateurs républicains ont déjà, entre autres, fait savoir qu'ils chercheront à bloquer tous les juges qu'elle pourrait nommer à la Cour suprême. Comment éviter ça ?

Il est hautement improbable que les démocrates reprennent aux républicains la Chambre des représentants.

En revanche, ils peuvent espérer obtenir une majorité au Sénat. Il leur faudrait s'emparer ce soir de cinq sièges occupés par des républicains. Le cas échéant, si la politicienne démocrate est élue, sa vie pourrait être moins difficile. À l'inverse, si Donald Trump triomphe et que le Congrès demeure aux mains des républicains, il lui sera aisé de saccager l'héritage de Barack Obama.

PHOTO JEWEL SAMAD, archives Agence France-Presse

« Si Hillary Clinton perd, ce sera pour elle un revers cuisant », écrit notre éditorialiste.

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