Le gouvernement Legault et la Santé publique ont dû jongler avec un grand nombre de variables inconnues pour concocter le plan de Noël annoncé mardi.

On pense notamment au spectre du variant Omicron, dont on ne connaît encore ni la contagiosité, ni la virulence, ni la capacité à déjouer nos vaccins.

Mais à travers l’incertitude particulièrement vive qui règne actuellement, il y avait quand même quelque chose d’éminemment prévisible : cette année, comme tous les ans, Noël arrivera le 25 décembre. Là-dessus, on ne peut plaider la surprise.

Voilà pourquoi il est stupéfiant, à dix jours des vacances de Noël, d’entendre l’incroyable flou qui entoure encore la distribution de tests rapides pour les Fêtes. Ces tests seront-ils distribués directement à la population ? Seront-ils offerts en pharmacie ? Est-ce que seuls les parents pourront les utiliser ? Ou tout le monde ?

Ceux qui attendaient des réponses claires ont été déçus.

« Il y a beaucoup de “si” dans ce que je vous ai dit », a fini par admettre en conférence de presse celui qui coordonne le déploiement de ces tests, Daniel Paré, affirmant du même souffle qu’il « reste des fils à attacher pour rendre ça disponible dans la population ».

Vérification faite auprès du cabinet Dubé, il semble que les 10 millions d’autotests promis par Québec n’ont pas encore été livrés par le fédéral. Ceux qui avaient déjà été acheminés par Ottawa auraient tous été déployés dans les écoles et les entreprises.

Mais que ce soit la faute du provincial ou du fédéral ne change rien pour les Québécois qui espèrent encore pouvoir compter sur cet outil pour diminuer le risque de contaminer grand-maman pendant le réveillon.

On a envie de dire aux politiciens : grouillez-vous ! La question des tests rapides traîne depuis beaucoup trop longtemps. Les premières questions à ce sujet ont été soulevées dans les médias et à l’Assemblée nationale en septembre… 2020.

Un grand nombre d’Européens les utilisent couramment depuis belle lurette. Les habitants du Nouveau-Brunswick et de la Saskatchewan y ont accès gratuitement.

Noël est le contexte idéal pour utiliser les autotests. On sait que la période des Fêtes est une période critique pour la transmission du virus (vous vous souvenez du couvre-feu imposé le 9 janvier dernier ?).

Horacio Arruda a d’ailleurs admis mardi qu’il prenait un « risque calculé » en autorisant les rassemblements de 20 personnes pendant les Fêtes alors qu’on ignore à peu près tout du variant Omicron et qu’une majorité de pays européens affrontent une hausse des hospitalisations.

Les autotests ne feraient pas disparaître ce risque comme par magie. Mais ils peuvent aider à le gérer.

Ils sont surtout une façon de responsabiliser la population. Le gouvernement a été clair, mardi : il ne sera pas question de jouer à la police pendant le temps des Fêtes. Personne n’ira chez vous compter les convives autour de la dinde et vérifier leur passeport vaccinal.

C’est tant mieux. Au moment où le réseau hospitalier n’est pas directement menacé, il est souhaitable que la coercition laisse la place à la responsabilisation. Mais ce transfert des responsabilités doit se faire en donnant tous les outils et l’éducation nécessaires aux citoyens.

Or, à deux semaines de Noël, la majorité des Québécois ignorent encore à peu près tout des tests rapides. Il faudra bien leur expliquer l’utilisation de ces outils et leurs limites. Leur dire, aussi, qu’il est primordial de confirmer tout résultat positif par un test PCR – d’abord pour s’assurer du diagnostic, ensuite pour que le gouvernement puisse continuer à récolter des données et suivre l’épidémie.

Les Québécois ont montré qu’ils utilisent les outils mis à leur disposition pour réduire les risques de la COVID-19. Ils ont accepté le vaccin avec enthousiasme. Ils portent le masque, font vacciner leurs enfants, utilisent le passeport vaccinal.

Pour les tests rapides, la liste de souhaits a été acheminée depuis longtemps. Il reste à peine plus de deux semaines au père Noël pour charger son traîneau et les distribuer.

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