On attendait un message clair. Il est venu. Après avoir pesé le pour et le contre, les experts ont tranché. La vaccination des enfants contre la COVID-19 comporte plus de bénéfices que de risques.

La meilleure chose que puissent maintenant faire les parents est de faire confiance à la science et d’envoyer la puce et de fiston relever leur petite manche, que ce soit à l’école ou dans un centre de vaccination.

Des craintes subsistent et c’est normal. Mais elles doivent être relativisées. Ce n’est quand même pas la première fois qu’on vaccine des enfants au Québec. Chaque fois, les vaccins comportaient un faible risque d’effets secondaires.

Surtout, ce vaccin vient avec des bénéfices réels. D’abord pour les enfants eux-mêmes, et c’est ce qui motive la campagne qui s’amorce.

L’opération empêchera des cas de COVID-19 grave chez les petits – pas en grand nombre, mais chaque enfant malade est un drame. Elle permettra d’éviter de nombreuses fermetures de classes. Elle amoindrira les effets éducatifs, sociaux et psychologiques de la pandémie chez les enfants.

Il y aura ensuite des bénéfices pour toute la société – un supplément, en quelque sorte. On pense notamment aux parents qui doivent faire tester leurs enfants au moindre nez qui coule et les garder à la maison lors des éclosions.

Le meilleur remède contre la peur, c’est l’information. Le gouvernement Legault a promis que des informations transparentes et vulgarisées seraient transmises aux parents. Tant mieux.

La pire chose à faire serait de cacher les risques des vaccins. Ceux qui suscitent le plus d’inquiétude sont les myocardites et les péricardites qu’ont provoquées, dans de très rares cas, les vaccins à ARN messager chez les plus vieux. Ces inflammations du cœur se traitent, mais elles sont sérieuses.

Aucun cas n’a été observé parmi les quelque 3000 enfants qui ont reçu le vaccin de Pfizer lors des essais cliniques. C’est insuffisant pour conclure qu’à grande échelle, ils n’apparaîtront pas. Mais il existe plusieurs éléments rassurants.

D’abord, chez les 12-17 ans, ces risques diminuaient avec l’âge et étaient très faibles chez les 12 ans. Ensuite, les 5-11 ans recevront une dose trois fois plus faible que leurs aînés, ce qui devrait logiquement minimiser les risques (tout en offrant une impressionnante efficacité de 91 %).

Finalement, l’intervalle recommandé de huit semaines entre les deux doses réduit la prévalence des effets secondaires.

Les parents québécois qui s’inquiètent encore doivent savoir qu’aux États-Unis, plus de 3 millions de premières doses ont déjà été données aux enfants de 5 à 11 ans – un nombre cinq fois plus grand que celui des enfants québécois à vacciner. Et aucun cas de myocardite ou de péricardite n’a été observé.

Il est vrai que des évènements pourraient survenir avec la deuxième dose. Mais une fois de plus, l’alerte viendrait des États-Unis. Les Américains ont commencé la vaccination des enfants avant nous et ont choisi un intervalle plus court entre les deux doses.

En considérant l’ensemble des risques et des bénéfices, les experts concluent unanimement que le vaccin en vaut la chandelle. Tout a été soupesé. Les aspects éthiques ont été considérés. On n’a aucune raison de remettre en doute leurs verdicts.

Face à de telles informations, le choix logique est clair. Le gouvernement doit maintenant s’assurer que ces informations parviennent à tous les parents, de toutes les langues et de toutes les cultures. On a vu d’énormes disparités dans les taux de vaccination des écoles secondaires, en particulier à Montréal. Cela doit guider les interventions pour le primaire.

Il est donc crucial d’informer. Et on peut certainement inciter. Mais ensuite, ce sont les parents qui décideront de faire vacciner ou non leurs enfants. Tant le Comité consultatif national de l’immunisation d’Ottawa que le Comité sur l’immunisation du Québec ont insisté sur l’importance de ne pas pénaliser ou stigmatiser des jeunes en fonction de ce choix.

C’est ce qui explique sans doute le ton conciliant adopté mardi soir par le gouvernement Legault. Celui-ci affirme ne « vouloir mettre de pression à personne », renonce à fixer une cible de vaccination pour les enfants et réitère qu’aucun passeport vaccinal ne sera imposé aux petits.

Cette approche douce est la bonne.

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