Je lis avec intérêt et curiosité certaines opinions concernant l’utilisation de l’Ozempic. J’ai moi-même un avis bien éclairé sur le sujet : je suis à la fois médecin de famille et utilisatrice de ce médicament depuis quelques années.

J’ai été obèse une bonne partie de ma vie adulte et mes habitudes de vie étaient difficiles à modifier. Mais cet état ne me convenait pas bien, car j’aimais faire de l’activité physique lorsque j’avais un peu de temps, et ce surpoids devenait un boulet.

J’ai donc décidé de mettre tous les efforts possibles pour changer ma condition physique, dans le but d’éviter d’éventuelles maladies cardiométaboliques et de profiter à long terme d’activités en plein air que j’apprécie.

J’ai entrepris simultanément deux actions, qui ont porté leurs fruits : j’ai commencé l’Ozempic et j’ai entrepris de m’entraîner régulièrement. Beaucoup de marche rapide. Et je suis suivie par un kinésiologue qui m’établit des programmes d’entraînement appropriés à mon âge et à ma condition physique.

Le résultat est extraordinaire à mes yeux : en deux ans environ, j’ai perdu 36 % de mon poids, qui se maintient depuis un an. Je me sens en forme, je fais régulièrement de la randonnée, des trajets de plus en plus difficiles qui me remplissent de satisfaction…

Par ailleurs, comme médecin, il m’est arrivé à quelques reprises de prescrire ce médicament à des patients qui avaient tenté différentes diètes sans succès (je le prescris aussi pour le diabète, mais ce n’est pas le propos ici).

Forte de ma propre expérience, je prenais le temps d’expliquer aux patients que ce médicament ne fait pas de miracles, qu’il ne constitue qu’un coup de pouce complémentaire au changement d’habitudes de vie essentiel à la perte de poids et à une meilleure santé globale.

Jusqu’à présent, la majorité de ces patients vivent un nouvel échec à la perte de poids malgré l’utilisation de l’Ozempic, possiblement en lien avec la difficulté de changer de façon durable leur mode de vie.

Il m’apparaît donc clair que l’Ozempic, comme tout médicament d’ailleurs, doit être utilisé selon des indications claires, et nécessite un suivi.

Il est d’ailleurs recommandé de le cesser éventuellement si la perte de poids n’est pas significative. Il faut éviter de stigmatiser les utilisateurs qui, comme moi, réussissent à améliorer grandement leur qualité de vie et possiblement éviter des maladies chroniques qui coûtent cher à la collectivité.

Je souhaite un débat sain sur le sujet et, surtout, que la population et les professionnels de la santé utilisent l’Ozempic « pour le bon patient au bon moment ».