Vous avez été nombreux à commenter l’éditorial de Philippe Mercure sur le départ de Sophie Brochu et la transition énergétique. Voici un aperçu des courriels reçus.

Les élus ne croient pas les experts

Merci, M. Mercure, de nous rappeler que le gouvernement de la CAQ n’a aucun plan sérieux et crédible pour réussir la transition climatique. La concentration des pouvoirs économiques dans les mains d’une seule personne illustre à quel point ce gouvernement ne comprend pas le sens de ce que peuvent être l’économie verte et le progrès social. La véritable lutte contre les changements climatiques passe par l’éducation – et on voit bien qu’avec le ministre en place, c’est loin d’être une priorité – et par une législation qui incite et même force le citoyen à adopter de nouvelles habitudes de vie. Soyons clairs : il n’y a pas de volonté dans ce gouvernement de lutter contre les changements climatiques. En fait, ce que nous constatons, c’est que ces élus ministres ne croient pas à ce que disent les experts et membres du GIEC. Le problème sera encore pire dans quatre ans. Espérons qu’à cette date, les Québécois seront plus éveillés.

André Clermont, biologiste et environnementaliste

La politique prend trop de place

J’ai été très étonnée, triste et inquiète à l’annonce du départ de Mme Brochu. Triste de perdre une personne de cette stature au sein de notre précieuse institution qu’est Hydro-Québec. Inquiète aussi de voir M. Fitzgibbon et la politique prendre autant de place dans le débat et vouloir faire d’Hydro-Québec un outil de développement énergétique du Québec, sans être sûr que cela servira les intérêts des Québécois à long terme. J’applaudis à votre analyse et espère que les décisions du gouvernement seront appuyées sur des analyses d’experts qui prendront en compte non seulement la croissance économique, mais aussi les impacts sur l’environnement et les enjeux climatiques. La création de richesse ne signifie pas seulement combler l’écart des revenus entre l’Ontario et le Québec.

France Hubert

La vie va continuer

L’éditorial de Philippe Mercure est quand même surprenant… comme si Sophie Brochu était une icône irremplaçable qui détient la vérité absolue et que le gouvernement n’avait pas son mot à dire dans l’orientation stratégique de notre plus grande société d’État. On nous dit qu’on devrait laisser de soi-disant experts gérer notre Hydro-Québec dans une bulle, en circuit fermé, et oublier les leviers que cette entreprise nous procure afin de décarboner notre économie et créer de la richesse pour la collectivité. Hydro-Québec survivra au départ précipité et inexpliqué de Mme Brochu et la vie va continuer. Si on n’aime pas l’orientation stratégique du gouvernement, alors nous n’avons qu’à ne pas voter pour lui aux prochaines élections.

Laurent Tremblay

Aucun plan précis

Je suis en complet accord avec vous. Il est inconcevable qu’en 2023, le gouvernement québécois n’ait aucun plan précis et qu’en plus, on laisse un contrôle quasi total au ministre Fitzgibbon sur Hydro-Québec. Je partageais les mêmes préoccupations que Mme Brochu : qu’Hydro-Québec devienne le Dollarama des entreprises.

Doris Painchaud

S’attaquer à la pauvreté avant tout

Qu’y a-t-il de mal à vouloir attirer des entreprises au Québec ? Nous sommes une des provinces les plus pauvres d’Amérique du Nord. C’est beau, les changements climatiques, mais si les États-Unis, la Chine et l’Inde ne prennent pas les bonnes mesures, ce n’est pas ce que le Québec fera qui changera quoi que ce soit. Arrêtons de penser comme Québec solidaire que le Québec doit montrer le chemin au monde entier. Le problème de pauvreté est beaucoup plus important.

Marcel Rivest

La population va en souffrir

Vous avez entièrement raison et je doute que ce « nouveau comité » ait le même impact qu’avait Sophie Brochu sur la transition énergétique. C’est très dommage, ce qui se passe, et toute la population va en souffrir, tôt ou tard.

Francine Roy

Un plan obscur

J’espère seulement que le plan du gouvernement concernant la transition énergétique est plus clair que celui qu’il avait et qu’il continue d’avoir avec le troisième lien dans la capitale nationale. Pour le moment, rien n’indique que c’est le cas. Le départ de Sophie Brochu n’arrange sûrement pas les choses.

Yves Côté, Terrebonne

Lourde perte

La plupart du temps, j’ai appuyé les décisions de M. Legault et j’ai été en accord avec elles, mais là, on vient de perdre une des meilleures gestionnaires du Québec ! Je crains que la majorité obtenue aux dernières élections par la CAQ lui ait donné un droit de suprématie.

Mario Brouillette

Mme Brochu sait compter

Le futur président d’Hydro-Québec devra faire face à plusieurs défis, dont la transition énergétique, la modulation de la consommation ainsi qu’une réorganisation des ressources humaines de cet immense navire-phare de notre économie. Ce président sera dérangeant et son image aura tendance à pâlir. Mme Brochu quitte son poste alors que sa réputation et sa compétence sont au zénith. Qu’importe qui sera son futur employeur, elle commandera une rémunération dans les sept chiffres ! Rien de moins. Mme Brochu a pris une décision économique et non politique… n’en déplaise à ceux qui rêvent d’y voir une chicane de coqs. Mme Brochu a basé sa décision sur la valeur marchande de sa réputation. Doit-on lui en tenir rigueur ? Je n’ai jamais eu tendance à lancer la pierre à ceux qui savent compter !

Normand Briand

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