Nos lecteurs ont apprécié la lecture du dossier de Paul Journet publié dans la section Contexte du 6 novembre, « Peut-on encore être optimiste ? » Voici un aperçu des commentaires reçus.

Lisez le dossier de Paul Journet

La pression nécessaire

Excellent dossier, surtout avec les enjeux déterminants auxquels l’humanité doit faire face présentement (mon côté lucide). Mais j’ai confiance que la sensibilisation et la mobilisation mondiale qui s’élèvent mettront la pression nécessaire pour que les bonnes décisions politiques soient prises. N’est-ce pas le cas depuis les dernières décennies ? (mon côté optimiste indéfectible)… Mais je suis consciente que le point de bascule de la balance s’approche, alors je combine les deux et j’appelle le résultat espoir.

Hélène Tousignant

Heureusement qu’il y a les catastrophes

Un de vos meilleurs articles ! Pour que les Terriens survivent, il faut que nous souffrions. Je me réjouis de l’augmentation du prix de l’essence, de l’inflation et des catastrophes. Ce sont des conséquences qui nous forcent à nous ajuster et à être plus modérés dans notre consommation. L’autre option est de consommer, consommer et de tomber dans le précipice. Idiot, n’est-ce pas ?

Jacques Gagnon

Les externalités oubliées

Il y a un sujet qui est totalement évacué de ces constats « optimistes » : ce sont les externalités négatives, ces profits dont la civilisation consumériste bénéficie en exploitant des écosystèmes et des humains depuis longtemps. Cette « positivité » repose donc sur la « négativité » de l’origine de ce PIB qui permettrait ce « progrès » dont il est question ici. Notre bien-être, dont on pourrait discuter longtemps la nature, est ainsi une énorme dette que l’on refile aux générations qui viennent. Pour identifier ce qui va mal dans notre monde, et pouvoir changer, ça ne prend pas un « bonhomme sourire » avec des lunettes roses, ça prend la tristesse venue de notre regard sensible et de notre lucidité sur ce monde.

Marc Boucher, auteur de La révolution du regard silencieux (XYZ)

Optimisme sans angélisme

Nous avons toutes les raisons d’être optimistes, sans pour autant verser dans l’angélisme. Il y a lieu d’être pessimiste sur certains dossiers, dont celui du réchauffement planétaire. Au mieux, nous nous adapterons, le retour en arrière en termes de croissance ne se fera pas.

Christian Castonguay

La discussion est lancée

J’ai trouvé votre dossier super intéressant, car j’avais tendance à être pessimiste. Votre article est réaliste, j’avais oublié ce qui allait bien. J’ai envoyé votre article à mes deux enfants qui (peut-être) ne lisent pas le journal ou ne regardent pas les nouvelles à la télé. Ma fille m’a répondu que l’article était ravigotant et j’attends la réponse de mon fils. La discussion est lancée pour le party de Noël.

Monique Germain

D’autres sources de motivation

Je pense que je suis optimiste tout en me gardant une petite gêne. Le 5 novembre dernier, je suis allé faire une très belle randonnée de vélo en Estrie par 23 °C, c’était magnifique peut-être grâce au réchauffement climatique ou bien par hasard, parce que chaque année depuis que je suis né il y a 80 ans amène des conditions climatiques très diverses dans un pays gratifié de quatre saisons bien marquées. Le réchauffement climatique causé par la productivité humaine intempestive existe bel et bien, j’y crois, et je suis aussi certain que cela entraîne des effets néfastes irrémédiables auxquels nous nous adapterons. Par contre, je suis étonné de constater que les gens de ma ville et de mon pays continuent si allègrement à hyperconsommer en utilisant de l’énergie polluante. Quand on demande aux gens de cesser de mettre dans l’atmosphère des GES en leur disant que l’effort qu’ils font réduira la concentration des GES planétaire de moins que 2 %, ce type d’impact n’est pas très motivant alors que si on leur disait que cela améliorerait la qualité de l’air ambiant, local, je pense que la motivation serait meilleure. En tout cas, plus motivante puisqu’au moins, l’effort consenti aurait un effet immédiat et près de chez soi, notamment sur la santé respiratoire et vasculaire. Je pense que nos gouvernements auraient avantage à encourager la recherche du côté comportemental pour tenter d’identifier ce qui fait bouger les gens à part l’argent et le confort.

Hugues Beauregard

La nature gagnera

Nous sommes dans un no man’s land, si je puis dire : c’est un combat titanesque de l’homme contre la nature. C’est vraiment David contre Goliath et nous n’avons aucune chance de gagner contre la nature, les mécanismes naturels sont intraitables. Si l’humanité ne plie pas, qu’elle refuse de s’adapter avec force et rapidement, nos chances de survie sont minces. Quand je vois la capacité de déni des humains, je m’inquiète. Quand je vois sa capacité de résilience, je suis optimiste. Dans tous les cas, avons-nous le choix ? Le problème avec la nature et le climat est qu’il n’y a pas de modus operandi. La nature, elle, ne vit pas de difficultés, elle suit son cours, tout comme la rivière. Le désastre climatique, c’est pour l’humanité, pas pour la nature. Et malheureusement, la science de l’environnement est encore très incertaine et approximative : le point de bascule est-il à nos portes, est-il encore lointain ? Nous ne le savons pas, il est peut-être déjà trop tard, des mécanismes profonds que nous ne comprenons pas sont peut-être déjà enclenchés. Dans tous les cas, nous jouons avec le feu et l’humanité devra avoir l’intelligence de mettre toutes ses forces en commun, ce qui est loin d’être gagné.

Michel Basque