Le dossier de Marie-Ève Fournier et William Thériault sur le marché du travail, publié dans la section Contexte du 5 juin, n’a pas manqué de faire réagir nos lecteurs et lectrices. Voici un aperçu des courriels reçus.

Lisez le dossier « Marché du travail : et si les jeunes avaient raison ? »

Pas des robots

Un dossier tellement éclairant, sans jugement, et qui donne un petit sourire au coin des lèvres en se disant : ils ont du guts et du front. Au moins, ils sont vrais et ils ont raison de vouloir vivre leur vie autrement, au lieu de la calquer sur l’ancien régime esclavagiste où l’employeur, peu reconnaissant de sa ressource, pouvait du jour au lendemain d’un claquement d’humeur lui signer son congédiement. Dans ce nouveau tournant, l’employé sous-tend, dès son arrivée en poste : tu veux que ton entreprise opère à son maximum, traite-moi en conséquence des bénéfices que je te ferai gagner, sinon bye bye boss, car je ne suis pas un robot, encore moins ton esclave.

Marie-Laure Cyr

Filets sociaux

Étant un X de 55 ans, je me demande si nous pourrons maintenir les filets sociaux (santé, soutiens aux familles, quasi-gratuité de l’éducation, etc.) avec ces jeunes travaillant moins et à leur rythme.

Claude Dansereau

Complètement inversé

Vers le milieu des années 90, je travaillais comme directeur de comptes d’affaires pour une grande banque. On nous a réunis à travers toutes les régions du Québec pour nous aviser que plus personne n’avait officiellement d’emploi, qu’une restructuration était en cours et que nous serions avisés un de ces quatre de notre statut. Nous avons vécu dans cet « entre-deux » pendant plusieurs mois. Lorsque nous avons eu notre confirmation d’emploi, pour la majorité d’entre nous, on nous rappelait, de temps à autre, que l’on était chanceux d’avoir une job. Le taux de chômage était élevé, les enfants à charge, une hypothèque et prêt auto à payer… Aujourd’hui, le marché de l’emploi est complètement inversé ; malgré ma grande compréhension et compassion face aux graves problèmes que les entreprises subissent, je suis tout de même heureux que mes enfants profitent de cet environnement…

Denis Chauvette, Mirabel

Retour à la réalité

Arrêtez de les prendre pour des petits génies, c’est agaçant. Pour le moment, ils ont le gros bout du bâton à cause de la pénurie de main-d’œuvre, mais cette situation ne durera pas ad vitam æternam. Alors, ils vont faire comment après ?! C’est une génération hyper sensible à tout où il faut choisir ses mots pour ne pas les blesser. La réalité va les frapper un jour et ça va faire mal.

Christophe LaPier

Question de respect

C’est bien beau tout ça, mais les jeunes doivent faire preuve de respect envers leurs employeurs ! On peut revendiquer des conditions de travail et se conformer aux règles établies de part et d’autre. Pas question de ne pas se présenter le jour d’une entrevue ou d’une embauche ! L’impolitesse et l’irresponsabilité sont au cœur de bien des problèmes !

Pierre Lefebvre

Les jeunes ont raison

Nous, les baby-boomers, on a tellement travaillé en fous. On était de service quand le patron avait besoin de nous ; si c’était à 17 h 15, ben on restait jusqu’à ce qu’il n’ait plus besoin de nous… même s’il était allé dîner de midi à 14 h 30 et qu’il était revenu un peu pompette… Ce sont les jeunes qui ont raison : travaillons, oui, mais travaillons de façon logique et pour que ça fasse l’affaire des deux, patron (entreprise) et employé.

Francine Davis, Boucherville

Travailler pour vivre

Je suis en fin de carrière, j’ai 56 ans. Oui, j’ai travaillé très fort et refusé des promotions pour être plus près de ma famille, mais, en même temps, il y avait le jugement des autres et la peur de perdre mon travail. J’ai vu l’évolution des gens qui étaient en place avant moi et qui attendaient beaucoup des employés et une grande disponibilité. Impossible de concilier famille/travail. Oui, j’ai fait deux burn-out en carrière et je ne le souhaite à personne. Les jeunes ont raison : travailler pour vivre et non l’inverse. Il faut juste trouver l’entre-deux pour aider les entreprises à ce changement de culture. Qu’est-ce que ce travail va me rapporter (dans tous les sens du mot) ? L’entrevue, ce sont les jeunes qui la font et non l’entreprise. Ce changement de culture ramène au vrai sens de la vie, à un certain équilibre qui, nous les plus vieux, ne leur ont pas donné quand ils étaient petits. Bon reportage. Je souhaite bonne chance à la jeune génération.

Nathalie Trudel

L’avenir leur appartient

Au lieu de critiquer, avançons avec eux, l’avenir leur appartient. Oui, écoutons-les, ce n’est pas si loufoque que ça. Changer les paradigmes du travail permet de donner la possibilité d’occuper une fonction à plusieurs. François Legault pousse dans le sens contraire de ce que la réalité nous démontre, en réclamant plus de temps plein, il fait fausse route. L’importance est que le travail et les responsabilités qui nous incombent le soient dans les délais prévus. La productivité en dépend et si on ne prend pas ce virage moderne tout en insistant sur un modèle périmé, notre situation va empirer. L’attachement à une entreprise n’existe plus, que les employeurs se mettent au pas pour en assurer l’efficience et la pérennité. Que les entreprises cessent de se casser la tête pour offrir des bénéfices marginaux pour se distinguer, retournons ces avantages au secteur privé selon nos besoins et concentrons-nous sur la modification du rendement au travail selon ces nouvelles priorités.

Lise St-Laurent