Les avis sont partagés quant à la politique d’immigration au Québec. Voici un aperçu des courriels reçus à la suite de l’éditorial de Stéphanie Grammond* sur la question publié le 7 mai.

Les jeunes familles d’abord

Je suis pleinement d’accord avec vous ! Favorisons les jeunes familles, les parents ont encore plusieurs années actives devant eux, les enfants iront à l’école en français et assureront la main-d’œuvre de demain… ce n’est vraiment pas sorcier ! Et exigeons que nos candidats soient traités par le gouvernement fédéral au même rythme que ceux des autres provinces. La situation actuelle est totalement inacceptable.

Denise Lalande

Des questions qui restent ouvertes

Merci de mettre la lumière sur cet incompréhensible positionnement de la CAQ. Mais la fin de votre analyse me laisse sur mon appétit. Ce n’est pas la première fois que les délais de traitement des demandes d’immigrants par le gouvernement fédéral sont montrés du doigt par les médias. Il me semble que ce problème mériterait une investigation beaucoup plus profonde par vous ou des membres de votre équipe. Pourquoi un tel écart dans la durée de traitement de ces demandes selon la province de résidence ? Je ne crois plus aux explications fournies par nos deux gouvernements. Je n’aime pas beaucoup le « baseball », alors j’en ai marre de les voir se renvoyer la balle sur cette question (et sur beaucoup d’autres). Un éclairage plus objectif serait apprécié.

Pierre Doyon

La xénophobie n’est jamais loin

Vous avez raison, Mme Grammond, en rognant sur l’immigration, François Legault scie sa planche de salut pour l’emploi, mais il assure la réélection de la CAQ pour plusieurs mandats à venir, car il faut côtoyer le Québécois moyen, blanc, de souche pour constater sa sensibilité à la xénophobie, qui n’est jamais très loin. Vous en discutez avec des connaissances et vos proches et vous restez souvent surpris de leurs réactions négatives face à l’immigration. Alors continuons à subir les effets négatifs de la pénurie de main-d’œuvre dans tous les secteurs… en soutenant la CAQ, bien sûr !

Pierre-Louis Rivest, Joliette

Pour un vrai débat

Un vrai débat sur les seuils d’immigration permettrait aussi de mieux comprendre où se situent les failles dans nos modèles d’accueil et d’intégration, d’observer comment d’autres sociétés, minoritaires aussi, développent leurs propres modèles et quelles seraient les conditions gagnantes pour favoriser une intégration optimale, de l’apprentissage du français à la régionalisation. Je trouve un peu simpliste l’approche actuelle du gouvernement. J’y vois, au contraire, une occasion d’ouvrir un chantier de travail positif qui mobiliserait la société sur la construction d’un avenir économique et social plus adapté à nos choix collectifs.

Marie-France Charbonneau

Cherchons d’autres solutions

Le taux d’immigration au Canada est un des plus élevés au monde. Ce qui n’a pas empêché la pénurie de main-d’œuvre actuelle. Il vaudrait mieux trouver d’autres façons de combler les besoins en main-d’œuvre. Allons voir comment s’y prennent les pays scandinaves, la Suisse, le Japon et les autres pays qui ont un taux d’immigration bien moindre qu’au Canada. Plus de 5 % de la population active est en chômage au Canada. Ce n’est pas rien. Ils ne correspondent pas aux postes à pourvoir, semble-t-il. Pourquoi ?

François Beaulé, Montréal

Pensons productivité, spécialisation...

Comme si l’immigration était la solution à tout. Le Canada et le Québec sont parmi les États qui reçoivent le plus d’immigrants au monde par personne, et aujourd’hui La Presse nous dit que ce n’est pas assez. L’immigration contribue davantage à la pénurie de logements, à la pénurie d’enseignants, au débordement dans les soins hospitaliers, etc. Il y a d’autres moyens de compenser, comme l’augmentation de la productivité, la spécialisation, l’encouragement de certaines disciplines dans notre système éducatif par rapport à d’autres, etc. Ce n’est pas en faisant venir des immigrants pour combler le shift de soir chez McDo qu’on va solutionner quoi que ce soit.

Laurent Tremblay

Oui à l’immigration sélectionnée

Entièrement d’accord : l’immigration tous azimuts, non, mais sélectionnée selon les besoins de main-d’œuvre dans les différents secteurs de l’activité économique du Québec. Nous sommes déjà dans le mur.

Richard Fontaine, Dudswell

Décisions surréalistes

Pour ma part, travailleur essentiel depuis le début de la pandémie, je me suis senti trahi par ce gouvernement qui a refusé d’adhérer à la démarche fédérale qui consistait à accorder la résidence permanente. Je suis arrivé en novembre 2019, mon test de français est valable jusqu’à février 2023 et je vais quitter le Québec pour une autre province à cause de ces décisions surréalistes. Cela m’attriste, mais c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase…

Fabrice Vallée

Tracasseries administratives

Le dossier de l’immigration se porte mal. Des tracasseries administratives retardent le moment où les immigrants obtiennent leur statut. Au fédéral, il faudra embaucher plus de personnel parlant français pour traiter les dossiers plus rapidement. Il n’est pas normal que des infirmières françaises se heurtent à la tracasserie administrative. Nous avons besoin d’infirmières, et elles parlent français. Il faut régler ce dossier rapidement. Il faut que Québec et Ottawa agissent de concert.

Louise Girard

*Lisez l’éditorial de Stéphanie Grammond