Vous avez été nombreux à commenter l’éditorial de Stéphanie Grammond « L’architecture du REM vous déplaît ? Attendez de voir sa facture ! », publié le dimanche 13 mars dans le cahier Contexte. Voici un aperçu des courriels reçus.

Lisez l’éditorial de Stéphanie Grammond

Une attitude irrationnelle

Vous avez bien raison de souligner que, sans une connaissance précise des coûts incluant ceux des aménagements paysagers, on ne peut pas accepter raisonnablement ce projet. Ce serait une attitude totalement irrationnelle. Les images d’ambiance qu’on nous montre n’ont rien à voir avec de réelles simulations visuelles. Ces images ne servent justement qu’à ça : donner une impression de quiétude et d’espaces ouverts joliment organisés. Or, il n’en sera rien. Il faut exiger que CDPQ Infra produise de véritables simulations visuelles prises à partir de photos nous montrant la réalité telle qu’elle est, sans aucun artifice, d’autant qu’ils ne s’occuperont pas des aménagements au périmètre du REM, comme ses représentants l’admettent ouvertement.

Pierre Vaillancourt, Longueuil

Mal foutu

Ce projet est tellement mal foutu qu’il faut renvoyer CDPQ Infra faire ses devoirs. Qu’est-ce qui donne le droit à la Caisse de détruire notre environnement urbain et de cannibaliser notre réseau de transport collectif ? L’ARTM doit être le maître d’œuvre de la planification et du développement du réseau de transport collectif. Si le projet du REM de l’Est ne constitue pas une valeur ajoutée à coût raisonnable, il faut l’abandonner.

Ginette Lamontagne

De réussite à fiasco

Ce qui s’annonçait comme une belle réussite au départ s’achemine de plus en plus vers un fiasco économique. Allô, y a-t-il quelqu’un à bord pour intervenir avant qu’il ne soit trop tard ?

Roger Gagnon

Vive l’action !

Mme Grammond, vous ne chiffrez pas le coût de l’inaction. Parle parle, jase jase… au Québec, on est les champions dans cette sphère. Personnellement, j’aime mieux quelque chose d’imparfait qui ne fait pas l’unanimité, mais qui est livré plutôt que quelque chose qui, de toute façon, sera imparfait et qui ne fera jamais l’unanimité, et qui ne sera jamais livré en raison des chicanes de clocher des supposés experts. Vive l’action.

Marc-André Gervais

Une chose à la fois…

Il faut aussi souligner les coûts d’aménagements que les villes et municipalités devront assumer pour réduire les effets du REM sur l’environnement visuel et sonore. Il faudra d’abord réparer les nombreuses fractures causées par le REM de l’Ouest pour diminuer la pollution sonore, cacher ou intégrer les énormes structures laides de ce train. Comme, par exemple, la voie qui passe en plein milieu de la paisible et belle ville de Mont-Royal. Qui va payer pour ériger un mur végétal afin de cacher ces amas de fils et atténuer la pollution sonore causée par cette horreur ? Je pense qu’avant d’aller de l’avant avec une phase deux du REM, il faut subventionner les municipalités où passe le REM de l’Ouest pour faire en sorte de l’intégrer et de corriger les torts qu’il cause. Ensuite, il faut faire une étude sérieuse pour évaluer si un REM de l’Est est bien nécessaire en ce moment, car il est loin d’être acquis que la clientèle sera au rendez-vous vu le télétravail qui devient de plus en plus la norme.

Jacques Bournival

D’autres options ?

Dans le cadre du projet du REM, pourquoi ne parle-t-on jamais du prolongement du métro comme une option viable ?

Édouard Archer

Attendez

D’abord, que les autorités de Montréal et de Québec attendent un peu pour voir si le REM de l’Ouest est un succès, s’il est achalandé, s’il incite vraiment à prendre le transport public et si son utilité fait oublier sa laideur ! Et là on pourra décider en connaissance de cause. Ma proposition ? Voir si on peut augmenter la capacité et la fréquence de la ligne verte, et y connecter un transport rapide allant vers Montréal-Nord. Et finir de prolonger la ligne bleue.

Bernard Terreault

Contestation systématique

De toute évidence, chaque fois qu’il est question d’un projet dans l’est de Montréal (où la gauche règne), la contestation s’invite toujours, peu importe ce qui est proposé, à part évidemment les pistes cyclables et les logements sociaux. Pendant ce temps, dans l’ouest, le tout prend forme et j’ai déjà hâte de ne plus avoir à prendre l’auto ou le taxi pour me rendre à l’aéroport. Nous vivons dans une province où j’ai souvent l’impression qu’on carbure à la manifestation, à la contestation. Je vous rappelle que même le métro, à l’époque, avait soulevé la désapprobation.

Marc-André Sabourin

Coûteuse mascarade

D’accord avec votre analyse. Et j’ajoute que les maquettes nous présentent un portrait complètement irréaliste, en maquillant le paysage. Qui ira se promener sur René-Lévesque ? Il n’y a aucun commerce, café, restaurant, c’est une rue d’édifices impersonnels. Peu de journalistes parlent de cette supercherie pour nous vendre le beau REM. Cela fait penser au square Viger, après sa démolition et la construction de la 720, où on a installé un genre de parc pour faire oublier le béton, des installations pour les enfants… personne n’a fréquenté ce lieu sauf des gens en situation d’itinérance. Et on continue cette mascarade à coup de design coûteux.

Normand Bissonnette

Le REM de l’Est, un projet formidable

D’abord quelques faits : le métro est saturé. Allonger les lignes orange et verte n’est plus possible, car elles atteignent le maximum de leurs capacités. Les solutions simplistes d’arrêter le REM à Honoré-Beaugrand ou à Radisson ne tiennent malheureusement pas la route.

La ligne rose était une bonne solution pour soulager l’orange et la verte. Le service rapide par bus (SRB) sur Pie-IX, lui aussi, est construit pour cette raison. D’ailleurs, ce SRB va empirer la saturation de la ligne verte, car il amène de la clientèle à la station de métro Pie-IX.

Pour l’est de la ville, une ligne parallèle est absolument nécessaire. Le trajet du REM de l’Est est parfait pour soulager l’orange et la verte et, contrairement à ce qui est véhiculé, il y aura une connexion avec le métro à la station L’Assomption.

Pour ce qui est du boulevard René-Lévesque, il y a des bureaux, des condos aux fenêtres fermées et des véhicules polluants. Je me demande ce que l’on va défigurer. Je ne connais personne qui amène ses enfants faire une promenade sur René-Lévesque. Le projet tel que présenté ne peut que changer la donne.

On parle de fracture urbaine. Je suis d’accord. Mais pas celle que l’on pense. Pour les gens de l’est, se faire promettre des projets qui n’aboutissent jamais, se faire entasser comme des sardines dans un métro saturé, se faire polluer l’air de nos enfants, pendant des décennies, dans tous les quartiers qui longent la rue Notre-Dame, se faire dire que ça prend encore et encore d’autres études, voilà ce que j’appelle une fracture urbaine.

On ne parle pas assez du formidable côté positif de ce projet, de son côté structurant et prometteur. Il faut penser aux travailleurs, aux étudiants et aux personnes âgées qui pourront se rendre en 30 minutes au centre-ville, dans les bureaux, les centres hospitaliers, les universités, les cégeps et les musées. Sans oublier le quartier chinois, le quartier gai, le Quartier des spectacles, la rue Sainte-Catherine, le Vieux-Montréal, le mont Royal, etc.

Aucun projet ne fera l’unanimité, mais le projet du REM de l’Est est extraordinaire pour toute la région de Montréal.

Michel Fraser, citoyen de Pointe-aux-Trembles, Montréal