Les avis sont partagés quant à la possibilité de voir émerger un leader politique de la trempe de Donald Trump au Canada. Voici un aperçu des courriels reçus à la suite de l’éditorial d’Alexandre Sirois, publié le dimanche 20 février dans le cahier Contexte.

Lisez l’éditorial « À quand un Trump canadien ? »

Un glissement vers la droite

Il n’y aura probablement jamais de premier ministre canadien à la Trump. Mais le glissement vers la droite est déjà présent et cette tendance est accélérée par le cynisme et l’inconstance d’une pensée politique qui évolue au rythme des sondages et du besoin intrinsèque d’être élu ou réélu. Ce cynisme érode la confiance du public, qui ne se retrouve plus dans la philosophie gouvernementale. Les exemples d’illogisme politique sont nombreux : Trans Mountain, le troisième lien, le REM sans réelle consultation, le retard des lois sur l’environnement, etc. Les gouvernements créent donc eux-mêmes leurs opposants politiques, et quelques-uns sont potentiellement dangereux.

Marc Couturier

Disparités économiques

Je crois que ça peut arriver pour une raison : l’écart entre les riches et les pauvres. Et les nouveaux pauvres deviennent d’année en année trop nombreux. Le contexte actuel (coût de l’essence, inaccessibilité à une propriété et à des logements convenables, etc.) va en conduire certains à souhaiter l’arrivée d’un pseudosauveur comme Trump.

Guy Poudrier

D’autres façons de s’exprimer…

Je trouve plutôt triste et désolant de constater que, pour se faire entendre et sortir de l’ombre, ces personnes admiratrices d’un régime autoritaire doivent faire appel à un dirigeant de la lignée Trump. Il faudrait trouver un moyen de les laisser s’exprimer et de les écouter sans qu’ils soient obligés d’enfreindre les codes de la bienséance. Wishful thinking ?

Hugues Beauregard

Écoutons Camus

« Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme », a écrit Albert Camus dans L’homme révolté. Pourquoi ne pas chercher à comprendre le sens émotionnel du mépris, tant chez les personnes qui l’exercent que chez celles qui le subissent ? Peut-être trouverions-nous une voie pour limiter les extrêmes.

Yves Brissette, Joliette

Un nouveau cours

Avez-vous vu certains parents faire suivre le cours 101 anti-autorité à Ottawa ? Les enfants y ont appris à haïr les politiciens, les journalistes et la méchante police. Et que dire du langage utilisé pour bien leur apprendre ? Pitoyable. Il est temps d’ajouter des devoirs et le respect à la Charte des droits et libertés.

Réjean Carrière

Le Canada anglais américanisé

Je crois de plus en plus qu’il y aurait un danger à avoir un dirigeant d’extrême droite au Canada, car le Canada anglais est plus près des idées américaines que le Québec, et ce, à cause de sa langue et de ses valeurs plutôt latines et européennes qui le gardent à l’abri de la tendance américaine actuelle. Cela étant dit, on ne peut jamais dire jamais, car le Québec est un État qui est connu pour suivre la saveur du jour. On l’a vu à Ottawa dernièrement.

Richard Fontaine, Dudswell

Non, pas possible

Il n’y aura pas de Trump canadien. Depuis toujours, le gouvernement central au Canada est dirigé par des politiciens qui ne s’éloignent pas beaucoup du centre. L’électeur canadien est essentiellement modéré. Dans toute notre histoire, le pouvoir central a été partagé entre les libéraux et les conservateurs seulement. À mon avis, la petite crise que nous venons de subir n’est pas représentative d’une nouvelle tendance vers l’extrémisme. Cette manifestation est l’affaire d’un très petit groupe d’individus radicalisés qui ont réussi à rallier des partisans dans une population excédée par les mesures sanitaires qui paraissent interminables. Il s’agit d’environ un millier des personnes encouragées par une frange extrémiste qui se manifeste à travers les réseaux sociaux et qui a fait croire aux manifestants qu’ils sont appuyés par la population alors qu’en réalité, la très vaste majorité des Canadiens désapprouvent cette manifestation.

Tim Huot

Oui, c’est possible

Oui, c’est possible en Alberta.

Jocelyn Lapierre

Corruption politique

Il est important de mentionner que contrairement au Canada, les États-Unis ont réussi à légaliser la corruption politique notamment avec les Super PAC. Le visage politique américain serait tout autre avec des règles sur les contributions semblables à celles en vigueur au Canada. On peut donc espérer qu’une personne aussi narcissique et dangereuse que Trump ne puisse être élue au Canada.

Chantal Rougerie

Prenons garde

Il serait néfaste pour notre démocratie de croire que le trumpisme est loin de nous. Que nous soyons plus nombreux à vouloir protéger nos arrières ne garantit rien, car les discours haineux prennent de l’ampleur et assurent une popularité aux propagandistes. Notre erreur est de regarder ça de haut et de ne rien faire d’éclatant pour promouvoir notre démocratie.

Michel Provencher

Soyons lucides et vigilants

Nous aurions tort de croire que nos imbéciles le sont moins que ceux des États-Unis. L’ignorance, la pauvreté intellectuelle et culturelle, les conditions de vie très difficiles d’une partie défavorisée de la société et l’influence des réseaux sociaux pourraient tout aussi bien créer les conditions favorables pour l’émergence d’un trumpisme canadien. Soyons lucides et vigilants.

Michel Duchesneau